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Terrorisme

Les habitants d'Idlib rejettent les tentatives de Tahrir al-Sham de légitimer sa présence

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Des civils de la ville d'Idlib se rassemblent devant le siège de Tahrir al-Sham pour dénoncer l'arrestation de jeunes après que le groupe a pris le contrôle de toute la ville le mois dernier. [Photo fournie par Sumaya al-Adnan]

Des civils de la ville d'Idlib se rassemblent devant le siège de Tahrir al-Sham pour dénoncer l'arrestation de jeunes après que le groupe a pris le contrôle de toute la ville le mois dernier. [Photo fournie par Sumaya al-Adnan]

Tahrir al-Sham – une alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN) – préconise l'instauration d'un « gouvernement civil » dans les régions qu'il contrôle dans le nord de la Syrie, a expliqué une militante locale à Diyaruna.

Cette dernière initiative en date du groupe est destinée à se protéger en utilisant un gouvernement civil comme couverture à ses activités terroristes, selon Sumaya al-Adnan, militante sociale de la ville d'Idlib qui a demandé à utiliser un pseudonyme.

Elle a expliqué à Diyaruna que peu de temps après avoir pris le contrôle d'Idlib, le groupe avait commencé à promouvoir un gouvernement civil dans la région.

Plusieurs réunions avec des personnalités influentes ont été organisées, le plus récemment le 20 août, lors desquelles des éléments de Tahrir al-Sham ont demandé aux personnalités d'Idlib de favoriser la mise en place d'un gouvernement distinct pour le nord de la Syrie.

« Mais à l'issue de ces réunions, leur objectif réel a été révélé », a ajouté al-Adnan, car il est apparu clairement que Tahrir al-Sham souhaitait utiliser cela comme une couverture après que des appels à l'élimination du groupe se sont faits plus pressants dans le monde entier.

Al-Adnan a poursuivi en expliquant que les éléments de Tahrir al-Sham avaient demandé à des militants dans les médias qui leur étaient favorables de promouvoir un gouvernement distinct sous la forme d'une initiative civile n'ayant rien à voir avec le groupe.

Proposition rejetée

« La proposition mise en avant par le groupe stipule que la soi-disant Jaish al-Shamal [Armée du Nord] se charge de la mission militaire de protection du territoire [à Idlib] », a-t-elle précisé.

Or, cette armée se compose principalement d'éléments de Tahrir al-Sham, a-t-elle précisé.

De même, le groupe a stipulé que le travail des commissions et des organisations dans la région devait être placé sous la supervision directe de départements spécialisés, qui sont dirigés par des personnes affiliées au groupe, a-t-elle ajouté.

« Quant à la justice, cette proposition appelle au rétablissement d'une justice civile et met de côté le système des tribunaux [du groupe] », a poursuivi al-Adnan.

Or, les personnes responsables de la justice civile seraient les mêmes que celles en charge des tribunaux de Tahrir al-Sham, qui sont supervisés par des responsables religieux extrémistes du FAN, a-t-elle indiqué.

Le rejet de cette proposition a été « presque unanime », a indiqué al-Adnan, « mais les pressions exercées par Tahrir al-Sham sur certaines des personnalités influentes de la ville pour parvenir à une formule civile pour donner une couverture au groupe posent problème ».

« La ville d'Idlib a mis en place un conseil civil pour administrer ses affaires le 18 janvier, et il n'y a aucunement besoin d'une nouvelle entité, quels qu'en soient les raisons et les motifs ».

Les habitants d'Idlib rejettent la présence et la règle de Tahrir al-Sham, a-t-elle conclu, ajoutant que le groupe procède encore à des arrestations de ses opposants.

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