En réponse à la menace d'infiltration extrémiste, les Forces de sécurité intérieure d'al-Raqqa ont imposé un couvre-feu de deux jours dans cette ville du nord de la Syrie, qui est entré en vigueur dimanche 24 juin au matin et sera levé mardi à 5 heures du matin.

Les Forces de sécurité intérieure ont expliqué avoir imposé ce couvre-feu après avoir reçu des renseignements selon lesquels des groupes extrémistes travaillant avec « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) envisageaient de s'infiltrer dans la ville et d'y perpétrer des attentats.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont confirmé leur appui aux Forces de sécurité intérieure dans l'opération en cours, qui a déjà permis d'arrêter un certain nombre d'individus impliqués dans des actions terroristes.

Plusieurs caches d'armes et d'explosifs ont également été découvertes.

« La décision d'imposer un couvre-feu à al-Raqqa a été prise après d'intenses consultations entre les Forces de sécurité intérieure de la ville, les FDS et le conseil civil d'al-Raqqa », a déclaré le porte-parole des FDS Moustafa Bali à Diyaruna.

Ce couvre-feu a été imposé pour protéger la vie des habitants durant cette opération, déclenchée pour débusquer les repaires utilisés par l'EIIS et ses affiliés, a-t-il poursuivi.

Cette opération de sécurité a débuté samedi dans la soirée, a-t-il précisé, pratiquement en même temps que l'annonce du couvre-feu.

Quelques heures seulement après son déclenchement, elle a déjà donné de bons résultats, a indiqué Bali.

Des documents et d'autres preuves confirmant l'implication de ces individus dans des actes de terrorisme ont été saisis, a-t-il ajouté, précisant que les résultats de l'opération seront précisés dans un communiqué officiel lorsqu'elle prendra fin.

Déploiement massif

Les FDS et les Forces de sécurité intérieure ont bloqué toutes les entrées de la ville et se déploient massivement dans tous les quartiers, parallèlement aux opérations de ratissage en cours, a expliqué Bali.

Cette opération vise les cellules dormantes qui ont récemment mené plusieurs attentats à la bombe et ont ouvert le feu contre des civils, les forces de sécurité et les FDS, a-t-il ajouté.

Vendredi, l'EIIS a revendiqué sa première attaque à al-Raqqa depuis son éviction en octobre dernier, annonçant par le biais d'un canal médiatique de propagande qu'il a fait exploser une bombe au nord-est de la ville, a fait savoir l'AFP.

Un combattant des FDS a également été tué le 15 juin à un poste de contrôle au nord d'al-Raqqa, dans ce que l'Observatoire syrien des droits de l'homme a qualifié d'attaque de l'EIIS.

En début de mois, cinq policiers affiliés aux FDS ont été tués par une bombe artisanale lors d'une patrouille de routine dans la ville d'al-Raqqa.

L'EIIS n'a revendiqué aucun de ces attentats.