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L'EIIS recule en ligne vers un 'califat virtuel'

Par l'AFP

Cette capture d'écran du 5 juillet 2014 est tirée d'une vidéo de propagande diffusée par al-Furqan Media, qui montrerait Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie", dans une mosquée à Mossoul. [AFP]

Cette capture d'écran du 5 juillet 2014 est tirée d'une vidéo de propagande diffusée par al-Furqan Media, qui montrerait Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie", dans une mosquée à Mossoul. [AFP]

Au bord de la défaite en Irak et en Syrie, «l'Etat islamique en Irak et en Syrie» (EIIS) s'est réfugié dans son «califat virtuel» - mais même en ligne, les experts disent qu'il est en déclin.

En 2015, alors que le groupe extrémiste occupait un territoire de la taille de l'Italie, il commandait également une énorme présence numérique, inondant le web d'une propagande habile qui glorifiait ses combattants et romantisait la vie sous leur régime.

Aujourd'hui, alors que de nombreux haut responsables de l'EIIS sont soit morts ou en fuite, ce qui reste de la machine de propagande sophistiquée du groupe n'est que l'ombre de son ancienne identité.

Après le destruction de leurs centres de médias, les propagandistes restants se retrouvent à lutter pour maintenir une connexion Internet tout en luttant contre la surveillance des services de renseignement internationaux.

Le groupe estde moins de moins entendu sur le web, laissant la place en grande partie à ces partisans qu'il ne peut contrôler parler en son nom.

"C'est presque comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton muet sur l'EIIS", a déclaré Charlie Winter, chercheur au King's College de Londres, qui étudie les communications de l'EIIS depuis des années.

Entre le 8 et le 9 novembre, le groupe est même resté complètement silencieux pendant 24 heures, ce que Winter a qualifié de «première» par rapport aux médias sociaux.

En 2015, alors que l'EIIS gouvernait plus de sept millions de personnes en Irak et en Syrie, ses propagandistes ont produit "du contenu provenant de 38 bureaux de presse différents, de l'Afrique de l'Ouest à l'Afghanistan", a expliqué Winter.

Mais en décembre, plus des trois quarts de ces points de presse avaient été "presque totalement réduits au silence", a-t-il ajouté.

Poussé vers le «web sombre»

En mars dernier, alors que les forces irakiennes expulsaient l'EIIS de Mossoul, un journaliste de l'AFP a été en mesure de repérer les décombres de ce qui était autrefois un centre des médias extrémiste.

Entre les murs brûlés de la villa dans une partie haut de gamme de la ville se trouvaient les restes d'ordinateurs, d'imprimantes et de matériel de diffusion.

Au cours des mois précédents et suivants, la coalition internationale combattant l'EIIS a annoncé à plusieurs reprises la mort de hauts responsables des communications de l'EIIS, généralement lors de frappes aériennes.

Parmi eux était le stratège et le porte-parole Abou Mohamed al-Adnani, tué dans une frappe américaine au nord de la Syrie en août 2016.

De nos jours, les propagandistes de l'EIIS utilisent principalement le web pour encourager les partisans à lancer des attaques de leur propre initiative, puisque le groupe très affaibli est incapable de jouer un rôle direct dans leur organisation.

Ces appels sont souvent émis via le "deep web", une partie de l'Internet fortement cryptée qui est presque impossible à maîtriser, ou via l'application Telegram.

Winter a dit qu'il avait vu une tendance émergeant des postes cherchant à cultiver un sentiment de nostalgie parmi les partisans pour le temps du pouvoir du groupe.

En décrivant les événements d'il y a trois ans comme un "âge d'or" volé par "les ennemis de l'Islam", l'EIIS espère convaincre les nouveaux recrus que de tels moments pourraient revenir s'ils se joignent à la cause, a déclaré Winter.

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