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Préparatifs hivernaux dans le camp de déplacés d'Aïn Issa

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Un bénévole stabilise une tente dans le camp de déplacés d'Aïn Issa, dans le nord de la province d'al-Raqqa. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Un bénévole stabilise une tente dans le camp de déplacés d'Aïn Issa, dans le nord de la province d'al-Raqqa. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Le conseil civil d'al-Raqqa prépare le camp de déplacés d'Aïn Issa à l'approche de l'hiver, en apportant des services essentiels en coordination avec l'administration du camp et plusieurs organisations humanitaires, ont expliqué des militants à Diyaruna.

Aïn Issa, situé dans le nord rural de la province d'al-Raqqa, accueille plus de 23 000 déplacés internes (DI) originaires d'al-Raqqa, de Deir Ezzor et d'Irak, qui ont fui « l'État islamique » (Daech).

Travaillant avec des organisations humanitaires à l'intérieur du camp, le conseil civil d'al-Raqqa a monté des tentes, distribué des bâches, installé des postes médicaux et administré des vaccins aux habitants d'Aïn Issa.

Le conseil, l'administration du camp et plusieurs organisations humanitaires et médicales s'attachent à préparer rapidement le camp avant l'hiver, a expliqué à Diyaruna Mahmoud al-Fayyad, membre du conseil.

Des matelas et d'autres articles d'aide attendent d'être distribués dans le camp d'Aïn Issa de la province d'al-Raqqa, qui accueille plus de 20 000 déplacés internes originaires de Syrie, ainsi que des réfugiés irakiens. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Des matelas et d'autres articles d'aide attendent d'être distribués dans le camp d'Aïn Issa de la province d'al-Raqqa, qui accueille plus de 20 000 déplacés internes originaires de Syrie, ainsi que des réfugiés irakiens. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

« Ces préparatifs sont complets et incluent la préparation, le bon amarrage et l'isolation des tentes, et la mise à disposition de moyens de chauffage et de stocks de fioul de chauffage, de couvertures et de vêtements », a-t-il précisé.

Le conseil a travaillé d'arrache-pied pour terminer à temps le réseau d'écoulement pour empêcher les eaux de pluie de se mélanger aux eaux usées et de contaminer le camp, ce qui pourrait présenter un risque environnemental et sanitaire, a-t-il ajouté.

Des efforts sont également en cours pour obtenir des bâches pour toutes les tentes du camp, de manière à les protéger de la pluie.

« Durant la première semaine de novembre, 4 000 bâches ont ainsi été distribuées afin qu'elles soient fixées aux tentes pour les protéger de la pluie, et pour être posées sur le sol pour protéger contre l'humidité », a poursuivi al-Fayyad.

Le conseil installe et équipe également des centres médicaux d'urgence, a-t-il ajouté, et certaines organisations humanitaires ont distribué de la nourriture et du matériel de chauffage.

Par ailleurs, l'organisation caritative orthodoxe grecque GOPA DERD a monté un atelier de vêtements où les femmes du camp se réunissent pour subvenir aux besoins vestimentaires hivernaux des habitants du camp, notamment des enfants.

Parmi les habitants du camp, « seul un petit nombre de familles sont récemment retournées à al-Raqqa et dans les villages environnants, et d'autres les suivront peut-être », a indiqué al-Fayyad, ajoutant que la plupart sont dans l'incapacité de rentrer chez elles en raison de la prolifération des mines et de l'étendue des destructions.

Services médicaux dans le camp

Le Croissant-Rouge kurde travaille avec le conseil civil d'al-Raqqa et des comités sanitaires pour installer un centre médical dans le camp, en coordination avec d'autres organisations humanitaires, a expliqué Azad Dudeki, l'un des responsables du Croissant-Rouge kurde.

Le but est de traiter les maladies communes et les cas d'urgence afin d'éviter de devoir transporter les habitants ailleurs pour y suivre un traitement pendant l'hiver, a-t-il expliqué.

Des campagnes de vaccination des enfants sont menées dans le camp, en coopération avec des organisations telles que Médecins sans frontières, a-t-il précisé.

« Un second centre médical devrait être ouvert dans un mois au plus pour desservir les habitants de camp », a expliqué Dudeki, ajoutant que ces services médicaux sont fournis gratuitement aux populations civiles.

Des organisations parmi lesquelles l'Agence d'aide à la coopération technique et au développement (ACTED), une agence non gouvernementale française, et al-Mawaddah ont distribué des centaines de rations alimentaires, de couvertures, de matelas et d'articles d'hygiène personnelle.

Une cuisine humanitaire a été mise en place pour fournir des repas chauds aux habitants du camp, a-t-il ajouté, et les travaux sont en cours pour agrandir cette cuisine de manière à augmenter la préparation de repas chauds durant l'hiver.

Les habitants du camp se serrent les coudes

« Tous les habitants du camp travaillent ensemble pour se préparer à la saison hivernale, car les ressources mises à disposition par les organisations humanitaires et le conseil civil sont relativement modestes au vu du grand nombre de DI », a expliqué Mahmoud Ali al-Salem, un habitant du camp.

Les habitants tentent de s'adapter à la quantité d'aide mise à leur disposition, a expliqué cet ancien habitant de Deir Ezzor à Diyaruna, et ils se la répartissent en préparation pour l'hiver.

« Les hommes du camp, jeunes et adultes, recouvrent le sol des tentes de pierres et les surélèvent du sol du camp pour les protéger de l'eau », a-t-il expliqué.

Certains sols de tentes ont été recouverts de ciment pour en améliorer la qualité, a-t-il ajouté.

Al-Salem a expliqué que la chaleur estivale avait endommagé de nombreuses tentes, les rendant inutilisables.

« Cela a créé une pénurie de tentes, à un moment où le flux de personnes déplacées en provenance de Deir Ezzor et d'Irak augmente chaque jour », a-t-il souligné.

Les DI qui peuvent se le permettre achètent des tentes et des bâches à leurs propres frais pour eux-mêmes et pour d'autres, a-t-il indiqué.

« Quant aux couvertures et aux matelas, la quantité disponible ne couvre pas les besoins, mais les familles se débrouillent entre elles », a-t-il ajouté.

Les habitants du camp savent qu'ils devront survivre aux rigueurs de l'hiver dans le camp, car ils ne peuvent rentrer dans leurs maisons avant que les opérations de déminage et de nettoyage soient terminées.

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