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L'attaque de la Syrie se poursuit malgré la trêve

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

Un enfant examine les dégâts des bombardements du régime syrien en cours sur la Ghouta orientale. [Photo fournie par le centre de presse de la Ghouta]

Un enfant examine les dégâts des bombardements du régime syrien en cours sur la Ghouta orientale. [Photo fournie par le centre de presse de la Ghouta]

Alors que de nouvelles frappes aériennes du régime syrien ont fait dix victimes dans la Ghouta orientale, les Nations unies et l'Union européenne ont demandé lundi 26 février que le cessez-le-feu adopté samedi à l'unanimité aux Nations unies soit appliqué.

La responsable de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré que la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui demande un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie, doit être mise en œuvre « sans délai ».

Cette résolution est une étape « encourageante », a-t-elle estimé, mais elle doit être suivie d'une action.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a quant à lui demandé lundi la mise en œuvre immédiate du cessez-le-feu, alors que le régime syrien poursuit ses bombardements meurtriers sur cette enclave de l'opposition située en dehors de Damas.

Deux enfants marchent au milieu des décombres de la Ghouta orientale, profitant d'une accalmie des bombardements et des frappes aériennes. [Photo fournie par le centre de presse de la Ghouta]

Deux enfants marchent au milieu des décombres de la Ghouta orientale, profitant d'une accalmie des bombardements et des frappes aériennes. [Photo fournie par le centre de presse de la Ghouta]

Les habitants de l'enclave de l'opposition de la Ghouta orientale située non loin de Damas inspectent les dégâts occasionnés à leurs biens par les bombardements en cours du régime. [Photo fournie par le centre de presse de la Ghouta]

Les habitants de l'enclave de l'opposition de la Ghouta orientale située non loin de Damas inspectent les dégâts occasionnés à leurs biens par les bombardements en cours du régime. [Photo fournie par le centre de presse de la Ghouta]

Il s'est félicité de l'adoption de cette résolution, tout en précisant que de tels accords « ne sont significatifs que s'ils sont mis en œuvre de manière efficace et rapide ».

« C'est la raison pour laquelle j'attends que cette résolution soit immédiatement appliquée et respectée », a-t-il déclaré lors de la 37e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève.

S'adressant également à ce conseil, le responsable des droits de homme des Nations unies Zeid Raad al-Hussein a déclaré que la Syrie – et d'autres zones de conflit – était devenue « l'un des abattoirs d'êtres humains les plus prolifiques de ces dernières années ».

Il a averti que « nous avons toutes les raisons de rester prudents », soulignant que cette résolution « doit être vue dans le contexte de sept années d'échec à mettre un terme à la violence, sept années de tueries de masse effrayantes et sans rémission ».

Dimanche, le pape François a également appelé à la fin immédiate des violences en Syrie, pour permettre l'arrivée de l'aide, en particulier dans la Ghouta orientale.

« Ce mois de février a été l'une des [périodes] les plus violentes de ces sept années de conflit », a-t-il indiqué. « Tout cela est inhumain. On ne peut pas combattre le mal par le mal. »

« Je lance donc un appel urgent à un arrêt immédiat de la violence, pour permettre l'accès de l'aide humanitaire – nourriture et médicaments – et l'évacuation des blessés et des malades », a poursuivi le souverain pontife.

Soupçon d'attaque chimique

Par ailleurs, un enfant est décédé et au moins treize autres ont souffert de difficultés respiratoires dimanche après une attaque chimique suspectée contre un village de la Ghouta orientale, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Selon l'observatoire, quatorze civils ont connu des difficultés respiratoires après qu'un avion du régime a frappé le village d'al-Shafouniya.

Un enfant est mort et une femme se trouve dans un état critique, a précisé le directeur de l'observatoire Rami Abdel Rahman.

L'un des médecins traitant les personnes affectées a indiqué à l'AFP qu'il soupçonnait « une attaque à l'arme chimique, probablement du chlore », ajoutant qu'un enfant de trois ans était mort d'asphyxie.

« La plupart des patients présentent une odeur de chlore sur leurs vêtements et sur la peau. Nombre d'entre eux souffrent de dyspnée et d'irritations de la peau et des yeux », a-t-il ajouté.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réfuté lundi ces allégations d'attaque à l'arme chimique, les qualifiant « d'histoires montées de toutes pièces ».

Les massacres par le régime se poursuivent

Les bombardements et les frappes aériennes menés par le régime et ses milices affiliées n'ont pas cessé dans la Ghouta orientale, ont indiqué dimanche à Diyaruna des militants, et ils se sont accompagnés d'une tentative de progression dans les zones tenues par l'opposition.

Samedi, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution appelant à un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie, pour permettre l'arrivée de l'aide humanitaire et l'évacuation des blessés graves.

« Mais les grands espoirs d'une cessation des bombardements et des frappes aériennes se sont évanouis dimanche, avec la poursuite des opérations militaires », a expliqué Mohammed al-Beik, activiste au sein de la coordination de cette région rurale proche de Damas.

Un sentiment de frustration s'est installé parmi les civils, qui avaient espéré un arrêt des massacres, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Les principaux groupes de l'opposition dans cette région, notamment Jaish al-Islam et Failaq al-Rahman, avaient déclaré leur intention de respecter ce cessez-le-feu dès lors que le régime et ses alliés le respecteraient aussi, a-t-il ajouté.

Al-Beik a poursuivi en indiquant que les frappes s'étaient interrompues quelques heures samedi, mais avaient repris rapidement, tuant près de 60 personnes et en blessant plusieurs dizaines d'autres à al-Marj, al-Shafouniya, Beït Sawa et Hawsh al-Dawahra.

D'intenses bombardements ont également visé la ville de Douma et les bourgades de Jisreen, Kafr Batna, Harasta, Jobar et Hamouriya, a-t-il ajouté.

Le régime a également poursuivi sa progression dans la zone de la prison pour femmes, al-Zuraiqiya, Hawsh al-Dawahra, Hazrama et al-Rihan, a ajouté al-Beik.

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