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La reconstruction de la vieille ville de Mossoul est une tâche colossale

Khalid al-Taie

La municipalité de Mossoul a envoyé 300 bulldozers nettoyer les décombres des maisons de la vieille ville. [Photo fournie par la municipalité de Mossoul]

La municipalité de Mossoul a envoyé 300 bulldozers nettoyer les décombres des maisons de la vieille ville. [Photo fournie par la municipalité de Mossoul]

Les efforts de reconstruction de la vieille ville de Mossoul sont rendus difficiles par l'étendue des dégâts résultant de la guerre contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), expliquent des responsables locaux à Diyaruna.

Fin juin, le gouvernement irakien a annoncé avoir réservé 20 milliards de dinars irakiens (17 millions USD) pour la réhabilitation de la vieille ville.

Le 28 juin, les autorités de Mossoul ont lancé une campagne auprès des habitants de la ville pour déblayer les rues, et « ont des plans pour restaurer le visage historique radieux du vieux Mossoul », a déclaré Duraid Hikmat, conseiller auprès du gouverneur de Ninive.

« Des commissions ont été mises en place pour superviser la reconstruction, et un inventaire des dégâts a été préparé », a-t-il précisé à Diyaruna.

Des employés municipaux de Mossoul nettoient les ruelles de la vieille ville pour permettre leur réhabilitation. [Photo fournie par la municipalité de Mossoul]

Des employés municipaux de Mossoul nettoient les ruelles de la vieille ville pour permettre leur réhabilitation. [Photo fournie par la municipalité de Mossoul]

Les travaux sont en cours pour dégager les décombres des bâtiments endommagés par les combats de rue qui ont eu lieu dans les étroites ruelles de la ville, a-t-il expliqué.

La municipalité de Mossoul a envoyé 300 bulldozers nettoyer la ville avec le soutien direct des habitants, a ajouté Hikmat, précisant toutefois que les fonds alloués ne seront pas suffisants pour effectuer les travaux nécessaires.

Reconstruire les maisons

Ce sont les maisons de la vieille ville de Mossoul qui ont le plus souffert, 2 700 d'entre elles présentant divers niveaux de dommages, a expliqué à Diyaruna Hosam Eddin al-Abbar, membre de la commission des services du conseil provincial de Ninive.

« Laisser ces maisons en l'état signifie que leurs habitants resteront sans abri et que leurs souffrances se poursuivront dans les camps de déplacés », a-t-il poursuivi.

Au moins 120 000 déplacés internes (DI) sont originaires de la vieille ville de Mossoul, qui couvre une superficie de neuf kilomètres carrés dans la partie ouest de la ville.

« Les décombres ont été retirés et plusieurs rues et ruelles sont maintenant ouvertes », et certains quartiers bénéficient à nouveau des services d'eau et d'électricité.

« La route sera longue et difficile, car les moyens dont dispose le gouvernement sont limités et les efforts déployés par les organisations internationales ne couvrent pas nos besoins », a ajouté al-Abbar.

Les travaux avancent lentement

La vieille ville de Mossoul nécessite « la reconstruction complète de tous ses quartiers », a expliqué Shirwan al-Dobardani, qui a remporté les récentes élections législatives dans la province de Ninive, mais doit encore entrer officiellement en fonction.

Sept portes ouvrent sur le vieux Mossoul, et chacune constitue un quartier résidentiel : Bab al-Tob, Bab Sinjar, Bab Lakash, Bab al-Bayd, Bab al-Shams, Bab al-Saray et Bab al-Jadid. Al-Sarchakhana, al-Farouq, al-Shifaa et al-Zanjeeli sont considérés comme les quartiers anciens les plus importants.

« Un an après la libération de Mossoul, la plupart de ces quartiers restent encombrés de détritus et souffrent d'un manque de services publics », a expliqué al-Dobardani.

« Les travaux avancent lentement, car les défis sont énormes et nécessitent un plan de travail et une coordination entre l'Irak et la communauté internationale », a-t-il ajouté.

Le Programme des Nations unies pour le développement fait partie des agences qui apportent leur soutien aux efforts de reconstruction des infrastructures et des maisons.

Mais outre ces maisons et ces infrastructures endommagées, les sites historiques ont également besoin d'attention, a-t-il poursuivi, soulignant que l'Irak a signé le 23 avril un accord avec l'UNESCO et les Émirats arabes unis pour la reconstruction de la mosquée al-Nouri.

L'EIIS est responsable de destructions à grande échelle, a ajouté al-Dobardani, concluant que « la tâche est difficile pour permettre à la vie, dans tous ses aspects, de repartir ».

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