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Terrorisme

Découverte de stocks chimiques de Daech par les forces irakiennes dans l'ouest de l'Anbar

Par Khalid al-Taie

Les forces de sécurité irakiennes révèlent un entrepôt de « l'État islamique » contenant d'importantes quantités d'agents chimiques utilisés dans la production d'armes chimiques. [Photo extraite de la page Facebook de la Direction des renseignements militaires]

Les forces de sécurité irakiennes révèlent un entrepôt de « l'État islamique » contenant d'importantes quantités d'agents chimiques utilisés dans la production d'armes chimiques. [Photo extraite de la page Facebook de la Direction des renseignements militaires]

Les forces irakiennes ont découvert la semaine dernière un entrepôt contenant un important stock d'agents chimiques à al-Qaim, dans l'ouest de la province de l'Anbar, qui appartenait à « l'État islamique » (Daech), ont indiqué des responsables locaux à Diyaruna.

Les militants utilisaient cet entrepôt comme un dépôt central de rassemblement et de stockage des agents chimiques utilisés pour produire des milliers d'explosifs mortels, ont-ils ajouté.

Cet entrepôt a été découvert le 19 novembre lors d'une opération de ratissage dans un quartier industriel d'al-Qaim, à la recherche de poches restantes de Daech.

Lors de son invasion de l'Anbar fin 2014, Daech s'était emparé de cet entrepôt et de plusieurs autres installations de production d'engrais et de phosphate qui appartenaient au ministère de l'Industrie, a expliqué Cheikh Qatari al-Samarmad, commandant de la mobilisation tribale d'al-Baghdadi.

Daech avait introduit ces produits à double usage dans la fabrication d'engins explosifs improvisés (EEI) et de bombes C4 à fort pouvoir explosif, a-t-il précisé à Diyaruna.

« Grâce à ce stock stratégique, ils étaient en mesure de fabriquer des milliers de bombes qu'ils avaient installées partout dans la ville d'al-Qaim et qu'ils utilisaient pour attaquer les forces militaires et s'en prendre aux civils », a-t-il indiqué.

« Cet entrepôt était pour les terroristes la source majeure pour la fabrication d'explosifs et d'armes interdites », a expliqué al-Samarmad.

À l'intérieur, les forces irakiennes ont trouvé 3 000 sacs (de 50 kg chacun) de nitrate d'urée, un élément utilisé pour renforcer l'impact et l'efficacité des matériaux explosifs, selon un communiqué du ministère de la Défense.

Elles ont également trouvé des outils et des appareils utilisés pour la fabrication d'explosifs, a également précisé ce communiqué.

« Les forces de sécurité ont retiré et désamorcé nombre d'engins explosifs installés par les activistes sur les routes et à l'intérieur des bâtiments publics à al-Qaim et d'autres localités de l'Anbar », a poursuivi al-Samarmad.

Mais la tâche est difficile, a-t-il déclaré, parce que les zones contaminées sont vastes et nécessiteront beaucoup de travail.

Ces EEI ont causé de nombreuses pertes ces derniers jours, a-t-il poursuivi, dont quinze civils et des militaires.

Nouvelles preuves des crimes de Daech

La découverte de cet entrepôt constitue une nouvelle preuve de la fabrication par Daech d'explosifs chimiques, a déclaré Cheikh Awad Saeed al-Jughaifi, commandant des forces tribales de Haditha.

Daech a été en mesure de convertir l'urée, retrouvée en grandes quantités dans l'entrepôt, en armes meurtrières, a-t-il indiqué à Diyaruna.

Depuis la fin de 2016, les militants de Daech ont lancé plusieurs attaques en utilisant des explosifs et des armes contenant des agents chimiques comme du chlore et du gaz moutarde, pour tenter d'entraver la progression des forces de sécurité.

Des organisations internationales, parmi lesquelles Human Rights Watch, ont documenté des témoignages de nombreux ambulanciers confirmant l'implication de Daech dans le lancement d'attaques chimiques toxiques contre des civils et des militaires dans des villes du nord comme al-Qayyarah et Tuz Khurmatu.

Des éléments de Daech ont mené au moins trois attaques chimiques contre la ville irakienne d'al-Qayyarah, a affirmé Human Rights Watch dans un rapport daté de novembre 2016.

Découvertes de caches d'armes

Les forces irakiennes, appuyées par des tribus locales, continuent de chercher et de détruire les armes et les explosifs restants de Daech, a expliqué al-Jughaifi.

À ce jour, elles ont réussi à désamorcer au moins 6 000 bombes à al-Qaim, Anah et Raoua, a-t-il précisé.

Farhan Mohammed al-Dulaimi, membre du conseil provincial de l'Anbar, a indiqué à Diyaruna que les forces de sécurité procèdent à des opérations minutieuses pour trouver tous les repaires et toutes les caches d'armes de Daech à al-Qaim et dans les régions alentour.

Al-Dulaimi, qui a inspecté les zones d'activité des forces irakiennes dans l'ouest de l'Anbar, a déclaré que « ce qui était surprenant, c'était la présence de nombreux tunnels et tranchées qui passaient d'une maison à une autre, et ce sur de longues distances, certains débouchant dans le désert ».

Les éléments de Daech les avaient creusés pour fuir les champs de bataille ou pour retarder la progression des forces, a-t-il expliqué.

Il a souligné que les campagnes de recherche seront étendues à une zone géographique plus large afin de contrer la menace des poches terroristes restantes.

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