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Droits de l'Homme

L'Irak offre son aide aux victimes du trafic d'êtres humains

Par Khalid al-Taie

Des femmes et des enfants yézidis attendent de recevoir de l'aide sur cette photo publiée le 29 mai 2016. [Photo extraite de la page Facebook de l'Association Shankal pour les orphelins]

Des femmes et des enfants yézidis attendent de recevoir de l'aide sur cette photo publiée le 29 mai 2016. [Photo extraite de la page Facebook de l'Association Shankal pour les orphelins]

Le gouvernement irakien s'emploie à fournir de l'aide aux victimes du trafic d'êtres humains, notamment aux femmes et aux enfants yézidis enlevés, réduits en esclavage et vendus par « l'État islamique » (Daech).

Le 6 septembre, le gouvernement a approuvé un projet destiné à aider ces personnes, en accord avec la loi n° 28 de 2012, qui préconise de nouvelles mesures afin de lutter contre le crime de traite d'êtres humains et d'en aider les victimes.

Un comité gouvernemental mixte constitué de représentants des ministères du Travail, de l'Intérieur et de la Santé, ainsi que de la Haute Commission aux droits de l'homme, a été chargé de suivre la mise en place du projet.

« Chaque institution [gouvernementale] doit assurer la protection et apporter de l'aide aux individus ayant été victimes de trafic d'êtres humains », a précisé Abeer Jalabi, directrice de l'Autorité de protection des femmes et des enfants du ministère du Travail.

Cette autorité est chargée de « fournir des services sociaux aux personnes opprimées, le plus important étant de créer un refuge sûr pour elles, et de leur offrir une aide complète », a-t-elle expliqué à Diyaruna.

Ouverture d'un refuge à Bagdad

Le ministère du Travail prévoit d'ouvrir son premier refuge en Irak pour les victimes de trafic qui n'ont pas de proches pour les accueillir, a précisé Jalabi.

« Ce refuge ouvrira très bientôt à Bagdad », a-t-elle affirmé. « C'est le premier pas vers l'ouverture de centres similaires dans toutes les provinces, où les habitants pourront disposer d'un lieu sûr et bénéficier d'un soutien gouvernemental. »

Il n'y a pas de chiffre officiel sur le nombre de victimes du trafic d'êtres humains.

Mais les forces de sécurité ont trouvé « un grand nombre de femmes et d'enfants à Mossoul après sa libération, lesquels ont confirmé que des militants de Daech les achetaient et les vendaient », a-t-elle fait savoir, ajoutant que « beaucoup d'autres sont toujours portés disparus ».

« Nous avons aussi connu des cas de trafic par des gangs spécialisés dans ce genre de crime », a-t-elle poursuivi.

« C'est un grave problème », a-t-elle déclaré, appelant tous les organismes gouvernementaux et non gouvernementaux à faire ce qui est nécessaire pour contenir ce problème et aider les victimes.

Des solutions plus efficaces sont nécessaires

La députée irakienne Ashwaq al-Jaf, membre de la commission parlementaire sur les droits de l'homme, a souligné la nécessité de trouver des solutions efficaces à ce problème, qu'elle a décrit comme l'un des plus importants défis que devra relever le gouvernement dans l'étape suivante.

Elle a appelé à une révision de la loi n° 28 de 2012, afin qu'elle soit plus efficace dans la lutte contre les trafics d'êtres humains.

Elle a également demandé que d'autres efforts soient consentis pour appréhender et poursuivre en justice les personnes coupables de trafic d'êtres humains, afin qu'elles soient traduites en justice.

Tout doit être mis en œuvre pour rétablir les droits des victimes de trafic d'êtres humains et les aider à surmonter cette expérience et à recommencer une nouvelle vie, a-t-elle ajouté.

Daech a commis de nombreuses atrocités contre les femmes et les enfants yézidis, comme le fait de les acheter et de les vendre, a indiqué Ghazwan Hamed, président de la commission des droits de l'homme du conseil provincial de Ninive.

De nombreux captifs ont été relâchés, a-t-il précisé à Diyaruna, ajoutant que « il existe à Mossoul et à Sheikhan des lieux qui reçoivent ces victimes et leur offrent un toit. »

Les victimes de trafic d'êtres humains sont prises en charge par les ministères du Travail et des Migrations, a-t-il poursuivi, mais elles ont besoin d'encore plus de soutien pour améliorer leurs vies.

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