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Sécurité

Entraînement aux opérations psychologiques pour l'armée irakienne

Par Khalid al-Taie

Un membre de la division de réponse d'urgence des forces irakiennes utilise une radio sans fil devant un humvee lors de l'avance contre « l'État islamique » à l'ouest de Mossoul le 6 mai. [Fadel Senna/AFP]

Un membre de la division de réponse d'urgence des forces irakiennes utilise une radio sans fil devant un humvee lors de l'avance contre « l'État islamique » à l'ouest de Mossoul le 6 mai. [Fadel Senna/AFP]

Le ministère irakien de la Défense a offert à plusieurs unités de soldats une formation aux opérations psychologiques pour les aider à s'imposer lors des combats contre « l'État islamique » (Daech).

Ces cours sont dispensés par des instructeurs irakiens et des experts et consultants étrangers, qui les forment dans les domaines des médias, de la propagande et de la guerre psychologique, a expliqué le général de brigade Tahseen al-Khafaji, responsable des médias au ministère.

Ils se poursuivront jusqu'à la fin de l'année, a-t-il précisé à Diyaruna.

« Les forces de la coalition nous ont fourni des formateurs et un équipement technique spécifiques, ainsi que des recherches et des études avancées en sciences psychologiques », a-t-il expliqué.

« Ce programme de formation porte sur la manière de lutter contre la propagande et la désinformation propagées par Daech et sur la façon de contrer les rumeurs », a-t-il ajouté.

Il s'occupe également de « guider les soldats en formation et renforcer leurs compétences et leurs capacités à gérer avec succès les effets psychologiques [de la guerre] et choisir les moyens efficaces d'affaiblir le moral de l'ennemi », a précisé al-Khafaji.

« Dans le cadre de ce programme, nous espérons diplômer plus de 300 personnes pour en faire des cadres spécialisés dans la guerre psychologique et bénéficier de leur expérience dans la préparation et la formation de plus de membres », a-t-il poursuivi.

Ce type de formation est une tendance de plus en plus fréquente qui devrait encore s'accentuer, a-t-il ajouté, « notamment en raison de l'intérêt porté par les gouvernements à ce type de formation pour son immense rôle joué dans la victoire face aux gangs terroristes ».

Nouvelles tactiques sur le champ de bataille

Lors de la bataille de Mossoul, a expliqué al-Khafaji, le ministère « a suivi une nouvelle approche, axée sur la combinaison d'opérations de combat et psychologiques ».

Cela a été un succès, a-t-il poursuivi.

Les tactiques psychologiques ont joué un rôle important dans la bataille contre Daech, a expliqué à Diyaruna Saeed al-Jayashi, expert en sécurité.

« Ce rôle prend deux dimensions », a-t-il expliqué. « La première est dirigée contre l'ennemi, visant à affaiblir le moral de ses troupes et instiller la peur et l'angoisse en leur sein, les démantelant de l'intérieur. »

La seconde est une « dimension positive », dont le but consiste à « affûter les esprits de nos combattants, clarifier leurs objectifs et leur mission et les immuniser psychologiquement contre les effets de la propagande de l'ennemi ».

Le gouvernement accorde une grande attention à la nécessité d'apporter un soutien psychologique et une formation aux opérations psychologiques de ses troupes, a expliqué al-Jayashi.

Ce nouveau programme d'entraînement militaire « constitue le premier pilier de la construction d'une approche psychologique systématique dans le cadre d'un plan intégré ».

« Nous en sommes encore à la phase de conception de cet effort de spécialisation, que nous espérons transformer en un effort institutionnel au sein du système militaire », a-t-il ajouté.

« Résultats qualitatifs »

Al-Jayashi a souligné les résultats qualitatifs des opérations psychologiques qui ont accompagné la bataille de Mossoul.

« Pour la première fois, nous avons réussi à appliquer ces opérations sur le champ de bataille, et nous avons obtenu de bons résultats », a-t-il expliqué.

« Nous avons réussi à faire baisser le moral de l'ennemi par des messages directs qui ont incité de nombreux éléments à déposer les armes et à se rendre, entraînant les autres à dévoiler leurs repaires » et leurs bastions restants, a-t-il expliqué.

Le commandement des opérations à Ninive est déterminé à « compter sur les outils de la pression psychologique dans la lutte contre les éléments de Daech, en raison de leur grande efficacité lors de la bataille de Mossoul », a affirmé le général de brigade Firas Bashar Sabri.

« Nous avons utilisé plusieurs moyens de pression lors de cette bataille, dont le plus important a été le lancement d'une station de radio qui diffuse sur une fréquence qui atteint Mossoul et ses environs », a-t-il déclaré.

Les forces irakiennes ont appris des habitants de Mossoul que cette station avait provoqué la colère des éléments de Daech « lesquels ont souhaité connaître son emplacement et la prendre pour cible », a-t-il rapporté.

« Sur le champ de bataille, nous avons diffusé des appels et des messages grâce à des haut-parleurs d'une portée de six kilomètres », a-t-il ajouté, ce qui a sapé le moral des éléments de Daech et ont incité certains à quitter les rangs et à se rendre ou à tenter de s'enfuir.

Les tracts largués par avions ont joué un rôle majeur pour rassurer la population et l'orienter vers les couloirs et les zones de sécurité, a poursuivi Sabri.

« Ce succès à créer un impact nous incite à accorder une attention encore plus grande à l'aspect psychologique de la lutte », a-t-il indiqué, soulignant le rôle critique de la formation à cette mission.

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