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Droits de l'Homme

L'Irak a besoin de soutien pour aider les victimes et les personnes handicapées par Daech

Par Alaa Hussain à Bagdad

Le Premier ministre Haider al-Abbadi au chevet d'un homme blessé lors des combats pour chasser « l'État islamique » dans un hôpital de Bagdad. [Photo fournie par les services de la Primature]

Le Premier ministre Haider al-Abbadi au chevet d'un homme blessé lors des combats pour chasser « l'État islamique » dans un hôpital de Bagdad. [Photo fournie par les services de la Primature]

Le gouvernement irakien aura besoin d'un large soutien de la part des organisations internationales et de la société civile pour s'occuper des milliers de personnes blessées ou handicapées par « l'État islamique » (Daech), ont déclaré des responsables à Diyaruna.

L'aide du gouvernement seule ne suffira pas à soigner les personnes blessées et handicapées par Daech ou lors des batailles pour chasser le groupe d'Irak, ont-ils indiqué.

Le ministère du Travail et des Affaires sociales a appelé toutes les agences gouvernementales et les organisations de la société civile à contribuer à fournir de l'aide aux handicapés, a rapporté le porte-parole du ministère Ammar Mouneim à Diyaruna.

« Le ministère supporte désormais la majeure responsabilité de leur prise en charge après l'élimination de Daech », a-t-il indiqué, et il a besoin d'aide pour répondre aux effets négatifs et durables de la présence du groupe dans le pays.

Le ministère agit conformément à la loi n° 38 de 2013 pour apporter des soins aux personnes handicapées et ayant des besoins spéciaux, éliminer la discrimination à leur encontre et les aider à trouver un emploi, a rapporté Mouneim.

Il travaille à l'élaboration d'un plan visant à fournir une allocation mensuelle à chaque personne qui s'occupe d'un individu handicapé à temps plein dans toutes les provinces irakiennes, a-t-il précisé.

« Un nouveau lot de salaires a été versé à des soignants dans la province de Ninive suite à sa libération de Daech », a-t-il déclaré.

Traitement en dehors du pays

En coopération avec des organisations de la société civile, le gouvernement irakien a envoyé de nombreux soldats blessés et handicapés à l'étranger pour y recevoir des soins.

« Le nombre de blessés et de handicapés dépasse encore de loin la quantité de soins médicaux que le gouvernement et les organisations humanitaires sont en mesure de fournir », a indiqué Fadel al-Gharawin, membre de la Haute Commission indépendante irakienne pour les droits de l'homme.

Le Koweït doit organiser une conférence internationale des bailleurs de fonds du 12 au 14 février afin de lever des fonds pour la reconstruction de l'Irak après Daech.

Ce sera l'occasion de mobiliser encore plus de soutien international pour les soins aux handicapés et aux blessés de guerre, a-t-il précisé à Diyaruna.

« Les organisations internationales peuvent aider l'Irak à répondre aux souffrances physiques et psychologiques des victimes de guerre, et fournir une aide humanitaire réelle aux zones et aux citoyens touchés », a-t-il poursuivi.

Cela pourrait se faire sous la forme d'aide en nature ou d'aide financière, a-t-il précisé.

Il n'existe pas de chiffres précis sur le nombre de personnes blessées ou handicapées pendant la guerre contre Daech, a-t-il indiqué, soulignant que cela constitue un obstacle.

Ces chiffres sont en effet nécessaires pour mettre en place une base de données permettent de fournir de l'aide à ces personnes, a-t-il ajouté, rappelant que les agences de sécurité ont jusqu'ici limité leur travail au recensement du nombre de morts au combat.

Appels à davantage d'aide

Selon le gouvernement local de l'Anbar, l'aide fournie aux victimes de Daech et à ceux qui ont été handicapés par suite des actions du groupe reste en dessous du niveau désiré.

Le ministère du Travail et des Affaires sociales a versé des allocations mensuelles aux handicapés et a mené des ateliers de formation avec eux de temps en temps, a rapporté à Diyaruna Athal al-Fahdaoui, membre du conseil provincial de l'Anbar.

Mais cela ne répond pas aux besoins réels de ce segment de la population, a-t-il déploré

« Beaucoup de blessés et d'handicapés de l'Anbar se sont retrouvés sans logement après la guerre, car leurs quartiers ont été détruits ou endommagés durant la guerre », a-t-il déclaré à Diyaruna.

La situation est très compliquée, a confié al-Fahdaoui, appelant à « une intervention directe du gouvernement et davantage d'aide de la part des autorités concernées ».

Les allocations versées aux soignants de personnes handicapées inscrits dans la base de données du ministère du Travail ne dépassent pas 170 000 dinars irakiens (144 $) par mois, selon le ministère du Travail et des Affaires sociales.

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