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Jeunesse

Les jeunes de Ninive souhaitent la paix sociale après l'EIIS

Khalid al-Taie

Des jeunes de Bartella participent à un atelier « Alternatives à la violence » organisé entre le 23 et le 25 juin. [Photo extraite de la page Facebook de « Rapprochement des communautés dans les plaines de Ninive »]

Des jeunes de Bartella participent à un atelier « Alternatives à la violence » organisé entre le 23 et le 25 juin. [Photo extraite de la page Facebook de « Rapprochement des communautés dans les plaines de Ninive »]

Les habitants des plaines irakiennes de Ninive apprennent à favoriser la paix sociale après l'occupation par « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).

Dans le cadre de cette action, le projet « Rapprochement des communautés dans les plaines de Ninive » propose des ateliers et des activités de renforcement de la communauté pour les participants de plusieurs groupes ethniques et religieux.

Durant ces ateliers, de jeunes femmes et hommes peuvent apprendre les compétences dont ils ont besoin pour jeter des ponts et rétablir les fondements d'une coexistence pacifique au sein de la population locale.

Lors d'un récent atelier « Alternatives à la violence », organisé du 23 au 25 juin dans la ville de Bartella, des jeunes ont ainsi appris à résoudre des conflits par des méthodes non violentes, a rapporté à Diyaruna le responsable presse de l'initiative, Jameel al-Jameel.

L'atelier « Alternatives à la violence » de Bartella a inclus une formation à la gestion de la colère et les moyens de dialoguer avec ceux qui ont une opinion contraire. [Photo extraite de la page Facebook de « Rapprochement des communautés dans les plaines de Ninive »]

L'atelier « Alternatives à la violence » de Bartella a inclus une formation à la gestion de la colère et les moyens de dialoguer avec ceux qui ont une opinion contraire. [Photo extraite de la page Facebook de « Rapprochement des communautés dans les plaines de Ninive »]

Plus de vingt participants, âgés de 20 à 30 ans, ont participé à ce programme, au cours duquel ils ont appris à contrôler l'agression et la colère, à écouter les autres et à dialoguer positivement avec des points de vue différents, a-t-il fait savoir.

Les membres du groupe ont également participé à des exercices dans lesquels ils ont parlé avec d'autres personnes de toutes les couches de la société de Ninive, afin d'essayer de mettre en exergue leurs points communs.

« Les participants représentent toutes les ethnicités locales, des musulmans, des chrétiens, des kurdes, des turkmènes, des shabaks et des kakaïs », a précisé al-Jameel.

« La jeune génération est l'avenir, et la plus à même de bâtir la stabilité, et c'est pour cela que nous voulons les rassembler avec leurs leaders locaux, responsables religieux, représentants du gouvernement et chefs tribaux », a-t-il expliqué.

« Il est de notre devoir de faire de ces jeunes des bâtisseurs de paix qui s'engagent à développer leurs communautés », a-t-il ajouté.

« Esprit de tolérance »

La première étape du projet « Rapprochement des communautés dans les plaines de Ninive » a commencé il y a un an, avec un financement du gouvernement allemand et de l'organisation Un Ponte Per (UPP), une association de bénévoles italiens.

Trois organisations locales y participent : l'Organisation yézidie pour la documentation, l'Organisation d'aide al-Rusul al-Sighar, et Dak pour les femmes yézidies.

« Nous avons mis en place un ensemble d'ateliers et de sessions de formation pour les jeunes des plaines de Ninive, qui couvrent Bartella, al-Hamdaniyah, Qaraqosh et Bashiqa », a indiqué al-Jameel.

L'objectif est de « relancer un esprit de tolérance, de renforcer les liens et de répondre aux facteurs qui causent un déséquilibre social et les effets négatifs du terrorisme », a-t-il expliqué.

Des festivals folkloriques font partie du projet, ainsi que des activités de renforcement de la communauté comme des marathons et des actions d'embellissement, a-t-il indiqué, ajoutant que la prochaine étape du projet débutera en août et comportera davantage d'événements.

« Un lieu pour la coexistence »

L'EIIS a essayé de détruire le tissu social irakien, en particulier dans les plaines de Ninive, qui sont connues pour leur diversité ethnique, a déclaré Jalal Boutros, membre du conseil du district de Bartella.

Des organisations locales et des jeunes de tous horizons cherchent à réparer le tissu social dans leurs régions, a-t-il fait savoir à Diyaruna.

« Notre région a été un lieu de coexistence, et elle continuera de l'être », a affirmé Ali Mohammed Fathi, administrateur de Bartella, à Diyaruna. « Soutenir cette coexistence est une étape importante pour un meilleur avenir. »

Chasser un groupe qui faisait l'apologie d'une culture de violence et d'extrémisme et la remplacer par une culture d'amour et de cohésion sociale est « notre objectif », a indiqué à Diyaruna Hosam Eddin al-Abbar, membre de la commission des services du conseil de Ninive.

« Nous devons rapidement nous débarrasser de toutes les traces de l'EIIS et refermer le chapitre sombre du terrorisme », a-t-il déclaré. « Nous devons trouver des alternatives à la violence. »

« Le dialogue est l'une d'elles », a-t-il affirmé. « Grâce à lui, nous serons plus proches et les désaccords pourront être résolus. »

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