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Terrorisme

L'EIIS utilise le chantage pour faire revenir ses transfuges

Par Alaa Hussain à Bagdad

Un Irakien marche dans une rue de Falloujah le 29 décembre 2016, six mois après que la ville a été reprise à « l'État islamique en Irak et en Syrie ». [Sabah Arar/AFP]

Un Irakien marche dans une rue de Falloujah le 29 décembre 2016, six mois après que la ville a été reprise à « l'État islamique en Irak et en Syrie ». [Sabah Arar/AFP]

« L'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) tente d'exercer un chantage sur ses transfuges pour qu'ils réintègrent le groupe, en menaçant de fournir les preuves de leur ancienne appartenance au groupe, ont expliqué des responsables de la province de l'Anbar à Diyaruna.

Dans une mesure de représailles similaire, le groupe a passé des appels téléphoniques menaçants à des membres de la police de la province qui ont refusé de travailler avec lui.

Après la défaite du groupe en Irak, des dizaines d'anciens éléments de l'EIIS ont rejoint la société, retournant à leur travail et leurs entreprises.

La plupart de ces transfuges étaient des gens ordinaires qui avaient été dupés par le groupe, et non ses principaux leaders ni ceux qui avaient été impliqués dans des crimes comme des assassinats ou des attentats à la bombe, ont précisé ces responsables.

Cette association les a toutefois exposés à des tentatives de chantage, une tactique employée par l'EIIS pour les contraindre à réintégrer leurs rangs, a expliqué à Diyaruna Naeem al-Koud, président de la commission de sécurité du conseil provincial de l'Anbar.

L'EIIS fait pression sur les transfuges « qui ont repris leurs esprits » en menaçant de révéler leurs actes au moyen d'anciennes vidéos de leurs méfaits, a-t-il poursuivi.

Ces menaces ont contraint certains éléments de l'EIIS à rejoindre les cellules dormantes, a-t-il ajouté, ce qui à son tour menace la sécurité de la province.

Menaces adressées à la police

Des menaces ont été envoyées aux agences de sécurité de la province pour tenter de compromettre police de l'Anbar, a fait savoir Cheikh Abdoullah al-Jughaifi, président du parti Ahrar al-Furat et ancien commandant des forces de la mobilisation tribale de l'Anbar.

« Les services de police des régions situées à l'ouest de la province ont reçu des appels téléphoniques d'éléments de l'EIIS affirmant que certains policiers locaux avaient travaillé avec eux en tant que membres du groupe », a-t-il précisé à Diyaruna.

L'EIIS avait tenté de persuader certains policiers de collaborer avec lui, a-t-il poursuivi, et « devant le refus de ces derniers, a exercé des représailles en donnant leur nom, dans l'espoir qu'ils soient arrêtés » et punis par les autorités.

Al-Jughaifi s'est dit inquiet de voir cette tactique réussir à recruter des éléments de l'EIIS dans une province où certains habitants sont connus pour avoir déclaré fidélité au groupe lorsque celui-ci contrôlait l'Anbar.

Éléments de l'EIIS en fuite

Il est inquiétant de voir qu'un grand nombre d'éléments de l'EIIS sont toujours libres, a expliqué al-Jughaifi, ajoutant que si beaucoup d'entre eux ont été tués lors des combats pour chasser le groupe d'Irak, beaucoup n'ont toujours pas été repérés.

La plupart des éléments de l'EIIS ont fui dans les villes syriennes de Deir Ezzor et Albou Kamal, ou se cachent dans le désert de l'Anbar en Irak, a-t-il ajouté, en particulier dans les régions d'al-Shamiya et de Wadi Hauran.

Leur présence dans le désert est manifeste au vu du grand nombre d'arrestations effectuées dans cette région, a-t-il précisé, et de la récente découverte de motos et de repaires enfouis dans le sable par les forces de la 7e division de l'armée irakienne lors d'une opération lancée à Wadi Hauran.

Le colonel Mahmoud al-Azzawi, commandant du 2e régiment du commandement des opérations dans l'Anbar, a expliqué à Diyaruna que ses forces avaient découvert le 5 mars une cache d'armes appartenant à l'EIIS dans le district d'al-Karabila.

Cette cache contenait des armes légères, moyennes et lourdes ainsi que des lance-roquettes, a-t-il précisé, soulignant que la police de l'Anbar continue de mettre à jour des caches d'armes dans la province.

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