NOUVELLES D’IRAK
Économie

L'Irak en quête d'aide internationale pour sa reconstruction

Par Khalid al-Taie

Des ouvriers pavent une rue à Mossoul. Le gouvernement irakien a désigné les projets d'infrastructure comme priorité absolue de l'ère post-Daech. [Photo extraite de la page Facebook de la municipalité de Mossoul]

Des ouvriers pavent une rue à Mossoul. Le gouvernement irakien a désigné les projets d'infrastructure comme priorité absolue de l'ère post-Daech. [Photo extraite de la page Facebook de la municipalité de Mossoul]

Le gouvernement irakien s'efforce de conclure des partenariats internationaux pour reconstruire les villes libérées de « l'État islamique » (Daech).

Une importante conférence devant permettre le financement de la reconstruction de l'Irak devrait se tenir début 2018 au Koweït, bien qu'aucune date n'ait encore été fixée. Des responsables irakiens ont expliqué à Diyaruna qu'ils espèrent que tous les pays membres de la coalition anti-Daech y participeront.

Les autorités irakiennes se sont adressées aux pays de la coalition, à la Banque mondiale, aux Nations unies et à d'autres pour obtenir leur participation, a expliqué Moustafa al-Hiti, directeur du Fonds pour la reconstruction des zones affectées par les opérations terroristes (REFAATO).

« Nous souhaiterions que les quelque 60 pays de la coalition qui nous aident dans la lutte contre Daech participent à cette conférence, en plus des organisations, des banques et des institutions internationales », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« Nous demandons à ces institutions de nous fournir une assistance pour couvrir les coûts de reconstruction de nos villes détruites par le terrorisme », a-t-il précisé, ajoutant que ces projets de reconstruction concerneront des services de base tels que l'éducation, la santé et l'énergie.

Les secteurs publics et privés ainsi que les grandes sociétés mondiales d'investissement sont invités à participer à cet effort de reconstruction, a déclaré al-Hiti, soulignant qu'il y a des opportunités d'investissement prometteuses dans les villes libérées.

Le gouvernement irakien s'engage à faire de cette conférence un événement mondial majeur et à atteindre ses objectifs de levée de fonds, a-t-il ajouté.

Des représentants du REFAATO ont participé le 10 juillet à Washington à une rencontre aux côtés de représentants de 35 pays et de la Banque mondiale, au cours de laquelle une augmentation du financement pour la reconstruction a été discutée.

Les participants ont convenus d'augmenter les prêts de la Banque mondiale réservés pour l'Irak en 2015, lesquels sont presque épuisés, de 350 à 500 millions de dollars, ces fonds devant être utilisés pour reconstruire les villes irakiennes libérées.

Émerger des ténèbres de Daech

« La tâche sur laquelle se concentre le gouvernement irakien est d'apporter les services de base aux villes libérées », a poursuivi al-Hiti, soulignant que des plans existants permettront à un stade ultérieur d'indemniser les personnes affectées par des actes de terrorisme.

Cette indemnisation pourra prendre la forme de construction d'unités de logement à faible coût pour ceux qui ont perdu leur maison, a-t-il précisé.

« Les pays de la coalition ont fourni un soutien militaire illimité à l'Irak dans sa lutte contre Daech », a-t-il expliqué. « Mais la plupart de nos plans [de reconstruction] nécessitent un financement, que nous espérons obtenir lors de cette prochaine conférence. »

« Nous espérons que ces pays et la communauté internationale affirmeront de nouveaux engagements pour la reconstruction de nos villes détruites après avoir obtenu la victoire », a déclaré l'économiste Majid al-Suwari à Diyaruna.

Il a estimé le coût de la reconstruction à près de 100 milliards de dollars, ce qui est « un prix élevé pour l'Irak et la raison pour laquelle nous avons besoin que le monde nous aide ».

Un financement limité est le plus grand défi auquel est confronté le gouvernement, a expliqué pour sa part le député irakien Nathim al-Saidi, président de la commission parlementaire des services.

« Les fonds dont nous disposons ne peuvent servir qu'à couvrir un petit nombre de projets de reconstruction, comme les projets d'infrastructure urgents », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Un effort national collectif est nécessaire pour exhorter le monde à fournir des dons, des prêts préférentiels et l'expertise nécessaire pour aider l'Irak à mettre en œuvre ses projets de réhabilitation et de reconstruction et à commencer à émerger des ténèbres de Daech, a-t-il conclu.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500