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Économie

Projets de reconstruction en Irak

Khalid al-Taie

Des Irakiens traversent le pont d'acier de Mossoul après que sa reconstruction a été achevée le 14 mars. [Photo fournie par le Fonds pour la reconstruction des zones touchées par les opérations terroristes]

Des Irakiens traversent le pont d'acier de Mossoul après que sa reconstruction a été achevée le 14 mars. [Photo fournie par le Fonds pour la reconstruction des zones touchées par les opérations terroristes]

Le gouvernement irakien a lancé des centaines de projets de reconstruction et de remise en état dans le secteur des services des villes libérées de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), a expliqué un responsable du fonds national de reconstruction.

Ces projets ont été financés par le gouvernement irakien, qui attend maintenant que lui parviennent les financements promis par les donateurs internationaux lors de la Conférence internationale du Koweït sur la reconstruction de l'Irak en février.

Ces donateurs avaient promis 30 milliards de dollars pour faciliter plus de 200 projets de reconstruction en Irak.

Plus de 500 projets de reconstruction sur les 722 prévus dans plusieurs secteurs ont été mis en œuvre dans les villes libérées à ce jour, a indiqué Moustafa al-Hiti, directeur du Fonds pour la reconstruction des zones touchées par les opérations terroristes.

Une route de Falloujah endommagée lors des combats pour chasser l'EIIS reçoit un nouveau revêtement. [Photo fournie par le district administratif de Falloujah]

Une route de Falloujah endommagée lors des combats pour chasser l'EIIS reçoit un nouveau revêtement. [Photo fournie par le district administratif de Falloujah]

« Les fonds réservés sur le budget national ont permis de financer ces projets », a-t-il expliqué à Diyaruna, dont la majorité « sont spécifiquement centrés sur le rétablissement de l'eau potable dans les villes frappées par des actes de terrorisme ».

Ces projets prévoyaient la reconstruction de 53 écoles dans Ninive et dans l'Anbar, la réhabilitation de 42 des bâtiments de l'université de Mossoul, et la réparation et le revêtement de 300 kilomètres de routes endommagées lors des combats pour chasser l'EIIS.

De plus, a poursuivi al-Hiti, plusieurs centrales électriques endommagées ont été remplacées et d'autres projets ont été mis en œuvre dans les secteurs de la santé et de la sécurité.

« La remise en état des barrages de Ramadi et de Nadhim al-Wirwar dans l'Anbar ont été quelques-uns des projets les plus importants, car ils permettront de fournir de l'eau d'irrigation à près de quinze millions de personnes », a-t-il poursuivi.

Ces barrages aideront les cultures et des projets liés au développement énergétique et économique, a-t-il ajouté.

L'Irak attend le déblocage des fonds promis lors de la conférence du Koweït, a-t-il indiqué, car ils permettront d'accélérer les efforts de reconstruction « et aideront à soulager la charge économique qui pèse sur le pays ».

Relancer l'économie irakienne

Le gouvernement irakien a mis en place une commission chargée « de veiller à ce que les promesses des donateurs soient concrétisées », a expliqué à Diyaruna Abdoul Zahra al-Hindawi, le porte-parole du ministère.

« Lors de la conférence [du Koweït], nous avons présenté plus de 200 opportunités d'investissement basées sur une vision nationale », a-t-il poursuivi.

L'intention était d'encourager l'investissement en Irak et non d'accabler le pays de prêts, alors qu'il doit faire face à la reconstruction, a-t-il ajouté.

« Nous avons plutôt souhaité des investissements, et nous sommes engagés à faire en sorte qu'il soit plus facile pour les investisseurs de travailler librement et en toute sécurité », a-t-il précisé. « Par le biais de cette commission gouvernementale, nous travaillerons à réaliser des progrès et à inciter les donateurs à concrétiser leurs promesses. »

L'Irak a mis en place un plan de reconstruction en deux phases qui a commencé en début d'année et se poursuivra jusqu'en 2020, a ajouté al-Hindawi, soulignant qu'il s'attache aux opérations de stabilité dans les villes libérées.

La seconde phase, qui devrait être terminée fin 2027, verra la mise en œuvre de projets stratégiques dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie et des ponts et chaussées, a-t-il poursuivi.

Certains de ces projets, à l'instar de la remise en état de l'aéroport de Mossoul, ont déjà débuté, a-t-il ajouté.

Accélérer la reconstruction

« L'investissement est le meilleur moyen d'accélérer le rythme de la reconstruction et du développement, en particulier dans les zones libérées », a affirmé à Diyaruna l'économiste Majid al-Suwari.

Selon les estimations du gouvernement, la reconstruction exige un total de 88 milliards de dollars, « une somme très importante », a-t-il indiqué.

L'Irak ne peut la payer seul, a-t-il ajouté, ce qui signifie que « nous n'avons pas d'autre choix que de chercher des investissements, ce qui à son tour requiert un processus institutionnel transparent, sans aucun espace pour une bureaucratie [excessive] ou de la corruption ».

Une gestion compétente est essentielle, ainsi que des plans de création d'un environnement attractif pour le capital d'investissement, a conclu al-Suwari.

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2 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

De quelle reconstruction parlez-vous? Cette somme est suffisante pour construire un nouvel État. 30 milliards de dollars et 5 ponts à Mossoul, bien que plus de 2 millions de personnes y vivent. Imaginez qu’une ville aussi peuplée n’ait pas de ponts. Assez de mensonges; tout cet argent a été emporté par le vent.

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Frère, il y a des zones où les habitants sont déplacés depuis plus de quatre ans et n’ont plus vu leur maison depuis.

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