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Terrorisme

Daech tente de salir l'armée irakienne par sa propagande

Par Khalid al-Taie

Des officiers de la police fédérale irakienne aident des habitants déplacés de Mossoul. Les responsables irakiens ont dénoncé toutes les tentatives faites pour porter atteinte au professionnalisme des forces de sécurité. [Photo extraite de la page Facebook du commandement de la police fédérale]

Des officiers de la police fédérale irakienne aident des habitants déplacés de Mossoul. Les responsables irakiens ont dénoncé toutes les tentatives faites pour porter atteinte au professionnalisme des forces de sécurité. [Photo extraite de la page Facebook du commandement de la police fédérale]

« L'État islamique » (Daech) s'est lancé dans une campagne vicieuse pour tenter de porter le discrédit sur l'armée irakienne en diffusant de fausses vidéos montrant des soldats en train de commettre des exactions à Mossoul, ont commenté des responsables irakiens.

Cette récente campagne de propagande du groupe a été lancée sur les réseaux sociaux au début de la bataille de Mossoul, ont-ils expliqué à Diyaruna.

Mais cela fait longtemps que la propagation de fausses informations fait partie du modus operandi du groupe.

Dans un communiqué daté du 19 décembre, le gouvernement irakien avait accusé Daech de publier de vieilles vidéos truquées pour alimenter les dissensions.

Le 12 mars, le commandement des opérations militaires avait publié un communiqué similaire, confirmant que Daech avait produit de fausses vidéos et les avait diffusées en ligne pour inciter les gens à croire que les forces irakiennes commettaient des exactions.

Ces vidéos sont généralement réalisées sur des téléphones portables dans des endroits inconnus, et les visages et les traits physiques des auteurs n'apparaissent pas clairement.

Bien qu'ils semblent être réalisés par des amateurs, Daech produit ces vidéos de manière professionnelle pour qu'ils paraissent authentiques, a expliqué Hashem Hasan al-Tamimi, doyen de la faculté des médias à l'université de Bagdad.

« Elles sont ensuite commercialisées dans des médias de communication numérique pour être propagées rapidement », a-t-il expliqué à Diyaruna, ajoutant qu'en diffusant de fausses informations, Daech tente de « saper la réputation des forces de sécurité et de nuire aux victoires obtenues ».

Daech tente de semer le doute sur le professionnalisme des forces armées et de tromper l'opinion publique, a-t-il poursuivi, ajoutant que le groupe cherche à « instiller la peur chez les habitants des villes libérées et affaiblir la confiance dont bénéficient les forces gouvernementales au sein de la population ».

Ces messages trompeurs sont particulièrement inquiétants dans les zones qui n'ont pas encore été libérées, a-t-il poursuivi, soulignant la nécessité de mieux sensibiliser au caractère non authentique de ces vidéos et d'exhorter les gens à ne leur accorder aucun crédit.

Une surveillance plus étroite est nécessaire

« C'est au ministère de la Communication et à l'Autorité nationale des médias qu'incombe la responsabilité de répondre », a déclaré la députée irakienne Sarwa Abdoul Wahid, membre de la commission de la culture du parlement.

« Nous avons besoin que ces institutions prennent des mesures plus radicales », a-t-elle expliqué à Diyaruna.

« Nous devrions contrôler les fausses images et vidéos et intervenir pour les bloquer ainsi que tous les sites qui d'une manière ou d'une autre servent la propagande du terrorisme », a-t-elle poursuivi.

« C'est l'une des méthodes employées par Daech lorsque le groupe connaît des difficultés ou perd une bataille », a-t-elle encore ajouté, précisant que Daech s'attache à propager des mensonges pour intimider les gens.

Le groupe utilise les médias sociaux pour brosser une image négative de l'armée irakienne et répandre de fausses accusations contre les soldats, a expliqué à Diyaruna le spécialiste de la sécurité Jassim Hanoun.

S'il est vrai qu'une petite minorité de soldats a commis des exactions, cela constitue une exception et non la norme, a-t-il dit, soulignant que de tels cas ont été immédiatement traités par les autorités.

« Ces pratiques ont pour caractéristique d'être très limitées », a précisé Hanoun, rappelant que le gouvernement fédéral et les officiers militaires du rang ont traduit les responsables devant les tribunaux militaires.

De fortes mesures de dissuasion ont contribué à « limiter tous les cas d'exaction individuelle qui pourraient survenir et assurer qu'ils ne se multiplient pas au sein des institutions sécuritaires et militaires », a-t-il conclu.

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