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Criminalité et Justice

Le régime syrien accusé d'interférer avec les sites d'attaques au gaz

Waleed Abou al-Khair au Caire

Cette photo montre une partie du charnier où les victimes de l'attaque au gaz présumée à Zamalka avaient été enterrées. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Cette photo montre une partie du charnier où les victimes de l'attaque au gaz présumée à Zamalka avaient été enterrées. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Des équipes du régime syrien ont exhumé les restes de victimes d'une attaque au gaz sarin en 2013 contre la ville de Zamalka, dans la Ghouta occidentale, et ont déplacé les corps vers une destination inconnue, a affirmé un militant local à Diyaruna.

Ce déplacement des corps par le régime semble s'inscrire dans le cadre d'une tentative de dissimuler toute trace de l'agent neurotoxique pour éviter d'être tenu pour responsable en cas d'extension de l'enquête internationale sur cette attaque, a déclaré le militant Mohammed al-Beik.

Une équipe d'enquêteurs de l'ONU a annoncé en septembre 2013 qu'elle avait découvert « des preuves claires et convaincantes » que du gaz sarin avait été utilisé le 21 août 2013 lors d'une attaque contre l'enclave tenue par l'opposition de la Ghouta occidentale, près de Damas.

L'équipe n'avait pas pour mandat de déterminer qui était responsable de cette attaque, très largement imputée au régime syrien.

Des spécialistes des armes chimiques de l'ONU inspectent des échantillons de sol à Zamalka à la suite d'une attaque présumée au gaz chimique au cours de laquelle des centaines de civils ont trouvé la mort. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Des spécialistes des armes chimiques de l'ONU inspectent des échantillons de sol à Zamalka à la suite d'une attaque présumée au gaz chimique au cours de laquelle des centaines de civils ont trouvé la mort. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

« Des équipes de sécurité du régime syrien ont, depuis le 10 août, encerclé le jardin public de Zamalka, transformé en fosse commune après cette attaque », a expliqué al-Beik à Diyaruna.

Ce charnier contient les restes des victimes de l'attaque au gaz sarin sur la ville, lors de laquelle plus de 1 000 personnes ont été tuées.

Des équipes médicales du régime ont examiné les corps sur place, a indiqué al-Beik, avant de les transporter vers une destination inconnue.

« Des camions ont également été vus sur place, chargeant la terre du site et la remplaçant par de la terre apportée depuis un autre site situé dans les faubourgs de la ville », a-t-il poursuivi.

Interrogatoire des militants restants

Selon al-Beik et l'Observatoire syrien des droits de l'homme, des équipes du régime ont arrêté les derniers militants, secouristes et responsables en charge du site pour les interroger sur l'attaque de 2013.

Ces équipes établissaient une liste des noms des personnes tuées lors de cette attaque et l'endroit où elles avaient été enterrées, ainsi qu'une liste de celles qui avaient été blessées, a-t-il expliqué.

Il reste toutefois peu d'activistes et de secouristes à interroger dans la zone, car la plupart avaient choisi de quitter la zone lorsque les forces du régime étaient arrivées.

Al-Beik a souligné que la zone où est situé ce charnier a été soumise à plusieurs reprises à des bombardements et à des frappes aériennes ces dernières années lors des combats incessants.

À Zamalka, l'on dit que le régime se préparerait à ériger un bâtiment sur le site « pour dissimuler toute trace de l'attaque », comme il l'a fait dans la ville de Douma, a-t-il ajouté.

Là-bas, les corps des victimes d'une attaque chimique perpétrée le 7 avril avaient été déplacés vers une destination inconnue, a-t-il encore précisé, et un bâtiment avait été construit sur le site de l'attaque, transformé en un jardin commémoratif.

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