Des donations d'ouvrages viennent du monde entier pour refaire le stock de la bibliothèque centrale de l'université de Mossoul avant le début de l'année universitaire en septembre.

Lorsque « l'État islamique » (Daech) avait pris le contrôle de cette ville de la province de Ninive, il s'était livré à des actes de vandalisme sur les ouvrages et les manuscrits les plus rares et les plus précieux, puis avait mis le feu au bâtiment et à ce qu'il restait de son contenu.

Depuis que les forces irakiennes ont repris l'université, elles « travaillent avec des instances nationales et internationales pour collecter des milliers d'ouvrages », a expliqué à Diyaruna Ubai Saeed al-Dewachi, président de l'université de Mossoul.

Ces ouvrages sont en cours de classification et d'indexation de manière à être accessibles à l'ensemble des étudiants et des chercheurs, a-t-il indiqué.

« Nous avons reçu un grand nombre d'ouvrages universitaires inestimables, dont les derniers viennent de la Cornell University aux États-Unis, qui nous a donné accès à sa bibliothèque électronique », a-t-il ajouté.

Cette bibliothèque numérique contient 450 revues scientifiques et thèses universitaires en sciences agricoles, dont peuvent bénéficier les étudiants des facultés des sciences agricoles et vétérinaires, forestières et biologiques, a-t-il raconté.

La bibliothèque d'Alexandrie en Égypte a fait don de 1 500 titres au département Ashurbanipal, spécialisé dans les études archéologiques et hiéroglyphiques.

La bibliothèque a également reçu des ouvrages donnés par des individus et des institutions telles que le Syndicat des journalistes irakiens et l'université de Diyala.

« Nous sommes engagés dans la reconstruction de la bibliothèque et la restauration de son passé glorieux en tant que riche source de science et de savoir », a poursuivi al-Dewachi. « Nous avons des partenariats et des offres généreuses provenant de différentes sources, et nous sommes reconnaissants envers tous les donateurs. »

Près d'un million de livres académiques et scientifiques ont été perdus, a estimé Mohammed Jassim, secrétaire général de la bibliothèque centrale de l'université de Mossoul.

« Toutes ces ressources ont été brûlées par les activistes de Daech parce qu'ils détestent la lumière et la vie et veulent diffuser une idéologie déviante et empoisonner l'esprit des étudiants », a-t-il précisé à Diyaruna.

« Nous possédions 3 500 documents précieux, notamment des manuscrits et des journaux vieux de quelque 300 ans, ainsi que des exemplaires du Coran sacré datant du IXe siècle qui ont été pillés et brûlés », a-t-il précisé.

Des livres ont été cachés à Daech

Seuls quelque 15 000 livres ont échappé à la destruction, car ils avaient été entreposés dans un coin de la bibliothèque qui n'a pas été détruit, a déclaré Jassim.

La semaine dernière, a-t-il expliqué, un habitant de Mossoul a rendu 700 ouvrages qu'il avait pris dans la bibliothèque et qu'il avait cachés chez lui afin qu'ils ne tombent pas entre les mains de Daech.

« Certains de ces ouvrages proviennent de notre bibliothèque, d'autres viennent de la bibliothèque publique de Ninive », a-t-il précisé.

« Nous tentons désormais de restaurer rapidement la bibliothèque à son état original », a-t-il poursuivi, soulignant qu'ils ont à ce jour réussi à collecter près de 20 000 livres auprès de donateurs.

Une commission spéciale reçoit les livres des donateurs, les classe et les indexe de telle manière que les étudiants puissent y avoir accès et les utiliser, a-t-il ajouté.

« Nous collaborons avec plusieurs entités, et l'université de Houston nous aide », a-t-il expliqué. « Nous attendons par ailleurs l'arrivée de 3 000 livres en provenance de Book Aid International.

Pendant des décennies, la bibliothèque de l'université de Mossoul « a été l'une des bibliothèques les plus importantes en Irak et dans le monde », a expliqué à Diyaruna Seydou Hussein al-Tatani, membre du conseil provincial de Ninive.

Elle était une immense source de connaissances dans les domaines de la culture, de la littérature et des sciences, a-t-il poursuivi.

« Nous encourageons toutes les initiatives destinées à faire revivre cette bibliothèque et les efforts allant dans ce sens sont les bienvenus et bénéficient de tout notre soutien », a-t-il ajouté.

Al-Tatani a exprimé son espoir que les bibliothèques et les universités du monde entier apportent leur concours à la renaissance de la bibliothèque de l'université de Mossoul.

Tous les partenaires doivent travailler de concert pour cet objectif, a-t-il ajouté, « car les dégâts qui ont frappé cette bibliothèque sont douloureux et ont provoqué un grand choc, mais nous espérons pouvoir compenser ce que nous avons perdu ».