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Le gouvernement local de l'Anbar lève des fonds pour la reconstruction

Par Khalid al-Taie

Les travailleurs ont ouvert une route à Ramadi en novembre dernier dans le cadre des efforts en cours pour reconstruire la ville après plus de trois ans de règne de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie". [Photo de la page Facebook du maire de Ramadi]

Les travailleurs ont ouvert une route à Ramadi en novembre dernier dans le cadre des efforts en cours pour reconstruire la ville après plus de trois ans de règne de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie". [Photo de la page Facebook du maire de Ramadi]

La reconstruction dans l'Anbar prend de l'ampleur en dépit des ressources financières limitées pour effacer les effets de la destruction provoquée par plus de trois ans de règne de "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS).

Le gouvernement local agit sur plusieurs fronts pour surmonter les défis de la reconstruction, dont le plus important est le manque de soutien financier, ont indiqué les responsables.

L'Anbar "fait face à des pénuries d'argent", a déclaré le porte-parole du conseil provincial Eid Ammash.

"Notre province n'a reçu que trois milliards de dinars irakiens (2,5 millions de dollars) de son allocation déjà limitée de 17,4 milliards de dinars (14,6 millions de dollars) du budget [de l'an dernier]", a-t-il dit à Diyaruna.

Ammash a indiqué que cette somme est suffisante pour un travail de reconstruction limité.

Les projets de reconstruction à grande échelle devraient être financés par le gouvernement irakien et des partenaires internationaux tels que le PNUD, a-t-il ajouté.

"Nous [le gouvernement local] ne sommes que des bénéficiaires. Nous présentons une proposition aux autorités compétentes et attendons la mise en œuvre et la passation des pouvoirs", a-t-il expliqué.

Soutien international

Le PNUD soutient 408 projets de reconstruction, a-t-il dit, dont certains ont été achevés tandis que d'autres sont en cours, et certains ont été sous-traités à des entreprises spécialisées.

Ces projets comprennent la remise en état d'écoles, d'hôpitaux, de ponts et de centrales hydroélectriques.

Les combats ont causé d'importants dégâts dans de nombreuses villes de l'Anbar, notamment à Ramadi et à Falloujah, avec des destructions atteignant 80% dans certaines villes.

"Il y a des progrès sur le terrain maintenant, mais la province a encore besoin de milliards de dinars pour restaurer tout ce qu'elle était", a-t-il déclaré.

"Cela représente un énorme défi que nous essayons de surmonter avec les moyens à notre disposition", a-t-il dit," nous approchons des investisseurs locaux, des hommes d'affaires et des ambassadeurs des pays étrangers pour aider à l'effort de reconstruction".

En 2017, l'Irak a reçu un prêt de 500 millions d'euros (590 millions de dollars) de l'Allemagne et un autre prêt de 350 millions de dollars de la Banque mondiale.

Il a également reçu une subvention de 100 millions de dollars du Koweït et une subvention de 9 millions de dollars de la Chine.

Le 21 décembre, le vice-chef de mission américain à l'ambassade américaine en Irak, Joey Hood, a déclaré que les Etats-Unis avaient alloué près de 2 milliards de dollars à la reconstruction de l'Anbar dans le cadre des projets du PNUD en Irak.

Ali Farhan, maire adjoint de l'Anbar, a déclaré que l'argent alloué à la reconstruction de ces subventions et prêts n'est pas déposé auprès du gouvernement local.

"Ces fonds sont destinés à des projets de reconstruction via le fonds national de reconstruction des zones touchées par des opérations terroristes et via des organisations internationales", a-t-il déclaré à Diyaruna.

Tous les fonds sont déboursés par les donateurs aux ministères irakiens concernés par tranches après l'achèvement de chaque étape du projet, a-t-il ajouté.

La reconstruction à Ramadi et à Falloujah a pris de l'ampleur depuis 2016 et avance à un bon rythme malgré les pénuries de financement, a dit Farhan.

Diversifier les sources de financement

Le ministère de la Migration et des Déplacements a alloué "30 milliards de dinars (25,2 millions de dollars) pour couvrir des projets de petite taille visant à rétablir la stabilité, mais le montant total n'a pas encore été débloqué", a-t-il précisé.

La Banque mondiale a également approuvé l'allocation de 25 millions de dollars pour financer la reconstruction de la province, mais la décision n'a pas encore été prise, a-t-il ajouté.

"Nous espérons maintenant diversifier nos sources de financement. Nous avons préparé les enquêtes et les données nécessaires sur les projets de reconstruction urgents afin que nous puissions présenter à la conférence des donateurs qui se tiendra au Koweït [en février]", a-t-il déclaré.

Le gouvernement irakien mène une campagne intensive pour recruter des sociétés internationales pour investir à Anbar, a indiqué Farhan.

"Notre région est riche en ressources naturelles et c'est un facteur important pour attirer les investissements étrangers directs", a-t-il déclaré.

Des délégations officielles de la province de l'Anbar ont récemment visité plusieurs pays étrangers, dont la France et la Corée du Sud, pour rencontrer des entreprises intéressées à investir dans l'Anbar et proposer des partenariats économiques conjoints.

Selon Sadiq al-Bahadli, professeur de finance et de banque à l'université al-Moustansiriya, le financement limité est un problème auquel sont confrontées toutes les provinces en proie au terrorisme et pas seulement l'Anbar.

Cela est dû au niveau élevé des dégâts dans ces provinces, que le gouvernement irakien ne peut pas à lui seul résoudre, d'autant plus qu'il est déjà à court d'argent, a-t-il dit à Diyaruna.

Il est important d'ouvrir la porte à l'investissement et de fournir un paysage économique compétitif pour stimuler le développement, a-t-il déclaré.

Cela inclut l'amélioration du travail des banques locales pour qu'elles accordent des prêts à des habitants qui les aideraient à démarrer de petits projets et à réparer leurs maisons.

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