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Selon le procureur, une allemande de l'EIIS a laissé mourir de soif une « esclave » de 5 ans

AFP

L'enfant d'une irakienne déplacée dont les membres de la famille sont accusés d'être des éléments de l'EIIS, dans le camp de Jadaah dans les faubourgs d'al-Qayyarah, au sud de Mossoul, le 19 juillet 2017. [Safin Hamed/AFP] 

L'enfant d'une irakienne déplacée dont les membres de la famille sont accusés d'être des éléments de l'EIIS, dans le camp de Jadaah dans les faubourgs d'al-Qayyarah, au sud de Mossoul, le 19 juillet 2017. [Safin Hamed/AFP] 

Vendredi 28 décembre, le procureur allemand a retenu des accusations de crimes de guerre à l'encontre d'un membre féminin de « l'État islamique en Irak en en Syrie » (EIIS), qui a laissé mourir de soif sous un soleil brûlant une fillette âgée de 5 ans.

Lorsqu'elle vivait dans Mossoul pendant l'occupation de la ville de Mossoul, cette ressortissante allemande de 27 ans, identifiée comme Jennifer W. et son mari, avaient acheté cette enfant comme "esclave" domestique en 2015, a indiqué le procureur.

« Après que la fillette fut tombée malade et eut fait pipi au lit, le mari de l'accusée l'enchaîna à l'extérieur pour la punir et la laissa mourir de soif sous le soleil brûlant », a-t-il expliqué dans un communiqué.

« L'accusée avait permis à son mari de le faire et ne fit rien pour sauver l'enfant. »

Le procureur fédéral a précisé avoir retenu des accusations pour crime de guerre, meurtre et infraction de port d'armes le 14 décembre devant un tribunal de Munich qui traite des affaires de sécurité de l'État et du terrorisme.

Jennifer W. avait quitté l'Allemagne en août 2014 et s'était rendue en Irak en passant par la Turquie et la Syrie, et avait rejoint l'EIIS le mois suivant.

Recrutée dans l'escouade du vice de la soi-disant police de la vertu du groupe, elle avait ensuite fait partie d'une patrouille dans les parcs municipaux des villes de Falloudjah et de Mossoul alors occupées par l'EIIS.

« Sa mission consistait à s'assurer que les femmes respectaient les règles vestimentaires et de comportement édictées par l'organisation terroriste », a poursuivi ce communiqué.

« Pour intimider la population, l'accusée portait un fusil d'assaut de type Kalashnikov, un pistolet et une veste explosive. »

Arrêtée en Turquie, extradée en Allemagne

En janvier 2016, quelques mois après la mort de l'enfant, W. s'était rendue à l'ambassade d'Allemagne à Ankara pour y déposer une demande de nouveaux papiers d'identité.

À sa sortie de la mission diplomatique, elle avait été arrêtée par les services de sécurité turcs et extradée quelques jours plus tard vers l'Allemagne.

Par manque de preuves conclusives contre elle, elle fut d'abord autorisée à rentrer chez elle, en Basse-Saxe.

« Depuis, son but affirmé était de retourner dans le territoire gouverné par l'EIIS », a expliqué le procureur.

Lorsqu'elle tenta de retourner en Syrie en juin de cette année, la police allemande l'arrêta.

Aucune date n'a encore été arrêtée pour l'ouverture de son procès. Si elle est reconnue coupable, elle encourt une peine de prison à vie.

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