D'importants combats ont éclaté dimanche 17 septembre entre des groupes armés à Kafr Batna, une ville dans la région de l'est de Ghouta, dans la province de Damas, tuant et blessant plusieurs civils, a rapporté un militant à Diyaruna.

Les habitants craignent que ces combats, initiés par Tahrir al-Sham – une alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN) – contre la faction d'opposition Faylaq al-Rahman exacerbent les tensions dans la région et mènent à l'effondrement de la trêve avec les forces du régime.

Des éléments de Tahrir al-Sham se sont emparés de plusieurs maisons aux abords de la ville dimanche, a indiqué le militant Mohammed al-Beik, du comité de coordination de l'est de Ghouta.

Ils voulaient transformer ces maisons en quartiers généraux d'une nouvelle faction affiliée à Tahrir al-Sham et appelée Rabitat Ahl al-Marj wal Qitaa al-Janoubi (Ligue du peuple de la prairie et du secteur sud), a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Les habitants ont tenté d'empêcher les activistes de prendre les maisons », a-t-il rapporté, ce qui a entraîné des coups de feu qui ont blessé plusieurs habitants.

Faylaq al-Rahman est ensuite intervenu et a affronté Tahrir al-Sham, a-t-il relaté, soulignant que les combats se sont propagés et se sont poursuivis jusqu'au matin.

Les deux parties ont conclu un accord exigeant que les éléments de Tahrir al-Sham se retirent de la zone pour apaiser les tensions.

« Cependant, le groupe a enfreint l'accord et les combats ont repris dans la matinée, les snipers du groupe tirant sur des maisons de civils et sur les quartiers généraux de Faylaq al-Rahman », a signalé al-Beik.

Lutte pour la survie

Dimanche soir, on comptait quatre civils tués et dix autres blessés par des éléments de Tahrir al-Sham, qui ont également fait deux victimes dans les rangs de Faylaq al-Rahman.

Trois éléments de Tahrir al-Sham ont trouvé la mort dans les combats, et plusieurs autres ont été blessés. Plusieurs prisonniers ont été faits des deux côtés.

« Tahrir al-Sham essaie de rester dans la région d'une façon ou d'une autre, alors que l'on parle d'attaques futures contre le groupe pour mettre fin à sa présence dans la zone », a-t-il ajouté.

« Le groupe a essayé de s'emparer de maisons pour en faire des quartiers généraux pour une nouvelle faction composée de ses propres combattants, pour tenter de donner l'impression que ses membres ont quitté la zone afin d'éviter une attaque potentielle », a précisé al-Beik.

« Les habitants de la région craignent que ces affrontements, qui sont initiés par Tahrir al-Sham, ne mènent à l'effondrement de la trêve » avec le régime syrien, a-t-il déclaré.

Des années de siège et d'affrontements ont pris fin avec l'annonce de la trêve et l'incorporation de Kafr Batna dans les zones de désescalade.

La désescalade dans le sud de la Syrie fait partie d'un plan plus vaste visant à créer des « zones de désescalade » dans les régions du pays tenues par l'opposition.

La Russie et l'Iran, alliés principaux du gouvernement syrien, et la Turquie, qui soutien l'opposition, ont accepté en mai de créer ces quatre zones dans un accord visant à créer une trêve durable.