Des statistiques compilées par la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Irak (UNAMI) montrent une baisse significative du nombre de victimes de la violence, du terrorisme et du conflit armé en Irak au cours des derniers mois.

Cette baisse du nombre de victimes coïncide avec la défaite de « l'État islamique » (Daech) dans plusieurs régions et avec la reprise des territoires que le groupe contrôlait auparavant.

Selon les données mensuelles publiées par les Nations unies, le nombre de victimes a baissé au cours des six derniers mois, pour atteindre son niveau le plus bas en août.

Les chiffres de l'UNAMI indiquent que 548 personnes ont été tuées et 567 blessées en mars, pour la plupart des civils. Ninive, où les opérations militaires étaient en cours, avait enregistré le plus grand nombre de pertes civiles, avec 367 morts et 174 blessés.

Ces données montrent que 317 civils ont été tués et 403 blessés en avril dans tout l'Irak, 354 civils tués et 470 blessés en mai, et 415 tués et 300 blessés en juin.

La plus forte baisse du nombre de victimes a été enregistrée après la déclaration de victoire à Mossoul, le mois de juillet portant le bilan à 241 civils irakiens tués et 277 blessés, les chiffres d'août indiquant quant à eux 125 tués et 188 blessés.

Les raisons de cette baisse

Le spécialiste de la sécurité Jassim Hanoun a attribué cette baisse du nombre de pertes civiles à plusieurs facteurs.

« Le principal de ces facteurs tient à la multitude de fronts militaires ouverts contre Daech, qui ont détourné l'attention de ses leaders et limité leurs plans à la résistance aux forces irakiennes », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Cela a privé les leaders de Daech de leur capacité à exercer leur contrôle sur les territoires qu'ils tenaient et à se rendre dans d'autres régions pour y semer la violence, a-t-il précisé.

« L'avance rapide et régulière des forces irakiennes a tiré le tapis sous les pieds de Daech », a expliqué Hanoun, bloquant la capacité du groupe à se rendre dans les quartiers densément peuplés et à prendre pour cible des marchés et d'autres lieux de rassemblement des civils.

Le ciblage réussi des leaders de Daech par les forces irakiennes a été un autre facteur ayant contribué à cette baisse du nombre de victimes civiles, a-t-il indiqué.

À l'issue de la bataille de Mossoul, a-t-il souligné, le Commandement des opérations conjointes a fait savoir qu'un total de 16 467 combattants de Daech avaient été tués.

« Tous ces éléments étaient de potentielles bombes à retardement qui auraient pu exploser et faire de nombreuses victimes civiles dans des quartiers sûrs des villes irakiennes si les forces irakiennes ne les avaient pas abattus sur les champs de bataille », a-t-il ajouté.

La stabilité politique est essentielle

La stabilité politique sous l'actuel gouvernement irakien « est un facteur important pour le maintien de la stabilité sécuritaire », a ajouté Hanoun, prévenant que « les divisions politiques sont un élément clé du renouveau et de la croissance du terrorisme ».

Il a souhaité que prévale une position politique unifiée en Irak, qui s'efforce de lutter contre le terrorisme et contribue à résoudre les problèmes de sécurité dans le pays.

Tous les autres facteurs, comme les mobiles criminels, les influences régionales et internationales, et les intérêts économiques ne constituent pas une menace pour la sécurité aussi grande que les agitations politiques internes dans le pays, a-t-il souligné.

Les succès obtenus par les agences de sécurité ont également été un autre facteur important dans la réduction du nombre de victimes du terrorisme dans le pays, a expliqué à Diyaruna le général de brigade Saad Maan, porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Les enlèvements ont baissé de manière significative à Bagdad et dans les autres villes irakiennes, a-t-il indiqué, révélant que 187 gangs accusés de vols et de larcins avaient été arrêtés durant le mois d'août.

« Les forces de sécurité ont fait échouer avec succès plusieurs attaques terroristes par Daech en plusieurs endroits, la plus récente ayant été une attaque prévue contre le parc de Ramadi » durant la fête de l'Aïd al-Adha, a-t-il relaté.

Baisse de la violence à Bagdad

Bien que le nombre de victimes ait baissé significativement en Irak ces derniers mois, Bagdad et la province de Ninive restent en tête des autres provinces pour ce qui est du nombre de morts et de blessés.

« À Bagdad, le taux de violence et de criminalité terroriste est supérieur aux niveaux normaux constatés dans les autres villes, mais il diminue régulièrement comparé à la même période des années précédentes », a expliqué Mohammad al-Rubaie, vice-président de la commission pour la sécurité du conseil provincial de Bagdad.

Les chiffres de l'UNAMI montrent qu'il y a eu 84 civils tués à Bagdad en mars, 55 en avril, 86 en mai, 22 en juin, 38 en juillet et 45 en août.

« Ces chiffres baissent chaque année, grâce aux efforts du commandement des opérations à Bagdad et du ministère de l'Intérieur, qui enregistrent continuellement des succès dans la traque et la poursuite des terroristes et des cellules du crime organisé », a-t-il conclu.