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Économie

Reprise de la production dans les cimenteries de Ninive

Par Khalid al-Taie

Deux ouvriers irakiens chargent un camion de ciment produit localement sur cette photo publiée en ligne le 16 janvier. [Photo extraite de la page Facebook de la Northern Cement State Company]

Deux ouvriers irakiens chargent un camion de ciment produit localement sur cette photo publiée en ligne le 16 janvier. [Photo extraite de la page Facebook de la Northern Cement State Company]

Le secteur de la cimenterie de Ninive reprend progressivement son activité après un arrêt de la production pendant que « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) contrôlait la province.

Ce secteur a toujours été l'un des moteurs de l'économie de Ninive, avec six cimenteries du secteur public sur un total de 18 que compte le pays, avant que l'EIIS n'occupe la région en 2014.

Ces six usines produisaient environ 1,5 million de tonnes de ciment résistant, ordinaire et blanc.

Le secteur de la cimenterie de la province comptait au nombre des secteurs fortement endommagés par les éléments de l'EIIS, qui avaient détruit les usines et les lignes de production et avaient emporté les machines et les équipements légers pour leur propre usage ou pour les vendre.

Mais aujourd'hui, a expliqué à Diyaruna Abdoul Wahid al-Shimmari, porte-parole du ministère de l'Industrie, deux cimenteries ont été reconstruites.

« Nos équipes ont réussi à rouvrir deux cimenteries à Ninive – al-Hadba et Hammam al-Alil – après des réparations et la remise en état des lignes de production », a-t-il indiqué.

« La réhabilitation des usines restantes est en cours », a-t-il ajouté, suivant des plans soigneusement étudiés qui prendront en compte la faisabilité économique de leur reconstruction et l'étendue des dommages que chaque usine a subis.

« Nous sommes sur le point de rouvrir deux autres usines dans le complexe industriel de Badoush, où les travaux de maintenance et de réhabilitation sont entrés dans leur phase ultime », a-t-il indiqué.

Renouveau de la cimenterie

Le gouvernement s'efforce de redonner à la production de ciment à Ninive ses capacités d'antan, a poursuivi al-Shimmari.

Pour ce faire, il a élaboré un plan qui prévoit la réouverture relativement rapide de toutes les usines fermées, afin de répondre à la forte demande en ciment nécessaire à la reconstruction des infrastructures endommagées dans les zones libérées.

Avec les efforts de reconstruction en cours, la demande annuelle de ciment est passée à 24 millions de tonnes, a-t-il expliqué, soulignant qu'actuellement les capacités nationales permettent de satisfaire 70% de la demande locale.

Il s'est dit confiant dans le fait que l'autosuffisance est un objectif atteignable, après la reconstruction et la réhabilitation des usines endommagées et l'augmentation des niveaux de production, ainsi que l'attraction de l'investissement dans ce secteur vital.

Le gouvernement favorise également la vente du ciment sur le marché local, a-t-il ajouté.

En 2015, le gouvernement a émis une interdiction des importations de ciment pour tenter de protéger la production nationale de la concurrence étrangère et d'encourager le développement de cette industrie vitale.

« Le ciment irakien jouit d'une bonne réputation et est bien positionné localement », a précisé al-Shimmari. « Nos entreprises sont connues pour produire tous les types de ciment de qualité supérieure qui conviennent au climat du pays. »

Des usines qui peuvent relancer l'économie

La production locale de matériaux de construction et d'autres produits industriels « est en pleine croissance et participe aux efforts de construction et de développement », a poursuivi al-Shimmari.

Il a souligné que le secteur industriel (à l'exclusion de l'industrie pétrolière) représente actuellement 15% du produit intérieur brut (PIB) irakien.

« Nous avons aujourd'hui grand besoin de ciment alors que nous reconstruisons notre secteur des services et nos maisons », a expliqué Hussain Shabib, membre du conseil provincial de Ninive.

Le renouveau de cette industrie peut potentiellement profiter énormément à la province sur le long terme, a-t-il ajouté, en offrant des emplois à la population locale, en assurant la renaissance de l'activité commerciale et en facilitant la reconstruction.

« Tout type ou toute forme d'activité industrielle apporte une contribution importante à l'économie des villes libérées », a expliqué à Diyaruna l'économiste Majid al-Sowari.

La production de ciment « est une industrie vitale dont le renouveau doit être assuré, car nous sommes confrontés au défi immense de reconstruire nos villes et leurs économies », a-t-il conclu.

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Lorsque les usines de la société générale de ciment du Nord sont réhabilitées dans des circonstances difficiles, le marché a besoin de cette production. Malheureusement, les frontières sont ouvertes. Nous devons contrôler nos frontières, en particulier le ciment importé de Turquie et d'Iran, et le remplacer par la production des usines du Nord. De cette façon, la réhabilitation des usines du nord sera claire. L'expérience réussie a été menée par les ouvriers, à tous les niveaux, de la nouvelle cimenterie de Badoosh avec le soutien direct de l'Ingénieur Hussein Muhsin Obaid al-Khafaji, le directeur général de la société irakienne générale de ciment, et la coopération de ses collaborateurs de la société générale de ciment du Nord pour la réhabilitation de la nouvelle cimenterie de Badoosh. Cela a eu lieu après la libération de la province de Ninive des forces du mal et des ténèbres. C'est l'une des mesures audacieuses et importantes qui ont été prises par le directeur général au premier trimestre de 2018. Cette démarche a été considérée comme une approche nationale dont tous les responsables de l'Etat irakien devraient bénéficier dans la reconstruction de Mossoul.

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