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L'Anbar veut empêcher les vendettas personnelles contre les familles de l'EIIS

Alaa Hussain à Bagdad

La police de l'Anbar reçoit des familles déplacées rentrées chez elles après la libération de la province de « l'État islamique en Irak et en Syrie ». [Photo extraite de la page Facebook de la police de l'Anbar]

La police de l'Anbar reçoit des familles déplacées rentrées chez elles après la libération de la province de « l'État islamique en Irak et en Syrie ». [Photo extraite de la page Facebook de la police de l'Anbar]

Les actes de représailles contre les familles de membres de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) ne seront pas tolérés, ont déclaré à Diyaruna des responsables irakiens et tribaux, soulignant que ces personnes seront traitées équitablement conformément à la loi.

Les leaders tribaux de l'Anbar ont provisoirement empêché les familles des éléments de l'EIIS de rentrer dans la province, afin d'éviter de déclencher une vague de représailles au sein de la population locale.

Le Premier ministre irakien Haider al-Abbadi a clairement fait savoir que ces familles devaient être traitées comme des citoyens normaux, a indiqué Naeem al-Koud, membre du conseil provincial de l'Anbar.

Leurs membres ne doivent pas être considérés comme coupables « par association avec leurs fils de l'EIIS », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Cela étant dit, a ajouté al-Koud, des préoccupations légitimes demeurent concernant la menace que ces familles pourraient représenter à leur retour dans la province, car il est possible que certaines puissent fournir un abri à des éléments restants de l'EIIS.

Les habitants doivent communiquer leurs soupçons concernant des individus suspects aux autorités en charge de l'application de la loi pour qu'elles fassent le nécessaire, a-t-il souligné, et non tenter de faire justice eux-mêmes.

Empêcher les vendettas personnelles

Les tribus de l'Anbar s'efforcent par tous les moyens d'empêcher les vendettas personnelles visant les familles de l'EIIS, a expliqué Abdoul Wahab al-Sarhan, président du conseil tribal de l'Anbar, à Diyaruna.

Il a appelé ceux qui ont souffert par la faute de l'EIIS à s'en remettre à la justice plutôt que de se venger.

Afin d'empêcher les tentatives de représailles, « les tribus de la province de l'Anbar ont décidé d'empêcher pour l'heure le retour des familles de l'EIIS dans leurs foyers jusqu'à ce que les choses se calment et que les victimes soient indemnisées », a-t-il expliqué.

« Les leaders tribaux travaillent sans relâche à résoudre les conflits et à apaiser le ressentiment tribal, tout en s'engageant à protéger les femmes et les enfants innocents des familles de l'EIIS », a-t-il ajouté.

Les anciens des tribus ont remis aux forces de sécurité de l'Anbar des listes des éléments de l'EIIS qu'ils ont reniés, afin qu'ils puissent être placés en détention, a-t-il poursuivi.

« Seul 1% des familles ont totalement renié leurs fils depuis le début de la crise », a-t-il indiqué, soulignant que ces familles ont été autorisées à rentrer et ont été acceptées à nouveau au sein de la communauté par la population locale et par les forces de sécurité.

Assurer le respect de la loi

Les anciens des tribus de l'Anbar et les commandants des forces de la mobilisation tribale se sont engagés à apporter leur concours aux forces de sécurité et aux autorités en charge de l'application de la loi dans le traitement des familles de l'EIIS, a expliqué Falah al-Qaraghouli, l'un des commandants des forces de la mobilisation tribale.

« La loi prévaut, et aucun type d'action en représailles contre des familles de l'EIIS ne sera toléré », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« Si quelqu'un est soupçonné d'appartenir à un groupe terroriste, son cas doit être traité par les autorités légales compétentes », a ajouté al-Qaraghouli.

À l'exception de rares cas dans des régions éloignées connues pour le soutien apporté à l'EIIS, il n'y a eu aucun cas d'habitants cherchant à se venger dans la province.

« Les cas de revanche sont infimes, et ont été perpétrés de manière personnelle plutôt qu'officielle », a-t-il poursuivi.

« Les forces de la mobilisation tribale de la province respectent strictement la loi », a-t-il ajouté, soulignant qu'elles étaient totalement occupées par le maintien de la stabilité dans la province depuis la défaite de l'EIIS.

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