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Éducation

Les écoles de Ninive cherchent à effacer l'impact de l'EIIS

Khalid al-Taie

Des élèves irakiens participent à un cours de réhabilitation destiné à combattre l'idéologie de « l'État islamique en Irak et en Syrie » dans une école de Mossoul, sur cette photo publiée en ligne le 24 mai. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Éducation]

Des élèves irakiens participent à un cours de réhabilitation destiné à combattre l'idéologie de « l'État islamique en Irak et en Syrie » dans une école de Mossoul, sur cette photo publiée en ligne le 24 mai. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Éducation]

Les éducateurs irakiens travaillent à combattre l'idéologie extrémiste que « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) avait tenté d'insuffler aux jeunes dans les régions qu'il contrôlait.

Les efforts visant à éradiquer l'idéologie extrémiste « sont une priorité » du ministère irakien de l'Éducation et de la Direction de l'éducation de Ninive, a expliqué Wahid Farid Abdoul Qader, le directeur de l'éducation de Ninive.

« Il serait en effet absurde de démarrer une nouvelle étape après la libération de nos villes sans faire au préalable de la purification des esprits de nos jeunes notre principale préoccupation », a-t-il ainsi expliqué à Diyaruna.

« Nous nous sommes mis au travail dès la libération, en commençant par remplacer tous les programmes scolaires qui avaient été modifiés par les terroristes par des programmes officiellement approuvés », a-t-il poursuivi.

Cette photo publiée en ligne le 20 février montre une école restaurée de Mossoul prête à accueillir ses élèves après la fin des travaux de restauration. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Éducation]

Cette photo publiée en ligne le 20 février montre une école restaurée de Mossoul prête à accueillir ses élèves après la fin des travaux de restauration. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Éducation]

Des centaines d'enseignants d'écoles primaires et secondaires ont été inscrits dans des cours destinés à apprendre comment combattre les influences idéologiques et comportementales de l'EIIS.

Les élèves de Ninive ont à leur tour été inscrits à des cours destinés à renforcer leur sens du devoir civique et à instiller des valeurs positives telles que l'acceptation des autres, un fort sens moral et la modération religieuse, a-t-il ajouté.

Déterminer le niveau de l'impact

Durant les premiers mois qui ont suivi la libération de Ninive, les responsables de l'éducation ont mené des enquêtes pour évaluer le degré de l'impact de l'EIIS, portant sur un échantillon représentatif d'élèves, notamment ceux dans les camps de déplacés, a rapporté Abdoul Qader.

Ces enquêtes ont révélé « un faible pourcentage » d'effets négatifs, a-t-il ajouté, les jeunes adolescents et les élèves du primaire étant les plus touchés par les tentatives d'endoctrinement de la part du groupe, et les élèves plus âgés les moins touchés.

Un an après la libération de Ninive, la Direction pour la préparation et la formation éducatives du ministère a mené une autre série d'enquêtes qui portait sur des centaines d'élèves de tous les niveaux, a-t-il poursuivi.

La plupart des élèves sondés ont montré une absence totale d'influence, a-t-il indiqué, soulignant que cela montre l'influence toujours moindre des tentatives d'endoctrinement par l'EIIS.

Les tentatives du groupe de créer une génération qui épouse son idéologie ont échoué, a poursuivi Abdoul Qader, tout en soulignant que les efforts à cet égard se poursuivront.

D'ici fin juillet, a-t-il souligné, 320 professeurs hommes et femmes de Mossoul et d'Erbil auront terminé un cours de formation de deux semaines conçu pour les enseignants et les instructeurs pour apprendre à lutter contre l'idéologie extrémiste.

L'influence de l'EIIS a été temporaire

L'EIIS a fait usage de « tactiques sournoises pour faire disparaître l'identité nationale et culturelle », a indiqué pour sa part Raad al-Jubury, président du Syndicat des enseignants irakiens de la province de Ninive.

Lorsqu'il contrôlait la région, l'EIIS avait « modifié de manière importante » les programmes scolaires, remplaçant des groupes entiers de textes sur l'enseignement islamique et l'enseignement de l'Histoire par des ouvrages qui incitaient à la violence et déformaient l'héritage islamique, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Les sujets scientifiques n'avaient pas non plus échappé aux assauts de l'EIIS, a-t-il ajouté, avec des livres de mathématiques utilisant des images violentes, et la suppression par le groupe des cours de biologie et de physique au motif qu'elles étaient incompatibles avec la religion.

L'EIIS « avait également transformé les cours de sport en entraînements des élèves au combat et à l'usage d'armes », a poursuivi al-Jubury.

En dépit des menaces qu'ils avaient reçues de la part du groupe, de nombreux habitants locaux avaient refusé de laisser leurs enfants fréquenter les écoles administrées par l'EIIS, a expliqué Hassan Shabib, membre de la commission de sécurité du conseil provincial de Ninive.

« Les terroristes avaient contraint les habitants locaux à envoyer leurs enfants à l'école, mais certains parents avaient résisté aux pressions, parce que ces écoles ne dispensaient aucune connaissance, pas plus qu'elles n'épousaient des valeurs supérieures », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Elles étaient semblables à des camps d'entraînement militaires visant à former une génération d'extrémistes et de kamikazes, a-t-il poursuivi.

Et de conclure : « les gens ont vite découvert les véritables intentions de l'EIIS et ont fait échouer ses plans. C'est la raison pour laquelle vous ne constatez pas une forte emprise de leur idéologie sur l'esprit des élèves. »

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Pouvez-vous m'envoyer une copie du sondage qui a mesuré l'impact sur les étudiants?

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