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L'accord irano-syrien scelle la présence du CGRI en Syrie

Waleed Abou al-Khair au Caire

Les ministres syrien et iranien de la Défense participent à une conférence de presse conjointe à l'issue de la signature d'un nouvel accord de coopération militaire. [Photo extraite de sites web syriens et iraniens et diffusée sur les réseaux sociaux]

Les ministres syrien et iranien de la Défense participent à une conférence de presse conjointe à l'issue de la signature d'un nouvel accord de coopération militaire. [Photo extraite de sites web syriens et iraniens et diffusée sur les réseaux sociaux]

La série d'accords militaires que viennent de signer Damas et Téhéran légitime la présence iranienne en Syrie, en particulier celle du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), a expliqué un expert militaire.

Ces accords, signés lundi 27 août, sont une machination transparente de la part du CGRI visant à s'implanter en Syrie et à contourner les demandes internationales exigeant un arrêt de ses interventions dans les pays de la région, dont la Syrie, a-t-il précisé à Al-Mashareq.

Les agences de presse iraniennes ont indiqué que le ministre syrien de la Défense Ali Abdoullah Ayoub et son homologue iranien Amir Hatami avaient signé un accord bilatéral de coopération militaire et de défense.

L'agence Tasnim a ainsi rapporté que pour Hatami, cet accord vise à « renforcer les infrastructures de défense en Syrie, principaux garants de la poursuite et du maintien de la paix ».

Il a ajouté que cet accord de coopération militaire et de défense permet « une présence et une participation » iraniennes permanentes en Syrie.

L'attaché militaire iranien à Damas a déclaré pour sa part mardi que les conseillers militaires de son pays resteraient en Syrie en vertu de cet accord de défense, a rapporté l'AFP.

« Cet accord souligne également le soutien à l'intégrité territoriale de la Syrie et à l'indépendance de la souveraineté syrienne », a ajouté le général de brigade Abolghasem Alinejad.

« Transparence totale »

« Ces accords militaires comportent de nombreux volets, mais dans la mesure où ils font tous référence à la situation en Syrie, l'initiative est d'une transparence totale », a expliqué le major général Abdoul Karim Ahmed, officier à la retraite de l'armée égyptienne et expert en matière de sécurité et analyste militaire.

« Il ne fait aucun doute qu'ils ont pour but de renforcer la présence du CGRI en Syrie », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

Le ministre iranien de la Défense a clairement fait savoir que ces accords pérennisent « la présence et la participation », ce qui signifie qu'ils apportent un cadre légal à cette présence afin de contourner les exigences internationales demandant que le CGRI mette fin à ses interventions dans la région, a déclaré Ahmed.

Cette coopération militaire signale le début d'une présence iranienne permanente en Syrie, a-t-il ajouté.

De plus, a-t-il poursuivi, parler de « défense » implique l'inclusion de plateformes de lancement de missiles à courte et longue portée ainsi que d'avions militaires, autant d'outils d'intimidation utilisés par l'Iran dans la région.

« Bien que ces accords militaires soient légaux et ratifiés par les gouvernements des deux pays, il est possible de faire pression sur le gouvernement syrien pour qu'il les annule de manière unilatérale, dans la mesure où l'affaire concerne sa sécurité », a-t-il ajouté.

« Cela exigerait néanmoins d'exercer des pressions internationales sur les deux parties, pour mettre fin à la présence iranienne en Syrie », a-t-il ajouté.

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