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Dernières phases de l'enlèvement des cadavres de l'EIIS à Mossoul

Alaa Hussain à Bagdad

Des restes de cadavres de combattants de l'EIIS se trouvent encore sous les décombres dans certains quartiers de la vieille ville de Mossoul. [Photo fournie par Laeth al-Rashdy]

Des restes de cadavres de combattants de l'EIIS se trouvent encore sous les décombres dans certains quartiers de la vieille ville de Mossoul. [Photo fournie par Laeth al-Rashdy]

Les autorités locales de Mossoul ont lancé une campagne pour parachever la mission macabre consistant à retirer les derniers restes humains des combattants de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) de sous les décombres de la vieille ville.

Plusieurs centaines d'éléments de l'EIIS ont été enterrés sous les décombres des maisons et des bâtiments publics lorsque les forces irakiennes ont lancé l'assaut pour reprendre la partie ouest de la ville aux mains du groupe, en juillet 2017.

La semaine dernière a été lancée la dernière opération visant à « effacer les dernières traces de la présence de l'EIIS dans Mossoul », a expliqué le maire de la ville, Zuhair al-Araji, à Diyaruna.

Les travaux sont actuellement effectués par une unité du génie de l'armée, en coopération avec la municipalité, la défense civile et les services de santé et de médecine scientifique, a-t-il ajouté.

Les forces irakiennes ont lancé durant la deuxième semaine de décembre une nouvelle campagne destinée à effacer les dernières traces de la présence de l'EIIS dans Mossoul, notamment de tous les obus non explosés, comme le montre cette photo. [Photo fournie par Laeth al-Rashdy]

Les forces irakiennes ont lancé durant la deuxième semaine de décembre une nouvelle campagne destinée à effacer les dernières traces de la présence de l'EIIS dans Mossoul, notamment de tous les obus non explosés, comme le montre cette photo. [Photo fournie par Laeth al-Rashdy]

« Tous les corps de l'EIIS ont été retirés lors des campagnes de nettoyage précédentes », a indiqué al-Araji, précisant que seules subsistent des parties de cadavres sous les décombres dans certaines zones.

Cette campagne est la dernière d'une série d'efforts visant à retirer les restes, qui vise cette fois les quartiers d'al-Maidan et al-Tawalib dans la vieille ville.

Les opérations antérieures avaient permis de retirer des restes humains dans les quartiers al-Farouq, al-Bab al-Jadid, Ras al-Jada et al-Nabi Sheet, et d'autres parties de la vieille ville.

« Nous sommes déterminés à finir le job complètement et à débarrasser la ville des restes des corps », a déclaré al-Araji.

Une fois cette campagne terminée, une équipe spécialisée procédera à un examen minutieux de la zone pour déterminer si la situation nécessite une attention supplémentaire, a-t-il expliqué. Cette équipe remettra son rapport dans un délai d'un mois.

Demande de soutien

Le retrait des restes humains ne peut se faire sans un effort en parallèle pour retirer les gravats, ce qui exige un effort physique et un soutien financier considérables, a poursuivi al-Araji.

Ce travail comporte beaucoup de risques sécuritaires en raison de la présence de mines et de munitions non explosées, a-t-il continué.

Durant les deux premiers jours de la campagne, a-t-il ajouté, les équipes ont mis la main sur plus d'une douzaine de ceintures explosives qui avaient appartenu à des éléments de l'EIIS, ainsi qu'une centaine de projectiles de divers types et calibres.

« Cela souligne le besoin pressant d'un soutien gouvernemental et des organisation internationales », a-t-il poursuivi, soulignant que ces efforts sont coûteux car ce sont des tonnes de débris qui doivent être retirés en toute sécurité.

Cela nécessite des bulldozers, des ouvriers et des équipes de l'armée spécialisés pour traiter ces munitions non explosées, a-t-il poursuivi.

Une aide supplémentaire est nécessaire pour veiller à ce que les pierres d'une importance historique soient bien conservées et ne subissent aucun dommage supplémentaire, a-t-il ajouté.

Les volontaires et les services municipaux ne sont pas capables de mener à bien ce type de travaux, a précisé al-Araji, car leur rôle se limite à nettoyer les rues et à évacuer les gravats de faible poids.

Risques sanitaires

Les risques pour la santé et l'environnement et la détresse sociale et psychologique continueront de peser sur la ville jusqu'à ce que ces restes humains soient entièrement évacués, a expliqué Faten al-Hilfi, membre de la Haute Commission irakienne des droits de l'homme.

Les corps en décomposition présentent « des risques pour l'environnement, les sols et les eaux », a-t-elle précisé à Diyaruna, ajoutant que la possibilité que des corps de civils soient toujours coincés sous les décombres est également une source de préoccupation publique.

Al-Hilfi a souhaité que gouvernement renforce le soutien apporté à l'Office du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) pour lui permettre de poursuivre son travail de recherche et de retrait des corps en coopération avec les autorités de Mossoul.

« Le soutien des habitants est absolument nécessaire à ce stade pour signaler la présence de cadavres de l'EIIS », a indiqué Mohammed Ibrahim, membre de la commission pour la sécurité du conseil provincial de Ninive.

Les agences gouvernementales travaillent à les retirer, a-t-il poursuivi, « mais retrouver ces restes au milieu des décombres exige également que quelqu'un guide les spécialistes vers eux, et c'est précisément le rôle que peuvent jouer les habitants ».

Il a mis en garde de ne pas s'approcher des corps ou de la présence suspectée de restes humains, par crainte qu'ils puissent être piégés ou que des explosifs ou des matériels présentant un risque mortel ne se trouvent à proximité.

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