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Aveuglé d'un œil, un bébé syrien devient le symbole du siège

Par AFP

Les Syriens posent couvrant un oeil avec leurs mains dans la ville assiégée de Douma, le 18 décembre, en signe de solidarité avec le bébé Karim Abdallah, qui a perdu un œil et sa mère dans un raid aérien sur la ville voisine de Hammouria. [STR / AFP]

Les Syriens posent couvrant un oeil avec leurs mains dans la ville assiégée de Douma, le 18 décembre, en signe de solidarité avec le bébé Karim Abdallah, qui a perdu un œil et sa mère dans un raid aérien sur la ville voisine de Hammouria. [STR / AFP]

La photo déchirante d'un bébé syrien qui a perdu son œil lors d'un raid aérien a déclenché une campagne virale sur les réseaux sociaux, avec des utilisateurs partageant des photos d'eux-mêmes couvrant un œil.

La photo montre Karim Abdallah, âgé de 40 jours, enveloppé dans une veste rouge gonflée, avec des cicatrices en forme de croissant où son œil gauche devrait être et une tresse rouge foncé sur son front.

Le 29 octobre, un raid aérien du gouvernement sur un bastion de l'opposition près de Damas a gravement blessé Karim et tué sa mère, selon des proches et le médecin qui l'a soigné - et a lancé une campagne de soutien mondiale.

Les utilisateurs prennent des photos d'eux-mêmes en couvrant un de leurs yeux et les partagent sur Twitter et Facebook avec le hashtag #SolidarityWithKarim.

La campagne a même atteint l'ONU, où l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a tweeté une photo de lui-même au Conseil de sécurité, sa main droite sur son œil.

"Lorsque nous sommes assis autour du CSNU et avertissons que l'inaction signifiera que plus de gens vont mourir. Plus d'écoles bombardées. Plus d'enfants ont blessés. C'est ce que nous voulons dire", écrivait-il.

"Nous devons voir la fin des bombardements et du siège de la Ghouta orientale".

Les forces gouvernementales ont assiégé la région de la Ghouta orientale, contrôlée par l'opposition, depuis 2013, limitant l'accès à la nourriture et aux médicaments pour quelque 400 000 résidents.

D'autres enfants syriens, des journalistes, des activistes et des membres du service de secours des casques blancs, qui opèrent dans les zones contrôlées par l'opposition, ont affiché des photos de solidarité avec Karim.

La campagne a été lancée par Amer Almohibany, photographe indépendant dans la Ghouta orientale et collaborateur occasionnel de l'AFP.

"J'ai rendu visite au bébé, et il a fait sa marque sur moi avant même de prendre sa photo. Il m'a hanté", a déclaré Almohibany, 28 ans.

"Le but de la campagne est de ... apporter au monde la voix de ce bébé, qui a perdu son œil et sa mère", a-t-il déclaré.

Le raid qui a blessé Karim a frappé un marché à Hammouria, une ville de la Ghouta orientale, le 29 octobre.

La Ghouta orientale est l'une des quatre zones de "désescalade" convenues en mai dans le but de réduire les combats dans certaines parties du pays ravagé par la guerre.

Plus de 340 000 personnes ont été tuées et la moitié de la population du pays a été déplacée depuis le début du conflit en 2011.

Au fil des années, plusieurs enfants syriens sont devenus de puissants symboles des souffrances civiles provoquées par la guerre, y compris l'enfant Omran, qui a été photographié ensanglanté dans une ambulance dans la deuxième ville d'Alep en 2016.

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