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Les Syriens demandent à Tahrir al-Sham de libérer des militants

Waleed Abou al-Khair au Caire

Le militant Yasser al-Salim, arrêté par Tahrir al-Sham après avoir demandé que les habitants de Fuaa et de Kafraya soient autorisés à rentrer chez eux. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

Le militant Yasser al-Salim, arrêté par Tahrir al-Sham après avoir demandé que les habitants de Fuaa et de Kafraya soient autorisés à rentrer chez eux. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

Des militants syriens appellent l'alliance extrémiste Tahrir al-Sham à libérer deux militants des droits de l'homme qui ont été arrêtés dans la ville de Kafr Nabl, qui fait partie du district de Maarat al-Nouman, dans la province d'Idlib.

Un grand nombre d'habitants de Kafr Nabl et de militants syriens dans les médias et des droits de l'homme ont demandé que Tahrir al-Sham libère Yasser al-Salim et Abdoul Hamid al-Bayoush, a expliqué à Diyaruna le militant d'Idlib Haisam al-Idlibi.

Ces deux hommes ont été arrêtés dimanche 23 septembre à leurs domiciles de Kafr Nabl par plusieurs éléments de Tahrir al-Sham, et emmenés vers la sinistre prison d'al-Iqab appartenant à l'alliance, a ajouté al-Idlibi.

Al-Salim avait appelé au retour des habitants en majorité chiites de Fuaa et Kafraya dans leurs foyers, une initiative que Tahrir al-Sham semble avoir considérée comme un appel à la réconciliation avec le régime syrien, qu'il refuse catégoriquement.

Yasser al-Salim et Abdoul Hamid al-Bayoush brandissent une banderole en soutien aux civils de Soueïda arrêtés lors d'une manifestation à Kafr Nabl. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

Yasser al-Salim et Abdoul Hamid al-Bayoush brandissent une banderole en soutien aux civils de Soueïda arrêtés lors d'une manifestation à Kafr Nabl. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

À la fin d'un long siège en juillet, les habitants des localités de Fuaa et de Kafraya tenues par le régime avaient été déplacés et déportés vers d'autres parties de la Syrie dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu conclu entre le régime et Tahrir al-Sham.

Al-Salim avait lancé cet appel à la coexistence sur son compte Facebook personnel, pour lequel il avait été violemment pris à parti par des partisans de la ligne dure, et accusé de vouloir œuvrer à la réconciliation avec le régime.

Cela malgré ses tentatives pour expliquer qu'il faisait référence à la population civile seulement et non à la réconciliation avec le régime.

Un modèle d'oppression

Selon al-Idlibi, al-Salim et al-Bayoush auraient également brandi une banderole lors d'une manifestation organisée vendredi à Kafr Nabl demandant que « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) libère plusieurs des civils enlevés.

L'EIIS avait enlevé ces civils druzes dans la ville de Soueïda et ses environs.

Al-Salim avait déjà été arrêté à plusieurs reprises par Tahrir al-Sham, a précisé al-Idlibi.

« Il a été visé pour ses idées modérées, son adhésion aux principes de la révolution syrienne et son rejet de l'hégémonie des extrémistes, notamment de Tahrir al-Sham, ce qui avait tendu ses relations avec le groupe », a-t-il indiqué.

Les accusations portées cette fois contre lui (chercher à parvenir à la réconciliation avec le régime) pourraient le maintenir en prison pour longtemps ou le faire condamner à la flagellation, a ajouté al-Idlibi.

Cela fait partie d'un modèle en vertu duquel Tahrir al-Sham s'en prend depuis quelque temps à ceux qui se déclarent favorables à une réconciliation avec le régime, a-t-il conclu.

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