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L'Irak continue de frapper des positions de l'EIIS en Syrie

Khalid al-Taie

Un pilote irakien se prépare pour une sortie transfrontalière vers la Syrie contre des emplacements de « l'Etat islamique en Irak et en Syrie ». [Photo fournie par l'armée de l'air irakienne]

Un pilote irakien se prépare pour une sortie transfrontalière vers la Syrie contre des emplacements de « l'Etat islamique en Irak et en Syrie ». [Photo fournie par l'armée de l'air irakienne]

De récentes frappes aériennes de l'Irak contre des cibles de « l'Etat islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) sur le territoire syrien sont une partie importante de l'action de lutte contre le groupe, ont affirmé des responsables irakiens à Diyaruna.

Elles ont cherché à éliminer la menace que représente l'EIIS pour les populations des deux côtés de la frontière en empêchant ses éléments de se regrouper et de reconstruire ses capacités de combat.

Des avions irakiens ont mené une sortie le 6 mai contre des commandants de l'EIIS dans l'est de la Syrie, sur ordre du Premier ministre Haider al-Abadi.

Cette frappe transfrontalière a pris pour cible « un rassemblement de commandants de l'EIIS au sud d'al-Dushashiya, sur le territoire syrien », a fait savoir le bureau du Premier ministre.

Des avions irakiens volent en formation au-dessus de la base aérienne de Balad, au nord de Bagdad, lors de la Journée des forces aériennes du 22 avril. [Photo fournie par l'armée de l'air irakienne]

Des avions irakiens volent en formation au-dessus de la base aérienne de Balad, au nord de Bagdad, lors de la Journée des forces aériennes du 22 avril. [Photo fournie par l'armée de l'air irakienne]

Al-Dushashiya se trouve dans une région désertique de la province syrienne d'al-Hasakeh, où les Forces démocratiques syriennes (FDS) combattent l'EIIS.

La frappe irakienne a « visé un rassemblement important d'activistes de l'EIIS », qui prévoyaient de passer la frontière vers l'Irak, a rapporté à Diyaruna le général de division et porte-parole du ministère irakien de la Défense Tahsin al-Khafaji.

Elle a été menée pour « affronter les terroristes et protéger les civils », a-t-il précisé.

« Nécessaires et inévitables »

Lundi 14 mai, des avions de chasse irakiens ont détruit plusieurs positions de l'EIIS dans la province d'al-Hasakeh lors de leur troisième raid en Syrie depuis avril, a indiqué le Commandement irakien des opérations conjointes.

« Des F-16 irakiens ont bombardé un centre de commandement et de logistique de l'EIIS au sud d'al-Dushashiya, sur le territoire syrien, le détruisant complètement », a indiqué le commandement dans une déclaration.

Le 19 avril, les forces irakiennes ont pris pour cible un grand rassemblement d'éléments et de chefs de l'EIIS dans la partie rurale de Deir Ezzor, frappant un bâtiment de plusieurs étages en Syrie, à 25 km de la frontière, a déclaré à Diyaruna le lieutenant général Anwar Hama, commandant de l'armée de l'air irakienne.

Ce raid, qui a eu lieu près de la ville de Hajin, a causé la mort de 36 éléments de l'EIIS.

Les opérations aériennes de l'Irak ont pris pour cible plusieurs emplacements utilisés par des combattants de l'EIIS « comme zones de lancement pour leurs opérations », a indiqué Matlabi, membre du comité de sécurité du conseil provincial de Bagdad.

Ces frappes sont « nécessaires et inévitables », a-t-il affirmé à Diyaruna.

« Nous ne pouvons pas rester sans rien faire alors que l'EIIS met à exécution ses plans d'attaques contre notre pays depuis ses emplacements dans les villes à la frontière avec la Syrie », a-t-il déclaré, ajoutant que les frappes « continueront tant que la menace terroriste existera ».

Il a souligné l'importance de s'en prendre à l'EIIS « sur terre et depuis les airs », notant que la sécurité relative que connaît l'Irak aujourd'hui peut être attribuée aux opérations en cours pour traquer les restes de l'EIIS.

Nouvelle phase dans la bataille

« Les choses changent, tout comme les efforts de lutte contre le terrorisme et de déracinement de ses causes », a indiqué à Diyaruna l'expert en sécurité Jassim Hanoun.

« Auparavant, nous combattions les terroristes dans notre pays, et aujourd'hui nous les pourchassons en dehors de nos frontières », a-t-il fait savoir.

Les frappes irakiennes en Syrie ont « réussi à diminuer la menace que représente l'EIIS en bombardant les quartiers généraux où il organisait des réunions, concevait des plans et attribuait des responsabilités à ses partisans », a expliqué Hanoun.

Parmi les emplacements pris pour cible se trouvaient « des entrepôts d'armes et de munitions, des usines d'explosifs et des sites de télécommunications, de financement et d'équipement », a-t-il précisé.

Mais le principal succès de ces frappes est l'élimination de hauts commandants de l'EIIS, a-t-il fait savoir, décrivant cela comme « la plus grande perte » du groupe.

Collaboration internationale

Le succès des frappes aériennes est dû au « fort niveau de collaboration et d'accord » entre le commandement militaire irakien et la coalition internationale, a expliqué l'expert en stratégie Ahmed al-Sharifi à Diyaruna.

Les frappes sont effectuées par des pilotes irakiens avec une couverture radar, un soutien logistique et un suivi direct assurés par les forces de la coalition, a-t-il déclaré.

« Ces attaques se distinguent par leur qualité, plutôt que leur quantité, car elles visent des lieux choisis en fonction de renseignements et de surveillance précis », a-t-il rapporté.

Le but est d'empêcher l'EIIS de retrouver ses capacités de combat, a-t-il fait savoir.

L'EIIS tente d'établir des emplacements fortifiés dans certaines parties de la Syrie proches de la frontière irakienne, a-t-il indiqué, ce qui lui permettrait de lancer des attaques contre les forces irakiennes patrouillant la zone, et de franchir la frontière.

« Mais la stratégie préventive de nos forces contrecarre les plans des terroristes », a conclu al-Sharifi.

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1 COMMENTAIRE (S)
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Vous auriez dû utiliser le bouclier préemptif il y a des années et vous devriez avoir réprimé les criminels en public.

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