Des éléments de Tahrir al-Sham ont ouvert le feu mardi 14 novembre contre des civils qui se préparaient à manifester pour protester contre les combats qui opposent le groupe à Noureddine al-Zinki, a expliqué un militant à Diyaruna.
Des civils d'une ville située à l'ouest d'Alep ont été pris sous les tirs croisés des féroces combats qui opposent Tahrir al-Sham, dominé par l'ancien Front al-Nosra (FAN), et le mouvement islamiste armé Noureddine al-Zinki.
Les combats entre les deux groupes ont fait de nombreux morts et blessés parmi les habitants locaux.
Les habitants s'étaient rassemblés à proximité de l'entrée de la ville d'al-Atareb et se préparaient à manifester contre les combats qui font actuellement rage entre les deux groupes, a expliqué à Diyaruna le militant dans les médias locaux Khalil al-Maatouq.
Mais dès que les manifestants ont commencé à brandir le drapeau de la révolution syrienne, des éléments de Tahrir al-Sham postés à un poste de sécurité tout proche ont ouvert le feu sans discernement et sans avertissement préalable pour les disperser, tuant une personne et en blessant d'autres, a-t-il expliqué.
Des enfants blessés par les tirs
Des enfants se trouvaient parmi les neuf civils blessés lors de cet incident, a poursuivi al-Maatouq, utilisant un pseudonyme par crainte pour sa sécurité, soulignant « qu'il est difficile à ce stade d'évaluer le nombre de blessés ».
Cela tient au fait que les manifestants se sont dispersés dans différentes directions, a-t-il expliqué, « et que les habitants ne publient pas les noms des blessés par peur de représailles de Tahrir al-Sham contre les blessés et leurs familles ».
Al-Maatouq, qui se trouvait à proximité du lieu où les coups de feu ont éclaté, a expliqué que c'est la colère qui prévaut dans la région au lendemain de cet incident.
Les habitants sont en particulier furieux à cause du fait que certains dignitaires de la région qui avaient tenté de parler avec Tahrir al-Sham pour mettre un terme à ses abus contre des civils se sont vus simplement répondre que de telles actions étaient le résultat d'une « fatwa » lancée par le groupe.
Cette fatwa, lancée par l'un des soi-disant responsables de la charia du groupe, Abou Yaqthan al-Masri, appelle à « frapper à la tête » quiconque s'oppose au groupe, a expliqué al-Maatouq, qui a entendu un enregistrement audio de cet édit.
Ce n'est pas la première fois que Tahrir al-Sham s'en prend aux habitants d'al-Atareb, a-t-il poursuivi, soulignant toutefois que bien qu'il y ait eu des frictions par le passé, c'est la première fois que le groupe ouvre directement le feu sur des civils dans la région.