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Sécurité

Manbij célèbre le deuxième anniversaire de sa libération

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des enfants participent à un spectacle folklorique dans la ville syrienne de Manbij à l'occasion des célébrations du deuxième anniversaire de sa libération de l'EIIS. [Photo fournie par le bureau de presse de Manbij]

Des enfants participent à un spectacle folklorique dans la ville syrienne de Manbij à l'occasion des célébrations du deuxième anniversaire de sa libération de l'EIIS. [Photo fournie par le bureau de presse de Manbij]

Les habitants de Manbij, dans le nord de la Syrie, ont récemment célébré le deuxième anniversaire de la libération de leur ville de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).

Les autorités municipales ont expliqué à Diyaruna que depuis la défaite du groupe extrémiste, la sécurité a été rétablie et les services de base sont pratiquement revenus à la normale, grâce à une excellente coopération entre l'armée, les autorités civiles et les habitants.

Le 12 août, une célébration a été organisée dans le centre de cette ville de la province d'Alep à l'occasion du deuxième anniversaire de sa libération.

Cette fête comportait un défilé militaire auquel ont assisté de nombreuses personnes et qui a été organisé par le Conseil militaire de Manbij. Plusieurs discours de la part des responsables du conseil municipal ont également été prononcés.

Des photos des combattants tués lors des combats pour chasser l'EIIS de Manbij sont affichées dans les rues de la ville à l'occasion du deuxième anniversaire de sa libération. [Photo fournie par le bureau de presse de Manbij]

Des photos des combattants tués lors des combats pour chasser l'EIIS de Manbij sont affichées dans les rues de la ville à l'occasion du deuxième anniversaire de sa libération. [Photo fournie par le bureau de presse de Manbij]

Des ouvriers réparent l'une des grandes artères de la ville syrienne de Manbij. [Photo fournie par le bureau de presse de Manbij]

Des ouvriers réparent l'une des grandes artères de la ville syrienne de Manbij. [Photo fournie par le bureau de presse de Manbij]

Le 15 août, une autre célébration publique a réuni les habitants de Manbij et d'autres régions du nord de la Syrie pour écouter des discours et assister à des spectacles folkloriques.

Manbij revient de loin

« Les combats contre l'EIIS pour la libération de la ville et de son arrière-pays ont duré 75 jours, durant lesquels de nombreux membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) et du Conseil militaire de Manbij ont perdu la vie », a déclaré le porte-parole du conseil, Shorfan Darwish.

La ville était d'une importance capitale pour l'EIIS du fait de sa proximité relative avec la frontière turque et de sa situation de carrefour reliant la province d'Alep à d'autres régions du pays, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Avant la libération de Manbij, avec le soutien de la coalition internationale et des FDS, les combattants étrangers étaient très présents dans la ville, a-t-il souligné.

Deux ans plus tard, « la ville dispose d'un conseil militaire possédant une grande expérience du combat, ainsi que d'une structure militaire et d'une force organisée », a-t-il ajouté.

L'administration démocratique civile récemment mise en place a pu fournir les services en dépit de tous les obstacles, de tous les enjeux et de toutes les tentatives visant à porter atteinte à la stabilité, a-t-il poursuivi, et les habitants jouissent désormais d'une sécurité retrouvée et d'une prospérité économique.

La confiance accordée au Conseil militaire de Manbij par la coalition internationale témoigne de la nature du travail du conseil et de son engagement à tenir les promesses faites aux civils de la région, a ajouté Darwish.

« Nous avons beaucoup fait et avons encore beaucoup à faire, malgré tous les obstacles et toutes les menaces qui se dressent sur notre route », a-t-il poursuivi. « Mais cela ne nous impressionne pas, et nous poursuivons notre chemin vers une plus grande stabilité, une meilleure sécurité et une prospérité retrouvée à Manbij. »

Rétablir la sécurité et les services

« La nature du tissu social et l'esprit de fraternité qui anime la ville de Manbij ont permis de réaliser de nombreuses choses ces deux dernières années », a expliqué à Diyaruna Farouk al-Mashi, le coprésident du conseil législatif.

Vu l'état dans lequel se trouvait la ville lorsque l'EIIS en a été chassé, le redressement a été remarquable, a-t-il estimé.

La priorité pour l'administration civile et le conseil législatif a été de constituer des équipes de travail, a-t-il expliqué, en coopération avec le conseil militaire de la ville.

« Le Conseil civil de Manbij a été mis en place le 5 avril 2016, avant la libération de la ville, et a servi ses habitants en liaison avec le conseil militaire », a ajouté al-Mashi.

Une attention spéciale est accordée à tous les secteurs vitaux, particulièrement au secteur de l'éducation, a-t-il expliqué, qui a bénéficié d'un soutien pour réparer les écoles et préparer les enseignants à recevoir leurs élèves, déscolarisés depuis près de trois ans.

La priorité a été le retrait des résidus explosifs de la guerre, des décombres et des mines, la restauration des services d'électricité, d'eau et d'assainissement et la réparation des routes après la fin de ce travail.

Manbij et les régions qui l'entourent connaissent « un niveau élevé de sécurité » grâce à la coopération entre les instances civiles et de sécurité, a-t-il précisé, et au soutien des habitants.

Cohésion sociale

« Je n'aurais jamais imaginé que la situation dans la ville de Manbij puisse revenir à la normale si rapidement », a déclaré à Diyaruna Mahmoud Cheikh Saleh, un agriculteur local.

« En l'espace de deux ans seulement, elle a été libérée de l'EIIS et entièrement réhabilitée, et tous les aspects de la vie ont repris leur cours », a-t-il poursuivi.

Les habitants de la région ont démontré leur cohésion, a-t-il ajouté, soulignant qu'ils s'étaient unis pour restaurer leur ville dans l'après-EIIS.

« L'oppression de l'EIIS ne faisait aucune distinction entre les peuples de la région, qui étaient soumis à des déplacements, à la torture et même aux assassinats », a-t-il précisé.

« La réponse de chacun – qu'ils soient arabes, kurdes, turkmènes, circassiens, musulmans ou chrétiens – a été la coopération, l'harmonie et l'unité, pour effacer les effets de la guerre. »

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