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Droits de l'Homme

Syrie : nouvelle retraite de l'opposition dans la Ghouta

Par Waleed Abou al-Khair au Caire et l'AFP

Des combattants de l'opposition et des civils se dirigent vers des bus qui les transporteront de Jobar, dans l'enclave de l'opposition dans la Ghouta orientale, vers la province d'Idlib. [Photo fournie par le Centre médiatique de Damas]

Des combattants de l'opposition et des civils se dirigent vers des bus qui les transporteront de Jobar, dans l'enclave de l'opposition dans la Ghouta orientale, vers la province d'Idlib. [Photo fournie par le Centre médiatique de Damas]

Un nouveau groupe de combattants syriens de l'opposition et de civils s'est préparé à quitter la Ghouta orientale lundi 26 mars, après le plus grand exode de cette enclave de l'opposition à ce jour, alors que les pourparlers stagnaient sur le sujet de la dernière poche de résistance.

Cinq semaines après que les troupes du gouvernement ont lancé une offensive implacable contre la Ghouta, elles contrôlent plus de 90 % de ce bastion de l'opposition assiégé depuis longtemps, aux portes de Damas.

Un convoi de plus de 5 400 combattants et civils a quitté une poche du territoire tenue par Faylaq al-Rahman dans la soirée de dimanche et a atteint le nord-ouest de la Syrie le jour suivant.

C'était la plus grande évacuation en un jour de la Ghouta orientale, après que des centaines de personnes ont été transportées par bus hors de cette même zone samedi.

Des civils, des combattants de l'opposition et des blessés attendent d'être évacués du secteur central de la Ghouta orientale. Après avoir embarqué dans quinze bus, ils ont été escortés en convoi vers la province d'Idlib. [Photo fournie par le Centre médiatique de Damas]

Des civils, des combattants de l'opposition et des blessés attendent d'être évacués du secteur central de la Ghouta orientale. Après avoir embarqué dans quinze bus, ils ont été escortés en convoi vers la province d'Idlib. [Photo fournie par le Centre médiatique de Damas]

Le convoi de 81 bus qui est parti dimanche soir a commencé à arriver lundi après-midi sur une aire de rassemblement aux abords du territoire tenu par l'opposition dans le nord-ouest de la Syrie.

D'autres évacuations sont prévues lundi depuis les villes d'Arbin et Zamalka, ainsi que des districts proches de Jobar, tous ces territoires étant contrôlés par Faylaq al-Rahman.

Wael Alwan, porte-parole du groupe, a confirmé lundi que « les évacuations se poursuivent aujourd'hui », mais il n'a pas pu fournir des chiffres précis.

D'autres bus étaient prêts lundi à emmener 1 100 personnes, dont des combattants et plusieurs centaines d'enfants, hors de la même zone, selon les médias étatiques.

Fortes tensions

L'évacuation de dimanche devait avoir lieu à l'aube, mais les tensions dans la région l'ont retardée jusqu'à l'après-midi, a déclaré à Diyaruna le militant humanitaire de la Ghouta orientale Bahaa al-Sahli.

Les combattants de l'opposition ont incendié le quartier général qu'ils ont abandonné, ainsi que leurs maisons, provoquant l'incertitude sur la situation, a-t-il fait savoir.

« Mais le comité de médiation a pu calmer les esprits, et les évacués ont été transportés des quatre zones vers le passage frontalier de Jobar, lequel avait été désigné pour l'évacuation », a-t-il ajouté.

L'évacuation de Jobar a commencé samedi avec 632 personnes, dont des combattants de l'opposition et des civils, qui se sont dirigés vers Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, à bord de dix bus, a rapporté al-Sahli.

Le départ des civils vers cette région contrôlée par le régime se poursuit, a-t-il précisé, plus de 500 civils ayant été évacués dimanche dans des véhicules destinés à cette fonction, par le biais du passage d'al-Wafideen.

« Les évacués sont transportés vers un refuge près de Damas jusqu'à ce qu'une décision soit prise en ce qui concerne leur situation [de sécurité] », a-t-il fait savoir.

« Leurs dossiers de sécurité vont être examinés, et les personnes recherchées pour service militaire obligatoire seront appelées, et toutes feront l'objet d'une enquête pour garantir qu'elles n'ont aucun lien politique avec un parti de l'opposition », a-t-il expliqué.

Négociations à Douma

Pendant ce temps, les pourparlers concernant le destin de Douma, la dernière zone tenue par l'opposition dans la Ghouta orientale syrienne, sont au point mort à cause de divisions au sein de la faction qui la contrôle, a indiqué lundi l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Bien que deux factions d'opposition majeures se sont récemment mises d'accord, après des discussions avec la Russie, pour quitter d'autres poches de la Ghouta orientale pour aller dans des zones contrôlées par l'opposition, les négociations sont encore en cours avec Jaish al-Islam, a rapporté l'AFP.

Contrairement aux autres accords, celui-ci pourrait voir Jaish al-Islam rester à Douma.

« Les négociations en cours avec la Russie consistent à rester à Douma, pas à en partir », a affirmé le porte-parole de Jaish al-Islam, Hamza Bayraqdar, sans donner plus de détails.

Le directeur de l'observatoire, Rami Abdel Rahman, a déclaré que l'accord pourrait mener à la dépose des armes lourdes de Jaish al-Islam en échange du retour de l'eau et de l'électricité fournies par le gouvernement à la ville.

La police militaire russe s'y déploierait, mais pas l'armée syrienne.

Mais des divisions internes au cœur de l'opposition bloquaient les pourparlers, a déclaré Abdel Rahman à l'AFP.

« Les commandants de Jaish al-Islam sont divisés, et certains sont opposés à l'accord », a-t-il fait savoir.

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