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Tal Afar se remet debout, selon son maire

Khalid al-Taie

Des véhicules municipaux de Ninive refont le revêtement des rues de Tal Afar, qui avaient été fortement endommagées lors des combats pour chasser « l'État islamique en Irak et en Syrie ». [Photo fournie par la municipalité de Ninive]

Des véhicules municipaux de Ninive refont le revêtement des rues de Tal Afar, qui avaient été fortement endommagées lors des combats pour chasser « l'État islamique en Irak et en Syrie ». [Photo fournie par la municipalité de Ninive]

Un an après sa libération de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), les explosifs ont été retirés des rues de la ville de Tal Afar, dans la province de Ninive, et son maire explique que la vie reprend progressivement son cours normal.

La ville avait subi de fortes dégradations causées par l'EIIS, qui avait enterré de très nombreuses mines à Tal Afar avant d'en être chassé en août 2017.

L'armée irakienne a débuté les opérations de déminage de la ville peu après sa libération, désamorçant 317 engins explosifs qui avaient été enterrés dans les rues et cachés par dizaines dans les maisons en l'espace de six mois.

Tahsin al-Cheikh, un habitant de Tal Afar, a expliqué à Diyaruna avoir vécu des moments difficiles lorsqu'il a regagné sa maison en début d'année, après avoir vécu dans un camp de déplacement dans le sud de Mossoul.

Des habitants de Tal Afar se rassemblent devant un magasin qui avait ouvert ses portes immédiatement après la libération de la ville. [Photo fournie par la municipalité de Ninive]

Des habitants de Tal Afar se rassemblent devant un magasin qui avait ouvert ses portes immédiatement après la libération de la ville. [Photo fournie par la municipalité de Ninive]

Les services publics étaient limités, a-t-il poursuivi, et les mines et les engins explosifs improvisés (EEI) restants représentaient encore un grand danger.

Al-Cheikh a expliqué qu'il constatait désormais une amélioration de la situation.

« J'étais sûr que notre ville se remettrait rapidement de cette crise », a-t-il confié. « Et bien que les choses ne soient pas encore revenues à ce qu'elles étaient avant, les améliorations sont sensibles. »

« Les services publics s'améliorent, les magasins rouvrent, les gens sortent et la situation sécuritaire devient meilleure », a-t-il poursuivi.

Réhabilitation des principaux services

Presque tous les services fonctionnent à nouveau maintenant que les travaux de réparation ont été effectués, a expliqué à Diyaruna le maire de Tal Afar, Abdoulaal Abbas al-Obeidi.

Ces travaux ont porté entre autres sur la remise en état des pompes d'eau potable et de la principale centrale électrique.

« Elles ne fonctionnent pas encore au maximum de leur capacité, ce qui entraîne des coupures de service, mais la situation est meilleure que ce qu'elle était il y a quelques mois », a-t-il précisé.

L'hôpital de Tal Afar, le seul de la ville, a rouvert ses portes aux patients mais manque encore de médicaments, de fournitures médicales et de personnel, a continué al-Obeidi.

« La ville compte 150 écoles, dont dix sont complètement détruites, et le reste partiellement endommagé », a-t-il ajouté, soulignant qu'à ce jour 60 % du travail de réparation et de réhabilitation des écoles ont été achevés.

De nombreuses maisons de Tal Afar avaient été endommagées ou détruites lors des combats pour chasser l'EIIS.

Plusieurs organisations internationales, notamment l'Office international des migrations qui a réparé 200 maisons, ont apporté leur soutien aux autorités locales dans leurs efforts de réhabilitation des maisons pour faciliter le retour des familles déplacées.

Ces organisations internationales ont également contribué à la reconstruction des écoles, au déblaiement des rues de la ville et à la fourniture de services de soutien psychologique et de réinsertion.

Services publics « satisfaisants »

Tal Afar surmonte l'impact de l'occupation par l'EIIS à un « bon rythme », a indiqué à Diyaruna Tariq Hussein Akrish, membre du conseil local.

« Près de la moitié de ceux qui avaient fui la ville vers des camps de réfugiés à Mossoul, dans la région kurde et en Turquie ont maintenant réintégré leurs foyers », a-t-il ajouté.

Selon des estimations officielles, a-t-il poursuivi, près de 20 000 familles sont revenues dans la ville, avec « de meilleurs services et une sécurité renforcée » qui les encouragent à rentrer.

Les services fournis dans la ville sont certes satisfaisants, a souligné Akrish, « mais ce n'est pas ce que nous espérons réaliser, et nous avons besoin d'aide pour pouvoir apporter ce qu'il y a de mieux à notre peuple ».

« Quant à la sécurité, nous n'avons aucun problème dans la mesure où l'armée et la police assurent la protection intégrale de la ville », a-t-il ajouté. « Les boutiques sont ouvertes et les gens vaquent à leurs occupations sans aucun problème. »

L'opération de libération de Tal Afar n'a pas été aussi brutale qu'ailleurs, par exemple la reprise de l'ouest de Mossoul, a expliqué Khalaf al-Hadidi, membre du conseil provincial de Ninive.

Mais l'étendue des destructions à Tal Afar est néanmoins importante, a-t-il indiqué à Diyaruna, comme les infrastructures électriques, sanitaires, scolaires et municipales, qui ont été endommagées durant l'occupation par l'EIIS et lors des combats pour la libération.

« Ces secteurs fournissent désormais des services aux habitants », a-t-il conclu. « Mais ils ont besoin d'efforts de réhabilitation et de développement plus poussés, afin de retrouver leur pleine et entière capacité de service. »

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