NOUVELLES D’IRAK
Réfugiés

Al-Rokban fait face à une aggravation de la crise humanitaire

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Un enfant syrien obtient de l'eau dans le camp de réfugiés d'al-Rokban, où l'eau potable et les aliments sont insuffisants. [Photo fournie par Tareq al-Nuaimi]

Un enfant syrien obtient de l'eau dans le camp de réfugiés d'al-Rokban, où l'eau potable et les aliments sont insuffisants. [Photo fournie par Tareq al-Nuaimi]

Le camp de réfugiés syrien informel d'al-Rokban, situé dans le no-man's land stérile entre la Syrie et la Jordanie, est confronté à une pénurie de nourriture et d'eau potable, ont déclaré à Diyaruna un activiste et un habitant du camp.

C'est parce que toutes les routes de trafic et d'approvisionnement qui ont alimenté le camp ont été coupées au fur et à mesure que le régime syrien et les milices soutenues par l'Iran avancent dans la région ainsi que "l'Etat Islamique en Irak et en Syrie" (EIIS), disent-ils.

"Al-Rokban est confronté à une grave pénurie d'aliments de base qui menace de se transformer en une véritable famine", a déclaré le journaliste Tareq al-Nouaimi à Diyaruna, avertissant que la crise s'aggrave de jour en jour.

Il y a eu des combats continus dans la région de Badiya (désert) autour du camp, où les forces du régime syrien et les milices alliées affiliées au Corps de la Garde révolutionnaire islamique iranienne (CGRI), comme le Hezbollah libanais et la Brigade Fatemiyoun, qui compte des Afghans dans ses rangs, ont pris le contrôle de certaines régions.

Les résidents du camp de réfugiés syriens d'al-Rokban recueillent de l'eau qui n'est pas potable. [Photo fournie par Tareq al-Nuaimi]

Les résidents du camp de réfugiés syriens d'al-Rokban recueillent de l'eau qui n'est pas potable. [Photo fournie par Tareq al-Nuaimi]

A la suite de cette avancée, a-t-il dit, les routes utilisées pour approvisionner le camp ont été coupées, laissant al-Rokban et ses environs - qui sont sous le contrôle de l'armée syrienne libre (ASL) - presque complètement assiégée.

Dans le même temps, l'EIIS a saisi des zones supplémentaires dans la région de Badiya, près de la province de Homs, ce qui exacerbe la situation, a-t-il indiqué.

'Conséquences catastrophiques'

Les approvisionnements alimentaires arrivaient au camp par la province orientale d'al-Souwayda, à l'est de Damas et la ville d'al-Mayadeen dans la province de Deir Ezzor.

Mais tous les passages à destination et en provenance de ces zones sont maintenant coupés, a déclaré al-Naimi.

"Si la situation dans le camp se poursuit tel quelle est, il y aura des conséquences catastrophiques", a-t-il affirmé, notant l'absence d'agences de secours internationales et régionales et le grand nombre d'enfants et de personnes âgées qui ont besoin de nutrition.

La crise continuera de s'aggraver, a-t-il dit, alors que des dizaines de familles sont arrivées à al-Rokban des camps de Hadalat et de Rowaiched, qui ont été bombardés il y a quelques jours.

Le résident d'al-Rokban, Bassem al-Aqaidat, 40 ans, qui est arrivé au camp à la mi-2016 de la région de Palmyre, a déclaré à Diyaruna que la situation dans le camp est devenue plus difficile qu'auparavant.

En plus d'une crise de l'eau potable de longue date, a-t-il dit, le camp manque d'approvisionnements de base tels que la formule pour bébé et le lait pour les enfants, alors qu'il y a une pénurie grave de pétrole, de sucre, de riz, de farine et d'autres grains et légumineuses.

"Certains vendeurs du marché noir ont vendu ces produits de base, mais leurs prix sont exorbitants, avec du sucre et de la farine qui se vendent à 1 200 livres syriennes (2,32 dollars) par kilogramme et un litre d'huile pour 3 000 livres (5,82 dollars)", a-t-il précisé.

"Ces prix dépassent le pouvoir d'achat des résidents du camp, et seuls quelques réfugiés aisés peuvent se permettre de les payer", a-t-il indiqué.

Certains résidents du camp ont réussi à quitter le camp et à échapper de la zone en traversant des passages de contrabande, a déclaré al-Aqaidat.

Mais à mesure que les batailles se rapprochent et deviennent de plus en plus farouches et que les passages sont complètement bloqués, il serait "fou" d'essayer maintenant, a-t-il dit.

Ceux qui tentent de fuir la région pourraient être sous le feu des forces du régime syrien ou des milices soutenues par l'Iran, a-t-il noté, ou être exposés aux tirs de l'EIIS et aux dangers des mines.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500