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Treize villages repris par les forces irakiennes au premier jour de l'offensive sur Tal Afar


Par Khalid al-Taie

Les forces de la police fédérale se dirigent vers Tal Afar pour participer à la libération de la ville des mains de « l'État islamique » [Photo extraite de la page Facebook de la police fédérale irakienne]

Les forces de la police fédérale se dirigent vers Tal Afar pour participer à la libération de la ville des mains de « l'État islamique » [Photo extraite de la page Facebook de la police fédérale irakienne]

Les forces irakiennes sont parvenues à briser le siège imposé par « l'État islamique » (Daech) sur treize villages de Tal Afar dans le cadre de l'offensive visant à reprendre l'un des derniers bastions de Daech dans le pays.

Dimanche 20 août, le Premier ministre irakien Haider al-Abbadi a annoncé le lancement de l'opération « Tal Afar, nous voilà », destinée à libérer la ville.

Des forces conjointes de l'armée, de la police et des Services antiterroristes participent aux combats aux côtés de combattants locaux, avec le soutien d'avions de la coalition internationale.

L'offensive a été lancée depuis les quatre côtés de la ville, a expliqué à Diyaruna Tariq Akrish, membre du conseil provincial de Tal Afar.

« Au premier jour des combats, les forces irakiennes ont réussi à briser les lignes de défense de Daech et à s'emparer de cinq villages à l'ouest de Tal Afar », a-t-il indiqué.

Ces villages sont ceux de Jabbara, al-Abra al-Saghira, al-Abra al-Kabira, Kasr Mihrab et Qazal Qyu, a-t-il précisé.

Huit autres villages ont été libérés dans la partie est de Tal Afar, a-t-il ajouté, notamment ceux de Batisha, al-Alam, Khafaja, Halabiya al-Oulla, Marazeef, Tal Sambak, Halawa et Abou Shaka.

« La résistance de l'ennemi a été affaiblie », a-t-il expliqué. « C'est un bon début, qui laisse présager une victoire rapide. »

Le dernier bastion de Daech

Tal Afar est le dernier bastion des militants dans la province de Ninive, et sa reprise constituera « un gain majeur », a déclaré Fadel Abou Ragheef, spécialiste des questions de sécurité.

La ville se trouve à mi-chemin sur la route qui relie Mossoul à la frontière avec la Syrie en direction d'al-Raqqa, a-t-il précisé à Diyaruna. « Sa libération coupera la plus importante voie d'approvisionnement de Daech. »

Plusieurs hauts dirigeants de Daech se trouvent à Tal Afar, a-t-il poursuivi, et leur élimination portera un coup sévère au groupe.

« Selon des sources locales, ces éléments ont, au début des combats, prêté allégeance jusqu'à la mort au groupe, et se sont préparés à se battre en utilisant leurs tactiques habituelles, notamment les kamikazes, les voitures piégées, les engins explosifs improvisés (EEI) et les snipers », a expliqué Abou Ragheef.

Ils ont également creusé des tunnels et des abris, et construit des barricades et des barrages routiers, a-t-il ajouté.

« Mais nos forces ont acquis des compétences suffisantes qui leur permettent de gérer toutes les tactiques de l'ennemi », a-t-il ajouté.

Selon des informations, Daech aurait brûlé les « documents secrets » du groupe à Tal Afar, pour empêcher qu'ils ne tombent aux mains des forces irakiennes, a-t-il indiqué.

« Mais ces documents, quel que soit leur contenu, ne seront pas aussi importants que les 32 000 documents découverts par nos troupes il y a trois mois à Mossoul, et qui constituent un trésor inestimable », a-t-il ajouté.

Les documents trouvés à Mossoul ont en effet fourni des renseignements de première importance sur la structure de Daech, ses ressources et le paiement des salaires, a-t-il précisé.

Les forces irakiennes protègent les civils

Près de 2 000 familles ont réussi à fuir Tal Afar au cours des semaines qui ont précédé le début de l'opération, a indiqué Akrish, ajoutant que les forces irakiennes ont mis en place les préparatifs nécessaires pour protéger les civils pris au piège.

L'armée a réservé une fréquence radio, 104.5 FM, pour permettre aux habitants de la ville de recevoir des instructions et des informations sur les itinéraires à suivre pour quitter la ville, a-t-il indiqué. Elle a également mis en place un numéro d'appel gratuit, le 195, où les habitants peuvent signaler des personnes ou des activités suspectes.

Banyan al-Jarba, membre du conseil provincial de Ninive, a exprimé sa confiance dans la capacité des forces de sécurité à protéger les civils.

« Tal Afar est comme Mossoul, avec une forte densité de population et de vieux quartiers », a-t-il indiqué à Diyaruna.

On craint que les activistes n'utilisent des milliers de personnes comme boucliers humains ou tentent de tuer ou de mettre en danger la vie de ceux qui tenteraient de s'enfuir, a-t-il ajouté.

« Mais nous sommes confiants dans la capacité de nos forces à surmonter cette nouvelle épreuve et à protéger la vie des gens », a-t-il précisé.

Les forces irakiennes ont acquis une grande expérience durant la bataille de Mossoul en termes de frappes de précision et pour empêcher que les terroristes n'abattent des civils, a-t-il encore ajouté.

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