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Sécurité

Amélioration de sa sécurité et retour des familles déplacées à al-Qaim

Alaa Hussain à Bagdad

Contrôle des papiers d'identité des habitants déplacés à leur retour à al-Qaim, dans un contexte d'amélioration de la sécurité dans cette ville de l'ouest de l'Anbar. [Photo fournie par le commandement de la 8e division d'infanterie]

Contrôle des papiers d'identité des habitants déplacés à leur retour à al-Qaim, dans un contexte d'amélioration de la sécurité dans cette ville de l'ouest de l'Anbar. [Photo fournie par le commandement de la 8e division d'infanterie]

La ville frontalière irakienne d'al-Qaim, dans l'ouest de la province de l'Anbar, bénéficie d'une sécurité et d'une stabilité renforcées et a récemment accueilli le retour de centaines de déplacés internes (DI).

Malgré la proximité de la ville avec la Syrie où, de l'autre côté de la frontière, des poches de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) sont encore actives, les conditions de sécurité dans la ville sont « très bonnes », a déclaré le maire d'al-Qaim, Ahmed al-Dulaimi.

Avant sa libération, le 3 novembre 2017, al-Qaim faisait partie de ce que l'EIIS appelait sa « Wilyat al-Furat » (la province de l'Euphrate), qui englobait d'autres villes du côté syrien de la frontière.

La région représentait une base pour le groupe, et une plateforme de lancement de ses attaques contre des villes et des provinces irakiennes.

Le 28 juillet, les forces de sécurité accompagnent 119 familles déplacées de retour chez elles à al-Qaim en provenance de camps de déplacement à al-Habbaniyah. [Photo fournie par le commandement de la 8e division d'infanterie]

Le 28 juillet, les forces de sécurité accompagnent 119 familles déplacées de retour chez elles à al-Qaim en provenance de camps de déplacement à al-Habbaniyah. [Photo fournie par le commandement de la 8e division d'infanterie]

Après l'expulsion de l'EIIS, les forces irakiennes se sont déployées jusqu'au plus profond du désert environnant, sécurisant la frontière avec la Syrie.

La situation sécuritaire de l'autre côté de la frontière, dans la ville syrienne de Deir Ezzor, n'affectera pas al-Qaim, car la frontière est « totalement sécurisée par des unités de l'armée irakienne, les gardes-frontières et les forces tribales », a expliqué al-Dulaimi à Diyaruna.

« Certaines personnes peuvent certes encore s'inquiéter du fait que la région adjacente à [al-Qaim] reste fragile et qu'une partie en est encore contrôlée par l'EIIS », a-t-il poursuivi, « mais la capacité des forces irakiennes à imposer la sécurité, la coopération des habitants et le fait que l'EIIS a été repoussé jusqu'à trois kilomètres de la frontière en territoire syrien sont autant de facteurs rassurants ».

Retour des DI

Dans un communiqué daté du 28 juillet, la 8e division d'infanterie de l'armée irakienne a annoncé le retour de 119 familles déplacées à al-Qaim en provenance des camps de déplacés à al-Habbaniyah.

Elles ont été autorisées à revenir après que leurs données personnelles eurent été contrôlées par les agences de sécurité, a poursuivi ce communiqué.

Cette amélioration des conditions de sécurité a contribué au retour des familles depuis les camps de déplacés d'al-Habbaniyah, a expliqué à Diyaruna Sheikh Rabah al-Mahalawi, commandant des forces de mobilisation tribale à al-Qaim.

Ce retour des DI ne se limite pas aux familles qui avaient fui la ville pour échapper à l'EIIS, mais concerne également les familles déplacées des éléments de l'EIIS en provenance du camp de Kilo-8, dont les fils appartenant à l'EIIS ont quitté le pays, a-t-il poursuivi.

« Le nombre de personnes revenant augmente de jour en jour », a-t-il indiqué, soulignant que la principale chose qui empêche de rentrer dans la province est l'état des services, notamment les coupures d'eau et d'électricité, et non pas « des problèmes de sécurité ».

Remise en état des services

Fahd Mishaan, membre de la commission des affaires économiques du conseil provincial de l'Anbar, a appelé le gouvernement fédéral et la communauté internationale à agir rapidement pour remettre en état les infrastructures et les services à al-Qaim, afin de consolider encore plus la stabilité dans la ville.

« Comme de nombreuses localités de l'Anbar, al-Qaim a été dévastée par l'EIIS et les combats pour la libération qui s'en sont suivis, nécessitant un effort de reconstruction financé par le gouvernement fédéral ou par des engagements des donateurs », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Le lancement de projets de reconstruction permettrait en outre de résorber le chômage dans la ville, a-t-il poursuivi.

« Dans la seule ville d'al-Qaim se trouvent deux des plus importantes usines appartenant au ministère irakien de l'Industrie, l'usine de phosphates et la cimenterie d'al-Qaim, qui sont en mesure d'absorber entre 40 et 50 % des sans-emploi de la ville », a ajouté Mishaan.

Ces usines et d'autres installations économiques ne sont pas opérationnelles, soit parce que les lignes électriques qui les alimentent ont été coupées, soit parce qu'elles ont été vandalisées par l'EIIS, a-t-il encore indiqué, ajoutant pour conclure qu'elles pourraient être « facilement et rapidement remises en service ».

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