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Terrorisme

L'EIIS quitte la région syrienne druze traînant les plus lourdes pertes de guerre

Par Waleed Abou al-Khair au Caire et l'AFP

Des dégâts et des destructions peuvent être constatés à la suite d'un attentat-suicide de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie", dans la ville de Sweida, dans le sud de la Syrie, mercredi 25 juillet. [Photo fournie par Nizar Abou Ali]

Des dégâts et des destructions peuvent être constatés à la suite d'un attentat-suicide de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie", dans la ville de Sweida, dans le sud de la Syrie, mercredi 25 juillet. [Photo fournie par Nizar Abou Ali]

Le nombre de morts dans les attaques coordonnées de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS)à Sweida en Syrie, s'est établi à près de 250, jeudi 26 juillet, et a été le plus meurtrier de la guerre de sept ans dans la province des Druzes.

Sweida, qui est principalement détenue par le gouvernement, a été largement isolée du conflit qui sévit dans le reste du pays depuis 2011.

Mais l'assaut de mercredi a brisé le calme relatif après que quatre kamikazes ont frappé la ville, tandis que d'autres combattants de l'EIIS ont attaqué des villages au nord et à l'est avec des armes et des explosifs.

Le nombre de morts a atteint jeudi 246, dont 135 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Les civils ont pris les armes pour faire face aux éléments de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" qui ont attaqué leur village dans la province rurale de Sweida, dans le nord du pays. [Photo fournie par Nizar Abou Ali]

Les civils ont pris les armes pour faire face aux éléments de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" qui ont attaqué leur village dans la province rurale de Sweida, dans le nord du pays. [Photo fournie par Nizar Abou Ali]

Les autres personnes tuées étaient des combattants pro-gouvernementaux ou des habitants qui avaient pris les armes pour défendre leurs villages.

"Le bilan ne cesse d'augmenter alors que des civils blessés meurent et que des personnes portées disparues sont retrouvées mortes", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahman, chef de l'Observatoire.

La télévision publique a diffusé des séquences de processions funéraires à Sweida, montrant des hommes dans les casquettes traditionnelles de la minorité druze échangeant des condoléances.

Des hommes ont porté des cercueils recouverts du drapeau du gouvernement à deux étoiles et des photos de ceux qui ont été tués sur fond de couleurs arc-en-ciel représentant la communauté druze.

Au moins 56 extrémistes sont morts en exécutant l'assaut.

Les combats féroces continuent

Après les attaques, des éléments de l'EIIS ont infiltré les villes et les villages pour les occuper, ouvrant le feu sans discrimination sur les civils, a déclaré à Diyaruna l'habitant de Sweida et le militant politique Nizar Abou Ali.

Il a ajouté que des comités populaires armés composés d'habitants locaux se sont mobilisés pour affronter les éléments de l'EIIS, notant que le groupe avait été expulsé avec succès de certaines villes.

"Les combats acharnés se poursuivent sans relâche dans certaines des villes où les éléments de l'EIIS ont pris des positions fortifiées, en particulier dans les zones rurales de l'est de la province", a-t-il dit.

Des dizaines de jeunes locaux se sont portés volontaires pour soutenir les combattants confrontés à l'EIIS qui sont venus de diverses régions de Sweida et Horan, a déclaré Abou Ali.

"Quatre kamikazes de l'EIIS qui ont tenté d'infiltrer la ville de Sweida ont été arrêtés à des postes de contrôle mis en place par des volontaires", a-t-il dit.

L'un des attaquants a essayé d'entrer à l'hôpital national de Sweida, a-t-il ajouté.

Les villes qui ont connu les combats les plus féroces sont al-Matouna, Douma, Tayma, Tal al-Basser, Rami et Arajeh, en plus des villages de al-Shebki, al-Shureihi et Tarba.

Le nombre de morts va probablement augmenter en raison des combats continus et "de la brutalité avec laquelle les éléments de l'EIIS traitent les habitants des villes qu'ils ont infiltrées", a indiqué Abou Ali.

"Les militants ouvrent le feu sur les civils, les femmes et les enfants, les tuant dans des exécutions de masse", a précisé Abou Ali.

Zeina, une habitante du minuscule village d'Al-Matouna, a déclaré que sa famille s'était réveillée au bruit des coups de feu et des explosions à la grenade aux alentours de 5h30 mercredi matin.

"Un membre de ma famille a tiré sur l'un des combattants devant notre maison et nous l'avons entendu crier : "Les infidèles m'ont tué", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Son cousin et sa femme ont tous les deux été tués.

"Les villages attaqués étaient à bout de nerfs la nuit dernière et tous les hommes étaient en état d'alerte", a indiqué Zeina, 32 ans.

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