Le bilan d'une explosion survenue dans la soirée du dimanche 7 janvier qui a pris pour cible une base de la faction extrémiste Ajnad al-Qawqaz (Soldats du Caucase) dans le centre de la ville d'Idlib s'est alourdi, a rapporté un activiste local mardi à Diyaruna.
Cet attentat à la bombe a fait 43 morts, dont 28 civils, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme, alourdissant un chiffre précédent.
Treize femmes et cinq enfants font partie des victimes.
Plus de 100 autres personnes ont été blessées dans l'explosion, et le nombre de morts pourrait augmenter, car certaines sont dans un état critique.
L'attentat a pris pour cible Ajnad al-Qawqaz, un groupe fidèle à l'alliance Tahrir al-Sham, celle-ci étant dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN), a expliqué le militant des médias d'Idlib Haisam al-Idlibi, utilisant un pseudonyme pour sa sécurité.
L'explosion a cependant été si puissante qu'elle a touché une large zone autour du bâtiment visé, a-t-il indiqué à Diyaruna.
Les bâtiments environnants ont été fortement endommagés, certains ne pouvant plus être utilisés, car l'explosion les a rendus instables, a-t-il ajouté.
Une faction étrangère prise pour cible
Cet attentat visait clairement Ajnad al-Qawqaz, une faction extrémiste composée de combattants étrangers originaires de Tchétchénie, du Caucase et des Balkans.
Ce groupe est apparu sur la scène syrienne au milieu de l'année 2012 en tant qu'affilié d'al-Qaïda, « et agit désormais comme groupe indépendant se coordonnant militairement avec Tahrir al-Sham », a déclaré al-Idlibi.
Il compte environ 200 combattants, menés par un émir nommé Abdoul-Hakim al-Shishani (le Tchétchène).
« La relation entre Ajnad al-Qawqaz et Tahrir al-Sham s'est visiblement tendue ces dernières semaines », a déclaré al-Idlibi.
Le groupe a décidé il y a plusieurs mois de ne pas participer aux batailles que Tahrir al-Sham pourrait mener contre un groupe extrémiste opérant en Syrie, a-t-il expliqué.
Un nouveau différend a éclaté il y a une semaine à propos de l'insistence mise par Ajnad al-Qawqaz à vouloir se rendre dans le sud de la province rurale d'Idlib pour participer aux combats contre le régime syrien et ses milices affiliées, a-t-il poursuivi.
Mais Tahrir al-Sham n'a pas autorisé le groupe à quitter la zone, ce qui a conduit Ajnad al-Qawqaz à l'accuser de « remettre la région au régime » et de détourner son attention sur l'expulsion des groupes rivaux de la zone sous son contrôle.