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Le CGRI étend sa présence dans la Ghouta syrienne

Waleed Abou al-Khair au Caire

La rue principale de la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, est l'une des zones dans lesquelles les organisations liées au CGRI tentent de s'implanter, affirme un militant. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

La rue principale de la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, est l'une des zones dans lesquelles les organisations liées au CGRI tentent de s'implanter, affirme un militant. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Plusieurs organisations affiliées au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont étendu leur présence dans la région de la Ghouta proche de Damas, a rapporté un militant local.

Ces entités sont concentrées dans une ceinture autour de l'aéroport international de Damas, dans la partie de la ville où se trouve le gros des troupes du CGRI, a expliqué le militant Mohammed al-Beik à Diyaruna.

Les entités affiliées au CGRI se trouvent désormais dans les zones entourant l'aéroport, spécifiquement dans les villes de Htaitet al-Turkman, Zabdeen, al-Malihah, Aïn Tarma, Kafr Batna et Douma, a-t-il précisé.

Nombre de ces organisations font office d'associations caritatives, a-t-il poursuivi, ajoutant que leur objectif réel est politique : gagner la confiance et la loyauté de la population locale afin de légitimer la présence de l'Iran et son programme plus vaste en Syrie.

Cette photo de la ville d'al-Malihah montre les dégâts laissés sans réparation. Les décrets d'acquisition de terrain par le gouvernement syrien bloquent la poursuite de certains travaux de réhabilitation. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Cette photo de la ville d'al-Malihah montre les dégâts laissés sans réparation. Les décrets d'acquisition de terrain par le gouvernement syrien bloquent la poursuite de certains travaux de réhabilitation. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

« Les habitants syriens de ces zones vivent dans des conditions difficiles qui sont exploitées par ces organisations », a-t-il déclaré.

Elles apportent de l'aide, et parfois de l'argent liquide, en petite quantité mais régulièrement, pour s'assurer que les habitants viendront à elles, en plus de mettre en place des troupes de scouts pour attirer les enfants.

Les Syriens qui composent ces organisations font profil bas, évitant la publicité en prétendant que « le travail charitable doit être fait discrètement », a indiqué al-Beik.

« Mais tout le monde sait que ce vide médiatique est destiné à faire en sorte que le renforcement de la présence iranienne dans la région soit gardé secret par peur des réactions », a-t-il ajouté.

Parmi les organisations les plus actives de la région se trouvent la Fondation Jihad al-Bina et la Fondation al-Shaheed, a-t-il indiqué, ainsi que plusieurs organisations et entreprises locales qui bénéficient d'un financement direct de la part de ces entités.

Des organisations comme l'Université internationale Al-Moustafa et les scouts de l'Imam al-Mahdi travaillent sous une direction iranienne, a-t-il poursuivi.

En favorisant fortement la doctrine de Wilayat al-Faqih (Gardien de la jurisprudence) dans les institutions en Syrie, le CGRI tente d'exercer son contrôle sur la population chiite du pays.

Les milices affiliées au CGRI doivent allégeance à l'al-Wali al-Faqih (Gardien de la jurisprudence, l'Ayatollah Khamenei), qui est la seule autorité supérieure au CGRI.

Pour encourager une allégeance similaire dans une large partie de la population syrienne, la doctrine est activement propagée par le biais de diverses institutions religieuses, sociales et éducatives, a expliqué l'avocat Bashir al-Bassam à Diyaruna en août.

Le but est d'élever une nouvelle génération de jeunes Syriens qui jureront fidélité à l'al-Wali al-Faqih et au CGRI, a-t-il poursuivi.

Les logements sont concernés

La portée de certaines entités soutenues par l'Iran va bien plus loin que l'apport d'une aide, a noté al-Beik.

Certaines ont commencé à organiser l'achat de maisons à des prix extrêmement bas par le biais d'intermédiaires, profitant des décrets d'acquisition de terrains publiés par le gouvernement syrien, tels que le Décret 10.

La Loi de renouvellement urbain, communément appelée Décret 10, permet au gouvernement de prendre des propriétés privées pour créer des zones de développement, indemnisant les propriétaires avec des parts dans ces nouveaux projets.

« Le but ultime du CGRI est de prendre le contrôle de la région et de la relier à la zone de Sayyida Zainab, qui est une plaque tournante importante pour les factions affiliées à l'Iran », a-t-il indiqué.

Il cherche aussi à relier cette région à la nouvelle Zone 102, qui doit être créée près de l'ambassade iranienne à Damas, comme cela a été approuvé par le Décret 66 de 2012.

Le CGRI cherche à former un nouveau centre au sud, près de l'aéroport et allant jusqu'au cœur de Damas, semblable au faubourg sud près de l'aéroport international Rafiq Hariri de Beyrouth, placé sous le contrôle du Hezbollah libanais, a conclu al-Beik.

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