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Ariha rejette l'autorité de Tahrir-al-Sham

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des membres du conseil local d'Ariha lors d'élections le 12 mai. Le conseil a récemment annoncé sa rupture avec le « gouvernement de salut » contrôlé par Tahrir al-Sham. [Photo fournie par Moussab Assaf]

Des membres du conseil local d'Ariha lors d'élections le 12 mai. Le conseil a récemment annoncé sa rupture avec le « gouvernement de salut » contrôlé par Tahrir al-Sham. [Photo fournie par Moussab Assaf]

Le conseil municipal d'Ariha, dans la province d'Idlib, a annoncé dimanche 3 juin avoir abandonné les services et les institutions du soi-disant « gouvernement de salut » contrôlé par Tahrir al-Sham, a indiqué un militant.

Cette décision a été prise en réponse à la dégradation des services de base tels que l'électricité et l'eau, qui ne répondent pas aux attentes malgré le fait que le gouvernement de salut prélève en permanence des taxes, a expliqué le militant Moussab Assaf.

Outre cette détérioration des services publics, a-t-il précisé à Diyaruna, la situation sécuritaire s'est détériorée dans les zones contrôlées par Tahrir al-Sham.

Le conseil municipal d'Ariha a pris sa décision « à la suite de consultations entre ses membres et de nombreuses personnalités de la ville et des zones environnantes », a-t-il ajouté.

Des habitants de la ville d'Ariha se rassemblent sur le site d'un bâtiment effondré par suite d'une explosion dans le centre de la ville, jeudi 31 mai. [Photo fournie par Moussab Assaf]

Des habitants de la ville d'Ariha se rassemblent sur le site d'un bâtiment effondré par suite d'une explosion dans le centre de la ville, jeudi 31 mai. [Photo fournie par Moussab Assaf]

« Il a choisi de se désolidariser complètement des services de la ville d'Idlib contrôlés par le gouvernement de salut mis en place par Tahrir al-Sham », a-t-il poursuivi.

Cette décision fait suite à la détérioration des services assurés par les services gouvernementaux, a-t-il indiqué, en plus de la dégradation des routes et du maintien de l'ordre.

Impôts sans services

Les services contrôlés par le gouvernement de salut collectent les impôts auprès des habitants d'Ariha et des zones environnantes qui relèvent de leur administration sans fournir pour autant des services en échange, a ajouté Assaf.

« Cette défaillance de service intervient alors même que la ville dispose des ressources et des infrastructures nécessaires à la distribution », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il en allait de même de l'électricité.

Le gouvernement de salut collecte les impôts sans effectuer aucune réparation ni sans augmenter le nombre d'heures de disponibilité de l'électricité et de l'eau, a-t-il rapporté.

Les habitants étaient poussés à payer régulièrement, et le nombre d'heures de fonctionnement des services d'eau et d'électricité avait été réduit pour faire pression sur ceux qui refusaient de payer le gouvernement de salut, a-t-il ajouté.

Dégradation de la situation sécuritaire

La situation sécuritaire restait toutefois la principale inquiétude du conseil municipal d'Ariha, au vu des attentats à la bombe qui se produisaient dans la ville et d'autres zones sous le contrôle de Tahrir al-Sham, a poursuivi Assaf.

Des engins explosifs improvisés (EEI) ont visé les unités et les éléments de l'alliance, a-t-il ajouté, précisant que des dizaines de civils ont été tués par ces engins.

Une explosion survenue dans le centre de la ville jeudi 31 mai a fait s'effondrer un bâtiment et a tué et blessé un grand nombre de civils, ce qui a précipité la décision du conseil de faire sécession, a expliqué Assaf.

La ville d'Ariha a cherché dans toute la mesure du possible à prendre ses distances des services du gouvernement de salut, afin d'épargner à la région les tensions sécuritaires et les attentats à la bombe visant l'alliance et ses éléments, a-t-il poursuivi.

Cette sécession veut également marquer la protestation contre le manque de sécurité qui a permis la récente vague d'attentats à la bombe qui a coûté la vie à des dizaines de personnes, a conclu Assaf.

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