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Sécurité

Le désert de l'Anbar n'est plus un refuge pour l'EIIS

Khalid al-Taie

Des membres de la 10e division d'infanterie de l'armée irakienne fouillent les maisons dans des zones reculées du désert de l'Anbar à la recherche des poches restantes de « l'État islamique en Irak et en Syrie » sur cette photo publiée en ligne le 31 juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des membres de la 10e division d'infanterie de l'armée irakienne fouillent les maisons dans des zones reculées du désert de l'Anbar à la recherche des poches restantes de « l'État islamique en Irak et en Syrie » sur cette photo publiée en ligne le 31 juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Les efforts conjoints des forces de sécurité irakiennes et des combattants des tribus de l'Anbar ont pratiquement éradiqué la présence de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans les régions occidentales désertiques de l'Anbar, ont indiqué les leaders tribaux et les responsables locaux.

Des opérations de recherche, des raids et des frappes aériennes incessantes ont rendu le désert, autrefois refuge idéal pour l'EIIS pour se regrouper et préparer de nouvelles attaques, inhospitalier pour le groupe activiste.

« Le désert, en particulier dans l'ouest de l'Anbar, était autrefois la source des terroristes et leur havre de paix », a expliqué à Diyaruna Cheikh Qatari al-Samarmad, l'un des leaders tribaux de l'Anbar.

« Au départ, cet environnement était propice aux éléments de l'EIIS pour établir de nombreuses bases, lancer des attaques contre nos villes et les occuper en fin de compte [fin 2014] », a-t-il ajouté.

« Après la reprise de toutes les villes [de l'Anbar], les terroristes, vaincus au combat, se réfugièrent à nouveau dans le désert pour récupérer et réorganiser leurs rangs », a-t-il continué.

« Une fois terminées les opérations de libération, nos efforts en tant que forces tribales et personnel de sécurité se sont concentrés sur la manière d'empêcher ces éléments de profiter du désert », a précisé al-Obaidi.

« Au cours des derniers mois, nous avons utilisé la plupart de nos moyens pour mener des opérations de recherche de grande envergure dans les zones désertiques, à la recherche de poches de terroristes », a-t-il indiqué.

« Nos missions ont été caractérisées par la persistance et la volonté », a-t-il poursuivi. « Toute complaisance ou inaction dans la conduite de ces campagnes de traque revient à donner aux terroristes une chance de survie. »

Purger le désert des restes de l'EIIS

« Nous avons adopté une stratégie d'étranglement, et aujourd'hui les opérations de purge conjointes menées par les forces de sécurité et les combattants tribaux ont atteint des villages du désert et des régions reculées dans lesquelles personne ne s'était encore aventuré », a continué al-Obaidi.

De nombreux repaires et refuges d'activistes ont été détruits et des dizaines d'activistes ont été abattus lors de raids et de frappes aériennes, a-t-il ajouté.

Lors de leurs opérations de recherche, les forces tribales ne trouvent plus aucune poche de terroristes, ce qui signifie que les éléments restants de l'EIIS sont en fuite, prenant vraisemblablement le risque de franchir la frontière pour pénétrer en Syrie, où le groupe possède encore une certaine influence, a-t-il poursuivi.

Près de 250 combattants de l'EIIS se cachent encore dans le désert, en particulier à Wadi al-Qathf et Wadi Horan, a ajouté al-Obaidi.

« Ils se comptaient autrefois par milliers, mais leur nombre s'est aujourd'hui réduit et la mort les entoure de toutes parts », a-t-il indiqué.

Les forces conjointes continuent de fouiller le désert sans relâche et ont annoncé le 21 juillet avoir détruit trois maisons de repos et un tunnel, et avoir fait exploser treize engins explosifs improvisés (EEI) dans plusieurs régions à l'est du lac Qadisiyah.

Le 23 juillet, elles ont mis la main sur un atelier utilisé pour la fabrication d'explosifs et un lance-roquettes qui avait été abandonné par l'EIIS dans la région d'al-Karabla, à l'est d'al-Qaim.

« Le désert n'est désormais plus la région de prédilection des terroristes pour échapper aux forces tribales et de sécurité », a indiqué à Diyaruna le maire d'al-Qaim, Ahmed al-Dulaimi.

« Le grand nombre d'opérations de sécurité qui y ont été menées ont éparpillé les résidus de l'EIIS et limité leurs mouvements, et leurs repaires sont pris sous notre feu », a-t-il ajouté. « Les terroristes n'ont d'autre choix que de mourir ou de fuir le pays. »

Al-Dulaimi a souhaité que cette surveillance du désert se poursuive, soulignant que l'amélioration de la sécurité dans les villes de la province est pour l'essentiel le résultat des campagnes en cours pour débarrasser le désert des restes du terrorisme.

La sécurité sous contrôle

La perte du désert par l'EIIS est le dernier coup mortel porté au cœur d'un groupe terroriste déjà transpercé de toutes parts, a déclaré pour sa part à Diyaruna Hussein al-Akidi, le maire de Raoua.

Les opérations de purge ne se limitent pas aux régions désertiques proches des villes, mais s'étendent dans les zones proches de la frontière avec la Syrie, qui servent de barrières de sécurité et de défense contre toute tentative d'infiltration de la part des terroristes, a-t-il précisé.

« La situation sécuritaire, à la fois dans les villes et dans le désert, est sous le contrôle absolu de nos forces », a précisé al-Akidi, concluant que Raoua, dernière ville de laquelle ont été chassés les terroristes, s'efforce par tous les moyens, tout comme les autres villes libérées, de tourner la page de la guerre et d'éradiquer toute trace du terrorisme.

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