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Sécurité

Pas de place pour l'extrémisme à Falloujah, affirment des responsables

Par Alaa Hussain à Bagdad

Un habitant de Falloujah félicite un soldat irakien lors de la Journée des forces armées irakiennes, le 6 janvier à Falloujah. [Photo extraite de la page Facebook des services de la mairie de Falloujah]

Un habitant de Falloujah félicite un soldat irakien lors de la Journée des forces armées irakiennes, le 6 janvier à Falloujah. [Photo extraite de la page Facebook des services de la mairie de Falloujah]

Bien que « l'État islamique » (Daech) a contrôlé la ville de Falloujah de janvier 2014 à juin 2016, le groupe n'a pas réussi à instiller son idéologie radicale au sein de la population locale, ont expliqué des responsables locaux à Diyaruna.

« L'état d'esprit extrémiste n'a jamais été un trait de caractère attribué aux habitants de Falloujah », a indiqué Tariq al-Abdali, directeur des Dotations sunnites à Falloujah.

Les éléments de Daech qui avaient pris la ville en otage avaient tenté d'imposer leur idéologie radicale à la population de la ville, a-t-il expliqué à Diyaruna, mais ils ont largement échoué à le faire, parce que l'islam encourage à la modération et prône le rejet de la rigidité et de l'extrémisme.

« Aujourd'hui, les prédicateurs dans les mosquées de la ville sont tous des modérés, et les sermons qu'ils délivrent lors des prières du vendredi s'attachent à orienter les gens vers des pratiques saines et à toujours rechercher un terrain d'entente avec les autres », a poursuivi al-Abdali.

Cela a pour but de renforcer des valeurs opposées au sectarisme et à l'extrémisme, a-t-il ajouté.

Les habitants de Falloujah ont affiché leur fort soutien aux forces de sécurité qui ont chassé Daech de la ville, a indiqué le chef de la police de Falloujah, le colonel Jamal al-Jumaili.

« Les habitants de Falloujah sont solidaires de tous les corps de sécurité, parmi lesquels le ministère de la Défense, le ministère de l'Intérieur et les forces de la mobilisation tribale », a-t-il déclaré à Diyaruna.

La situation sécuritaire dans la ville s'est largement améliorée, a-t-il poursuivi, grâce en grande partie au fort soutien de la population et au partage de renseignements.

Le 6 janvier, les habitants de Falloujah ont fêté le Jour des forces armées irakiennes pour la première fois depuis trois ans, a expliqué al-Jumaili.

Cette manifestation a permis de souligner le niveau de confiance que les gens placent en leur armée et en leurs forces de sécurité, a-t-il ajouté, ce qui a « créé un solide rempart devant les groupes terroristes à Falloujah ».

Gagner la confiance des habitants

Pour gagner totalement la confiance de la population locale et renforcer le soutien qu'elle apporte aux autorités locales, « il convient d'assurer plus de services publics », a expliqué le maire de Falloujah Issa al-Sayer à Diyaruna.

« Les services publics de Falloujah disposent actuellement de capacités limitées en raison de la destruction massive des infrastructures », a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils continuent de fonctionner du mieux qu'ils le peuvent pour remplir leur rôle.

« Si les services publics venaient à faire défaut dans la ville, les habitants commenceraient à se plaindre et se faire une opinion négative du gouvernement », a-t-il ajouté.

De la même façon, le chômage peut avoir des incidences néfastes, a-t-il encore indiqué, car il peut impacter négativement les jeunes et la vision qu'ils ont des autorités.

Cela étant, la mauvaise qualité des services publics ne poussera pas les habitants de la ville à se tourner vers Daech, dans la mesure où « un haut niveau de sensibilité » a pris corps.

« Quelles que soient les circonstances, il est difficile de voir des gens apporter leur soutien aux groupes terroristes pour exprimer leur ressentiment envers la politique gouvernementale », a-t-il poursuivi.

Al-Sayer a appelé le gouvernement fédéral à soutenir les projets de reconstruction locaux à Falloujah et dans la province de l'Anbar en général, soulignant que l'Irak devrait bénéficier d'une injection d'argent à la suite d'une prochaine conférence des bailleurs de fonds qui aura lieu le mois prochain au Koweït.

Les infrastructures ont subi des dommages importants, notamment les routes, le réseau électrique, les stations d'assainissement, les écoles et les bâtiments publics, a-t-il souligné, et toutes nécessiteront des programmes de reconstruction de grande ampleur.

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