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La reconstruction s'accélère dans les villes de l'Anbar

Par Khalid al-Taie

Cette photo, publiée en ligne le 14 novembre, montre des travailleurs réhabilitant une école endommagée à Falloujah. [Photo tirée de la page Facebook du bureau du maire de Falloujah]

Cette photo, publiée en ligne le 14 novembre, montre des travailleurs réhabilitant une école endommagée à Falloujah. [Photo tirée de la page Facebook du bureau du maire de Falloujah]

Dans les villes de Falloujah et Ramadi, les gouvernements local et fédéral travaillent avec des partenaires internationaux pour rétablir l'infrastructure et les services endommagés lors des batailles pour chasser « l'Etat islamique en Irak et en Syrie» (EIIS).

Les autorités locales « font tout leur possible pour mettre en œuvre les plans de reconstruction », a déclaré à Diyarauna le maire de Falloujah, Issa al-Sayer, notant que ces efforts sont supervisés par le Dispositif de financement pour la stabilisation.

Ce dispositif, créé en 2015 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à la demande du Premier ministre irakien, et avec le soutien de la coalition, est conçu pour aider à stabiliser rapidement les zones récemment reconquises.

Il a pour but d'aider à rétablir la confiance dans le rôle de leader du gouvernement dans les zones reprises à l4EIIS et à donner aux populations un sentiment de progression, et est actuellement approuvé pour opérer dans 28 régions, dont Falloujah.

Des ouvriers dans la ville de Ramadi, province de l'Anbar, travaillent pour réparer le réseau d'égouts sur cette photo publiée sur internet le 2 août. [Photo tirée de la page Facebook du bureau du maire de Falloujah]

Des ouvriers dans la ville de Ramadi, province de l'Anbar, travaillent pour réparer le réseau d'égouts sur cette photo publiée sur internet le 2 août. [Photo tirée de la page Facebook du bureau du maire de Falloujah]

« Dans le cadre de ce projet, nous avons réussi à réhabiliter à ce jour 3 000 maisons sur les 8 000 endommagées par les terroristes », a déclaré al-Sayer.

Le projet comprend également le secteur de la santé, 5 000 centres de soins touchés et l'hôpital de Falloujah étant inclus dans le plan de reconstruction, a-t-il fait savoir.

« Trois collèges sur cinq dans la ville ont aussi été ajoutés et sont en cours de réhabilitation », a-t-il indiqué, et « 53 écoles partiellement ou totalement endommagées sur 175 ont été reconstruites ».

Rétablir l'électricité et les ponts

« La centrale électrique d'al-Shimaliya, qui est essentielle pour la ville, a été entièrement réhabilitée, en plus de celles d'al-Sharqiya et d'al-Nasr », a-t-il ajouté.

« Bien que ces centrales sont à nouveau opérationnelles, plusieurs quartiers souffrent encore d'un approvisionnement limité en électricité à cause des dégâts sur le réseau, qui est en cours de réparation. »

« Dans le nord de la ville, qui comprend plusieurs quartiers comme al-Shurta, al-Thubat et al-Jolan, l'approvisionnement en électricité est bon et atteint les 85 % de la capacité », a déclaré al-Sayer. « Mais ce pourcentage descend à 33 % dans les quartiers du sud comme Jubeil, Nazzal et al-Risala. »

« Le réseau d'approvisionnement en eau a lui aussi été lourdement endommagé, mais nous continuons à œuvrer pour la réhabilitation », a-t-il ajouté.

Les ponts de Falloujah ont été gravement endommagés lors du combat pour chasser l'EIIS, a-t-il rapporté, notant que le nouveau pont en béton de Falloujah, lien majeur entre la ville et Ramadi, est désormais réparé.

« La réhabilitation du pont japonais et du pont en métal de Falloujah faisait également partie du projet du PNUD pour la stabilisation », a-t-il déclaré.

D'autres ponts, comme al-Saqlawiyah, Taqsim, al-Tharthar, al-Hilwa et al-Anaz aux abords de Falloujah, ont été pris en charge par le fonds national de reconstruction pour les zones libérées, mais le travail n'a pas encore commencé, a-t-il poursuivi.

Restauration de l'infrastructure vitale

A Ramadi, la majorité de l'infrastructure vitale de la ville a été restaurée, mais elle n'opère pas encore au maximum de sa capacité, a indiqué le maire de Ramadi, Ibrahim al-Awsaj, à Diyaruna.

Les services publics ont été les plus touchés, a-t-il fait savoir.

« Il existe 165 installations d'eau potable à Ramadi et dans ses alentours qui ont été majoritairement réhabilitées, mais elles ne fonctionnent qu'à la moitié de leur capacité », a-t-il indiqué. « Les systèmes d'égouts endommagés par des bombes posées par les terroristes le long des routes, ainsi que le réseau électrique, ont aussi été réparés. »

Cependant, a-t-il ajouté, près de 80 % des routes principales et secondaires de la ville qui ont été endommagées par des bombes n'ont pas été entièrement réparées.

Sur 200 écoles endommagées, 23 ont été reconstruites, a-t-il précisé.

« Pour tenter de combler le vide, nous avons fourni des écoles improvisées de façon temporaire », a-t-il ajouté.

« Des facultés de l'université de l'Anbar ont rouvert, et des cours se déroulent régulièrement, bien que quatre des treize facultés doivent encore être complètement réhabilitées », a déclaré al-Awsaj.

« Une longue route à parcourir »

Quant aux ponts de Ramadi, a poursuivi al-Awsaj, 32 au total ont été endommagés.

Trois sont en cours de réhabilitation, avec le soutien de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, et le PNUD travaille à la réparation de deux autres.

Al-Awsaj a appelé le gouvernement à aider les habitants locaux pour qu'ils puissent reconstruire leurs maisons, notant que « sur 65 000 maisons endommagées, seul un petit nombre a été rebâti par leurs propriétaires ».

« Nous avons fait des progrès, mais il reste une longue route à parcourir et nous avons besoin d'aide et d'argent », a-t-il fait savoir.

« Les efforts de reconstruction s'accélèrent », a déclaré à Diyaruna Naeem al-Koud, du conseil provincial de l'Anbar.

« Il est assez remarquable de voir les progrès accomplis dans les villes de la province de l'Anbar, y compris Falloujah et Ramadi, par rapport à ce qu'il en était il y a un an. »

« Nous n'avons pas encore atteint le niveau de progrès désiré », a-t-il ajouté. « Cependant, le secteur des services publics a connu une réhabilitation à une vitesse record avec des ressources financières limitées, ce qui permet d'être optimiste. »

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