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Les autorités de l'Anbar espèrent qu'une ville intelligente attirera les investisseurs

Khalid al-Taie

Le 11 décembre, des responsables de l'Anbar ont signé un protocole d'accord avec une entreprise sud-coréenne et diverses entreprises américaines visant la construction d'une ville intelligente sur les rives du lac Habbaniyah. [Photo fournie par le service de presse de la province de l'Anbar]

Le 11 décembre, des responsables de l'Anbar ont signé un protocole d'accord avec une entreprise sud-coréenne et diverses entreprises américaines visant la construction d'une ville intelligente sur les rives du lac Habbaniyah. [Photo fournie par le service de presse de la province de l'Anbar]

Alors que le gouvernement local de l'Anbar s'efforce d'attirer les investisseurs, il envisage un nouvel accord visant la construction d'une ville intelligente pour revigorer l'économie dans la province la plus à l'ouest du pays.

Le 11 décembre, des responsables de l'Anbar ont signé un protocole d'accord avec plusieurs sociétés internationales d'investissement pour construire une ville intelligente intégrée sur les rives du lac Habbaniyah.

Il s'agit du troisième projet de ce type depuis que « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) a été évincé de toutes les villes de la province de l'Anbar il y a un an.

Ce projet de ville intelligente à Habbaniyah marque « le lancement de nos efforts d'investissement » post-libération, a expliqué Hameed Ahmed al-Hashim, président de la commission d'investissement du conseil provincial de l'Anbar.

Le pont de fer de la ville de Heet, dans l'ouest de la province de l'Anbar détruit par « l'État islamique en Irak et en Syrie » en 2014, a été reconstruit l'année dernière. [Photo fournie par le Fonds pour la reconstruction des zones affectées par les opérations terroristes]

Le pont de fer de la ville de Heet, dans l'ouest de la province de l'Anbar détruit par « l'État islamique en Irak et en Syrie » en 2014, a été reconstruit l'année dernière. [Photo fournie par le Fonds pour la reconstruction des zones affectées par les opérations terroristes]

« Nous avons signé un protocole d'accord avec l'entreprise sud-coréenne TRAC et avec d'autres entreprises américaines pour venir en appui à ce projet massif », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Cette ville nouvelle sera construite « sur la base des toutes dernières conceptions architecturales sur les rives du lac Habbaniyah dans l'est de l'Anbar », a précisé al-Hashim.

Elle comprendra des installations résidentielles, touristiques, éducatives, médicales et sportives, en plus d'une ligne ferroviaire qui reliera la ville à la capitale Bagdad afin de faciliter les déplacements entre les deux villes.

Les investisseurs, a-t-il poursuivi, construiront localement « des usines respectueuses de l'environnement » qui fourniront les matières premières nécessaires à la construction de cette ville intelligente.

Al-Hashim a indiqué espérer que ce projet « facilitera des investissements à grande échelle », ajoutant : « Depuis que nous avons repris nos villes à l'EIIS, nous avons pris des mesures importantes pour leur reconstruction et avons mené à bien plusieurs projets en vue de maintenir la stabilité. »

Ces projets se sont concentrés sur les infrastructures, avec la réouverture des agences de services et la réhabilitation des routes, des ponts, des réseaux d'électricité et d'eau, a-t-il expliqué.

« Pour [cette] année, nos projets prévoient la construction d'un grand hôpital à Ramadi d'une capacité de 600 lits, ainsi que la reconstruction de 86 ponts sur la route internationale qui s'étire jusqu'à la frontière jordano-syrienne, entre autres projets », a-t-il précisé.

Attirer les investisseurs dans l'Anbar

Les autorités locales de l'Anbar comptent plus de 64 opportunités d'investissement dans plusieurs secteurs, a expliqué Taha Abdoul-Ghani, membre du conseil provincial de l'Anbar et président de la commission pour la construction et les services.

« Ces opportunités ont été présentées lors de la conférence pour la reconstruction de l'Anbar qui s'est tenue le 1er octobre dans la capitale jordanienne, Amman », a-t-il précisé à Diyaruna.

« Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour inciter les investisseurs à venir dans notre province », a-t-il indiqué, soulignant qu'aujourd'hui, l'Anbar présente « un environnement sûr et fertile pour l'investissement ».

L'Anbar dispose de nombreux attraits pour les investisseurs, à l'instar d'un vaste espace géographique riche en ressources naturelles et en matières premières, a expliqué Abdoul-Ghani, ajoutant qu'attirer des investissements importants « sera la manière de parvenir au développement et à la stabilité ».

La ville intelligente de Habbaniyah, qui était planifiée avant l'incursion de l'EIIS, est « un début réussi et un grand pas en avant », a-t-il ajouté.

Elle créera des emplois « pour des milliers de chômeurs de la province, renforcera l'économie et viendra en appui au tourisme et au développement », a-t-il ajouté.

Cette ville intelligente sera construite sur une superficie de 6500 hectares, avec une valeur d'investissement global de près de 9 milliards de dollars, selon Abdoul Ghani.

« Faire renaître les villes des décombres »

Le projet de ville intelligente à Habbaniyah sera mis en œuvre en cinq phases au cours de la prochaine décennie, a expliqué à Diyaruna Ali Daoud, président du conseil municipal du district d'al-Khalidiya.

La première phase du projet débutera en mars avec la construction d'un grand hôtel de 36 étages, ainsi que des appartements hôteliers et d'autres installations touristiques, a-t-il précisé.

Les autres étapes du projet concerneront des complexes résidentiels de 10 000 appartements et villas et un hôpital de 300 lits, a-t-il poursuivi.

Viendront s'y ajouter des universités, des écoles, une cité des sports et des loisirs et d'autres installations de services, a-t-il continué.

L'administration d'al-Khalidiya rétablit la plupart des projets municipaux qui avaient été arrêtés pendant la guerre, a-t-il expliqué, ajoutant qu'elle lancera prochainement un nouveau groupe de projets de reconstruction, notamment le développement de la principale route du district, des routes secondaires et des services d'assainissement.

« Notre guerre contre le terrorisme est terminée, nous devons désormais faire renaître nos villes des décombres de la guerre, et nous ne nous arrêterons pas avant que d'être parvenus à une renaissance totale », a-t-il conclu.

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