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L'Irak ouvre le passage frontalier de Trebil aux passagers

Par Alaa Hussain à Bagdad

Le ministère irakien des Transports a autorisé une nouvelle flotte de véhicules à transporter des passagers vers le passage frontalier de Trebil avec la Jordanie. [Photo fournie par le ministère irakien des Transports]

Le ministère irakien des Transports a autorisé une nouvelle flotte de véhicules à transporter des passagers vers le passage frontalier de Trebil avec la Jordanie. [Photo fournie par le ministère irakien des Transports]

Le ministère irakien des Transports a rouvert aux passagers l'autoroute internationale entre Bagdad et Amman en passant par le passage de Trebil.

Cette autoroute et ce passage frontalier vers la Jordanie étaient fermés aux passagers depuis que « l'Etat islamique en Irak et en Syrie» (EIIS) avait pris le contrôle de la région, mais elle a rouvert de façon limitée fin août.

L'autoroute, qui va de Bagdad jusqu'au passage frontalier de Trebil en passant par Falloujah, Ramadi et le désert occidental de l'Anbar jusqu'à la ville d'al-Rautbah, était considéré comme l'une des routes les plus dangereuses du pays.

Elle a été baptisée « l'autoroute de la mort » après une série d'enlèvements, d'assassinats, de vols et d'incendies de véhicules.

Les forces irakiennes se déploient le long de l'autoroute internationale menant au passage frontalier de Trebil avec la Jordanie, qui était auparavant appelée « l'autoroute de la mort ». [Photo fournie par la Cellule militaire des médias]

Les forces irakiennes se déploient le long de l'autoroute internationale menant au passage frontalier de Trebil avec la Jordanie, qui était auparavant appelée « l'autoroute de la mort ». [Photo fournie par la Cellule militaire des médias]

L'EIIS a publié plusieurs vidéos d'actes de terrorisme commis par ses combattants sur cette route, montrant ses éléments sortant des personnes de leurs véhicules et les exécutant.

La plus célèbre de ces vidéos montrait l'ancien chef du groupe, Shakir Wheib, tuant trois camionneurs syriens sur cette autoroute internationale.

Le ministère des Transports a annoncé la réouverture de ce tronçon d'autoroute pour mettre en évidence le succès des forces irakiennes qui ont sécurisé la zone et pris le contrôle de toute cette route longue de 570 km.

La Société générale de transport des passagers et des délégations du ministère a repris ses déplacements vers Amman via Trebil le 21 décembre, dans le cadre d'un plan pour améliorer le transport international et relier l'Irak à ses voisins.

Le premier voyage a été un succès, de nouveaux véhicules transportant des passagers entre les deux destinations, a rapporté à Diyaruna le porte-parole du ministère Salim Moussa.

« Les transports se poursuivront sur ce trajet en fonction des demandes du marché plutôt que selon un planning fixe et régulier », a-t-il précisé.

Le ministère a garanti que toutes les mesures administratives et juridiques sont en place pour le transport des passages, y compris un processus facilité, tandis que les forces de sécurité ont fait leur part pour collaborer à la sécurisation de l'autoroute, a ajouté Moussa.

Ouverture de routes supplémentaires

En plus de l'autoroute entre Bagdad et Trebil, une autre route qui était restée fermée pendant trois ans à cause de l'activité terroriste a été rouverte entre les villes d'Haditha dans l'Anbar et de Baiji à Salaheddine.

Celle-ci relie le centre de l'Irak avec la partie nord du pays.

Cette route de 150 km traverse le désert du nord de l'Anbar jusqu'au sud-ouest de Salaheddine, en passant par le lac d'al-Tharthar, une région que l'EIIS utilisait auparavant comme camp d'entraînement principal pour ses combattants.

Elle est considérée comme l'une des autoroutes les plus importantes de la province, a fait savoir à Diyaruna Naeem al-Koud, membre du conseil provincial de l'Anbar.

« Elle pourrait servir de route d'accès stratégique pour le commerce et le transport de marchandises depuis le nord jusqu'au centre du pays, en passant par l'Anbar », a-t-il expliqué.

En raison des vastes terres dégagées de l'Anbar, la plupart des autoroutes de la province n'étaient pas sûres même avant que l'EIIS n'arrive, a-t-il précisé, et il y avait régulièrement des vols, des enlèvements et des actes terroristes.

« Avec la réouverture de la plupart de ces routes, des forces de sécurité supplémentaires sont nécessaires afin que les passagers se sentent en sécurité le jour et la nuit », a-t-il rapporté.

La reprise des transports terrestres dans l'Anbar ne se limite pas à la sécurité, qui est de façon générale une réalité, a-t-il poursuivi, car il faut aussi reconstruire les 120 ponts détruits par l'EIIS.

La construction de routes doit également être une priorité, a-t-il ajouté, car des dégâts ont été occasionnés par la circulation de véhicules militaires.

Mesures pour sécuriser les zones désertiques

En plus de la sécurisation de l'autoroute vers Trebil, les forces irakiennes ont réussi à progresser en profondeur dans le désert environnant et à stabiliser la zone, a fait savoir l'expert en sécurité Safa al-Assam à Diyaruna.

Cela a mis fin à la situation de sécurité périlleuse à laquelle étaient confrontés les voyageurs sur les tronçons de route isolés dans le désert de l'Anbar, a-t-il déclaré.

Quelques jours avant que la circulation de passagers vers Trebil reprenne, les forces de la sécurité et de la mobilisation tribale ont mené une opération de 10 jours, pénétrant profondément dans le désert et prenant le contrôle des bastions de Daech restants.

« Les régions désertiques isolées de l'Anbar et d'autres provinces d'Irak ne sont plus une source d'inquiétude pour les forces irakiennes, en particulier au vu des actions du pays et de la coalition pour protéger le ciel de la région », a-t-il affirmé.

Les opérations militaires et les bombardements aériens ont éliminé les bases, bastions, installations de stockage d'armes et centres médicaux de campagne de l'EIIS, a-t-il rapporté, ne laissant que de petites cellules de cinq à huit individus.

« Celles-ci ne présentent pas de menace sérieuse à la sécurité de la région », a-t-il indiqué.

Dans le même temps, l'armée irakienne intensifie ses efforts pour trouver et détruire des réseaux secrets de tunnels creusés par l'EIIS dans des zones désertiques proches des villes, des villages et des routes principales.

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