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Salaheddine favorise la réconciliation tribale

Par Alaa Hussain à Bagdad

Le gouverneur de la province de Salaheddine, Ahmed al-Joboury, supervise le retour des familles déplacées à Yathrib, dans le sud de Salaheddine. [Photo fournie par Ahmed al-Joboury]

Le gouverneur de la province de Salaheddine, Ahmed al-Joboury, supervise le retour des familles déplacées à Yathrib, dans le sud de Salaheddine. [Photo fournie par Ahmed al-Joboury]

Les autorités de la province de Salaheddine ont organisé des conférences communautaires pour promouvoir la réconciliation entre les tribus et ouvrir la voie au retour de centaines de familles déplacées à l'intérieur du pays, ont indiqué des responsables locaux à Diyaruna.

La province, libérée l'année dernière de "l'Etat islamique en Iraq et en Syrie" (EIIS), abrite une diversité de sectes et de groupes ethniques, faisant du retour de ses habitants une tâche qui nécessite des réunions de réconciliation.

Plusieurs réunions de ce type ont eu lieu entre des tribus sunnites et chiites, sous la médiation de représentants du gouvernement et parfois avec des autorités religieuses à Najaf en vue du retour des personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI).

Conférences de réconciliation

"Les conférences de réconciliation communautaire, auxquelles assistent les chefs tribaux, sont directement parrainées par le maire et les membres du conseil provincial de Salaheddine", a déclaré Ali Fadhil al-Doujeili, membre du conseil provincial de Salaheddine.

L'objectif est de régler les désaccords parmi les résidents de la province et d'établir de solides relations communautaires, a-t-il dit à Diyaruna.

"Les conférences ont eu lieu dans les parties de la province qui ont connu des vagues de déplacement au cours des dernières années", a-t-il noté.

Ceux-ci incluent les régions d'Aziz Balad, d'Albou Hishma, de Suleiman Bek, de Baiji, d'al-Siniya et des villages proches d'Amarli.

"La réconciliation a ouvert la voie au retour des familles de différentes sectes dans leurs foyers", a-t-il ajouté, et a permis aux résidents d'aller au-delà des différences ethniques et sectaires.

Salaheddine, qui abrite des tribus sunnites, chiites, turkmènes et kurdes, "peut être considéré comme un microcosme de l'Irak", a déclaré al-Doujeili.

Le conseil provincial de Salaheddine a décidé d'aller de l'avant avec ses propres efforts pour réconcilier les tribus et assurer le retour des résidents déplacés, a déclaré à l'agence Diyaruna le membre du conseil, Hardan al-Farraji.

"L'autorité locale a réussi à organiser plusieurs réunions dans les provinces de Bagdad et de Salaheddine parmi les dirigeants de différentes tribus", a-t-il dit.

Document de paix communautaire

Ces efforts ont collectivement mené à l'élaboration d'un document de paix communautaire qui décrit les étapes clés vers la réconciliation qui doit avoir lieu avant le retour de la population déplacée, a déclaré Farraji.

"Un élément clé inclus dans ce document oblige le gouvernement à fournir une indemnisation en espèces aux [familles des] victimes de l'EIIS à Balad, Yathrib et au sud de Samarra "avant leur retour, a-t-il dit.

Cela a pour but d'alléger leur fardeau et de dissiper tout ressentiment persistant entre les familles des victimes de l'EIIS et les familles dont les membres ont rejoint les rangs de l'EIIS, a-t-il ajouté.

L'autorité locale de Salaheddine a alloué cinq milliards de dinars irakiens (4 millions de dollars) pour faciliter le retour des personnes déplacées, une partie de ces fonds servant à indemniser les victimes du terrorisme.

"Cela a eu pour résultat que 108 familles dont des membres ont péri dans les combats ont reçu une compensation financière", a déclaré al-Farraji, ajoutant qu'un groupe supplémentaire de familles devrait bientôt recevoir une compensation.

Le document de paix interdit aux éléments de l'EIIS et à leurs partisans de retourner chez eux, alors que leurs familles sont exemptées de cette interdiction, a-t-il expliqué.

"Tout se passe comme prévu, car certaines familles sont revenues et d'autres sont en route", a-t-il ajouté.

Les familles commencent à revenir

La région d'Aziz Balad, dans le sud de Salaheddine, est désormais au centre des efforts déployés pour ramener les personnes déplacées dans leurs foyers, a indiqué Farraji.

"Mais le défi ne réside pas seulement dans la réconciliation, mais aussi dans l'infrastructure endommagée", a-t-il déclaré, notant qu'à Aziz Balad seulement, 3 600 sur 4000 maisons appartenant à des familles déplacées ont été détruites.

L'usine d'électricité a été pillée et sept usines de purification d'eau, 11 mosquées et 15 écoles ont été détruites, a-t-il ajouté.

"La reconstruction nécessitera un financement, mais les familles sont prêts à revenir à ce niveau de destruction parce que même cela vaut mieux que de vivre dans des camps de réfugiés", a-t-il dit.

Le processus de réconciliation a eu lieu dans une atmosphère d'amitié, a déclaré le président du conseil provincial de Salaheddine, Khalid al-Khazraji.

"Il est soutenu par des engagements de l'autorité locale, qui a le soutien du gouvernement fédéral à Bagdad", a-t-il dit à Diyaruna.

Al-Khazraji a attribué le succès des efforts de réconciliation communautaire et les efforts visant à assurer le retour les personnes déplacées à la nature cordiale des relations tribales dans la province, notant que 90% des tribus renoncent au sectarisme.

L'intermariage est commun parmi les diverses tribus, dit-il.

De nombreuses familles déplacées sont rentrées chez elles à la suite des efforts de réconciliation, a-t-il ajouté, notant qu'il est possible que toutes les familles déplacées rentrent chez elles à Salaheddine avant la fin de l'année.

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