Suite à une série d'attaques contre des lignes électriques qui ont affaibli la capacité de l'Irak à répondre aux besoins des habitants dans tout le pays, le ministère de l'Électricité travaille en étroite collaboration avec les agences de sécurité pour protéger ces infrastructures essentielles.

Bien que le ministère ait annoncé le mois dernier avoir réussi à produire environ 16 000 mégawatts, il a aussi indiqué que le sabotage des lignes électriques continuait de perturber l'approvisionnement de ses clients.

Le réseau électrique traverse une vaste région dont la plupart sont des terres désertiques et des régions isolées, ce qui rend difficile sa sécurisation par des moyens conventionnels.

Attaques et actes de vandalisme

Dans la première moitié de cette année, près de 85 attaques et actes de vandalisme ont visé des lignes électriques dans tout l'Irak, a déclaré Mousab al-Moudarris, porte-parole du ministère.

Certaines lignes électriques ont été coupées lorsque les pylônes ont été endommagés par des engins explosifs ou des tirs directs, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Ainsi, la ligne électrique entre les provinces de Ninive et de Kirkouk a-t-elle été touchée treize fois, la ligne de Mollah Abdoullah à al-Hawija (dans l'ouest de Kirkouk) douze fois, et celle entre Diyala et Kirkouk huit fois pendant cette période, a-t-il précisé.

Le 2 août, des terroristes ont attaqué à la bombe la ligne haute tension entre les provinces de Diyala et de Kirkouk dans la région d'Injana, a-t-il ajouté.

Cela a entraîné une coupure à Mossoul et Kirkouk, ainsi que dans certaines zones de Salaheddine, avant que les équipes techniques réussissent à réparer les dégâts et à rétablir le courant.

Le 3 août, un engin explosif a pris pour cible deux pylônes électriques approvisionnant la double ligne de Dibs et de l'ouest de Kirkouk.

Deux autres lignes à haute tension, al-Dour-al-Hawija et Mollah Abdoullah-al-Hawija, ont été visées par des tirs d'armes à feu le 4 août, qui ont endommagé les câbles et perturbé le service pendant quelque temps.

Ce genre d'attaque cause une baisse de production d'entre 400 et 600 mégawatts, ce qui perturbe les services, a fait savoir al-Moudarris.

Mesures préventives

En réponse à ces attaques, le ministère a pris des mesures pour empêcher que les infrastructures soient prises pour cible, en collaborant avec les forces de sécurité, a indiqué al-Moudarris.

« Des équipes mobiles de sécurité surveillent la zone pour empêcher les attaques », a-t-il rapporté, soulignant que des forces de l'armée et de la police font tout ce qu'elles peuvent pour sécuriser les lignes électriques.

Il a appelé les consommateurs, en particulier ceux qui vivent près de ces lignes, à signaler immédiatement toute activité suspecte.

Le capitaine Ali al-Maliki, directeur des médias de la Direction de la police de l'énergie, a fait savoir à Diyaruna qu'il existe une coopération avec les forces de sécurité pour réduire le niveau de menace.

La direction a récemment organisé plusieurs réunions avec des chefs de la sécurité, parmi lesquels le Commandement des opérations de Diyala, pour discuter des moyens de faire face aux attaques contre les lignes et les pylônes électriques, a-t-il indiqué.

L'accent a été mis sur le renforcement des partenariats, sur la prudence et la mise en place de mesures préventives, a-t-il poursuivi.

« La responsabilité de la protection du réseau électrique revient aux forces de sécurité sur le terrain, tandis que la police de l'énergie est chargée de protéger les centrales électriques et les centres de gestion », a-t-il précisé.

Les lignes électriques couvrent une zone de 23 000 km² dans tout l'Irak, a-t-il déclaré, « ce qui est immense et difficile à sécuriser uniquement avec des moyens humains, et cela signifie qu'il nous faudrait une force de sécurité gigantesque pour davantage de postes de contrôle et de patrouilles ».

Protection des infrastructures

Al-Maliki a souligné l'importance des technologiques et des équipements de surveillance modernes, ajoutant que cela est nécessaire pour sécuriser les lignes électriques plus efficacement, en couvrant un plus grand territoire et pour un coût moindre.

La plupart des actes de sabotage sont menés dans des zones reculées, a-t-il indiqué, notant que les ingénieurs et les techniciens sont en général capables de réparer les dégâts en un ou deux jours.

Après leur défaite militaire, les éléments extrémistes essaient de s'en prendre aux installations gouvernementales pour ralentir les efforts de reconstruction, a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils n'ont pas réussi.

Les attaques contre le secteur de l'électricité semblent être « une tentative pour détruire l'économie nationale et ralentir le développement », a déclaré l'économiste Majid al-Suwari.

Le gouvernement a répondu fermement aux attaques terroristes et au vandalisme visant les services publics, a-t-il affirmé à Diyaruna.

Il le fait en « renforçant les opérations de renseignements et en renforçant les forces de sécurité par des technologies de pointe », a-t-il expliqué.

La répression contre les armes non autorisées et la corruption sont des facteurs additionnels de protection des infrastructures étatiques, a-t-il conclu.