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La France aide des Irakiens et des Syriens à retrouver une vie normale après l'EIIS

Khalid al-Taie

Une délégation française visite l'université de Mossoul, pour laquelle la France a signé un accord de réhabilitation avec le gouvernement irakien. [Photo fournie par Karim Younis, directeur du service des relations avec les médias de l'université de Mossoul]

Une délégation française visite l'université de Mossoul, pour laquelle la France a signé un accord de réhabilitation avec le gouvernement irakien. [Photo fournie par Karim Younis, directeur du service des relations avec les médias de l'université de Mossoul]

La France a apporté son soutien aux villes irakiennes et syriennes libérées de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) en allouant une aide aux opérations de déminage et de réhabilitation des infrastructures endommagées lors des combats contre l'EIIS.

Le gouvernement français a ainsi alloué 500 000 euros (590 000 USD) à la gestion des risques d'explosions en appui aux efforts humanitaires et de stabilisation en Irak, a indiqué le Service d'action contre les mines des Nations unies (UNMAS) dans un communiqué publié le 25 juillet.

Grâce à cette première contribution française, l'UNMAS sera en mesure de renforcer ses capacités à conduire des opérations de recherche et de déminage dans les zones libérées suspectées d'être affectées par des dangers explosifs dans les provinces de l'Anbar, de Ninive, de Kirkouk, de Salaheddine et de Diyala.

La présence de dangers explosifs, notamment d'engins explosifs improvisés (EEI) dans les zones libérées de l'EIIS continuera d'entraver les efforts de sécurisation et de stabilisation jusqu'à ce qu'elles soient nettoyées et totalement sécurisées, a poursuivi ce communiqué.

En collaboration avec la Direction de l'action contre les mines (DMA), une éducation aux risques sera également dispensée à ceux qui vivent et qui reviennent dans les zones libérées connues pour être contaminées par des dangers explosifs, a-t-il ajouté.

Cette première contribution française « fera une différence significative », a déclaré Pehr Lodhammar, directeur du programme UNMAS.

« Non seulement appuiera-t-elle les efforts de l'UNMAS visant à traiter la menace que représentent les risques explosifs, mais elle contribuera aussi au retour dans la sécurité et la dignité des communautés déplacées », a-t-il ajouté.

La France est « engagée à apporter son soutien à Ninive »

Des responsables français se sont récemment rendus à plusieurs reprises dans les villes irakiennes libérées, effectuant notamment une visite le 8 juillet à Mossoul au cours de laquelle la délégation française a discuté avec les responsables locaux de moyens d'améliorer les services publics dans la ville.

« Les Français ont démontré leur volonté de faire tout ce qui est en leur pouvoir dans notre province pour lever les obstacles entravant la reconstruction », a expliqué Duraid Hikmat, conseiller auprès du gouverneur de Ninive.

La France a alloué des fonds pour le retrait des explosifs et la réhabilitation des bâtiments des services, dont la plupart sont situés dans la partie ouest de Mossoul, en particulier dans la vieille ville, a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Nous apprécions grandement cette générosité et sommes impatients de mettre en place plus de coopération positive avec eux », a-t-il poursuivi.

La France travaille actuellement avec les autorités locales de Ninive et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour réhabiliter l'université de Mossoul, pour un coût de 2,5 millions d'euros (3 millions USD).

Elle apporte également une expertise technique et professionnelle aux installations médicales irakiennes, notamment pour le traitement du cancer et la réhabilitation psychiatrique des victimes du terrorisme.

La France reconstruira l'aéroport de Mossoul d'ici treize mois, sous réserve d'un accord avec le gouvernement irakien, a annoncé le 8 juillet le gouverneur de Ninive, Abdoul Qadir Sinjar.

« Partenariat conjoint »

L'EIIS a laissé derrière lui un noir héritage de destruction qui a touché la plupart des secteurs publics, impactant directement la vie des gens ainsi que leurs maisons et leurs biens, a expliqué Hosam Eddin al-Abbar, membre de la commission des services au conseil provincial de Ninive.

« La reconstruction de notre ville n'est pas une tâche facile », a-t-il déclaré à Diyaruna, « mais nous devrions pouvoir y arriver avec l'aide du reste du monde ».

« Grâce à son aviation, à ses missions de reconnaissance et à son artillerie, la France nous a aidés à reprendre notre territoire des griffes de l'EIIS », a-t-il poursuivi, soulignant que ce soutien avait été « un facteur essentiel pour parvenir à la victoire ».

Mais le soutien français ne s'est pas arrêté avec la fin de la guerre, a précisé al-Abbar, et le pays forme activement les forces irakiennes et restaure les services publics.

« Nous souhaitons approfondir ce partenariat conjoint », a-t-il ajouté.

La France aide les civils syriens

Par delà la frontière, en Syrie, la France a également beaucoup travaillé pour assurer la sécurité des habitants des villes libérées de l'EIIS.

C'est ainsi que les forces françaises ont aidé au retrait de 5 000 mines et de 35 000 obus non explosés dans 18 villages situés aux alentours d'al-Raqqa, d'al-Hasakeh et de Deir Ezzor, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères le 24 juillet.

« Ce soutien a également concerné dix centres de soins de santé, des cliniques mobiles et des programmes de formation destinés aux personnels des professions médicales », a ajouté le ministère.

La France continue d'apporter une aide humanitaire aux Syriens, et a ainsi fourni le 23 juillet 50 tonnes d'aide aux Nations unies, qui seront distribuées aux civils.

Cette assistance fait partie d'une aide d'urgence de 50 millions d'euros (58 millions USD) qu'avait promis la France à la Syrie en avril.

« Aucun Syrien qui a tenté de fuir le terrorisme de l'EIIS ne pourra nier le rôle positif de la France ni ses efforts pour faire revivre leurs villes », a expliqué à Diyaruna Madina Moussa, une militante syrienne vivant dans la région kurde d'Irak.

Il y a des signes clairs du travail qu'accomplit la France pour répondre au danger des explosifs et des restes de la guerre, a-t-elle ajouté, notant que la France avait aidé « des milliers de civils à retrouver leurs foyers et à réintégrer leurs quartiers ».

« Quant aux activités humanitaires, la France a pris ses responsabilités au sérieux en termes de nourriture, de médicaments et de fournitures humanitaires à la population civile, et nous a aidés à reconstruire nos villes », a-t-elle conclu.

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