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Reprise des prêts aux PME à Ninive

Par Khalid al-Taie

Un déplacé irakien se fait raser la barbe dans le camp de Hammam al-Alil au sud de Mossoul le 25 mai. Alors que les habitants déplacés commencent à revenir à Mossoul, ceux qui souhaitent lancer ou reprendre de petites entreprises comme des salons de coiffure peuvent à nouveau postuler pour des prêts gouvernementaux. [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Un déplacé irakien se fait raser la barbe dans le camp de Hammam al-Alil au sud de Mossoul le 25 mai. Alors que les habitants déplacés commencent à revenir à Mossoul, ceux qui souhaitent lancer ou reprendre de petites entreprises comme des salons de coiffure peuvent à nouveau postuler pour des prêts gouvernementaux. [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Le gouvernement irakien a réactivé le 1er août un programme de prêt aux petites entreprises à Ninive, après une interruption de trois ans pendant laquelle « l'État islamique » (Daech) contrôlait des régions entières de la province.

Près de 3 000 habitants devraient bénéficier de ce programme.

L'un de ces bénéficiaires potentiels, Harith Hammad, un habitant du quartier d'al-Muthanna à Mossoul âgé de 42 ans, a expliqué à Diyaruna qu'il espérait bénéficier d'un prêt pour ouvrir un salon de coiffure pour hommes près de chez lui.

Il travaillait auparavant comme coiffeur, a-t-il précisé, mais n'avait pu poursuivre son activité lorsque Daech régnait sur la ville, parce que le groupe l'interdisait.

« Aujourd'hui, je souhaite ouvrir un petit salon », a-t-il ajouté. « Si mon activité se développe, je pourrai embaucher d'autres coiffeurs pour travailler avec moi, et cela pourra devenir notre source de revenus. »

Après que Daech s'est emparé du nord de l'Irak en juin 2014, le ministère du Travail cessa de proposer des prêts à taux réduit aux habitants de Mossoul et d'autres villes de la province, a indiqué Ammar Munem, porte-parole du ministère.

Cette époque étant désormais révolue, les gens peuvent à nouveau déposer des demandes de prêt, a-t-il poursuivi.

Des fonds réservés pour les prêts

Actuellement, a expliqué Munem à Diyaruna, 24 milliards de dinars irakiens (soit 21 millions de dollars) ont été réservés pour ce programme de prêt aux petites entreprises.

Le ministère dispensera des prêts individuels de trois à huit millions de dinars irakiens (2 577 à 6 872 dollars) pour financer des projets de petite entreprise.

« Ces prêts sont soumis à plusieurs conditions et procédures », a indiqué Munem, ajoutant que la procédure sera allégée pour les habitants admissibles de Ninive.

« Notre système stipule normalement que nous accordons le montant du prêt aux bénéficiaires en deux versements, mais nous accorderons ce montant en une seule fois aux bénéficiaires de Ninive », a-t-il expliqué.

Les habitants de la province de Ninive pourront déposer leur demande sur le site web du ministère : http://www.molsa.gov.iq/

Ces prêts seront accordés à 3 000 bénéficiaires de Ninive, parmi lesquels 800 habitants de Mossoul, a détaillé Atef Ahmad Abdoul Amir, chef du département du soutien aux petites entreprises au ministère du Travail.

La priorité sera accordée aux demandeurs qui se seront inscrits rapidement à ce programme, et aux habitants déplacés rentrés dans leurs foyers, a-t-il précisé, ajoutant que ces demandes seront étudiées sur la base des qualifications scolaires et de la faisabilité des projets.

Stimuler le renouveau économique

« Nous voulons que ce programme aide les habitants à travailler et à participer à la reconstruction des villes libérées », a expliqué Abdoul Amir.

Ces prêts devront être remboursés par mensualités sur une période de cinq ans, qui commencera un an après la réception de l'argent, a-t-il indiqué.

Les demandes seront ouvertes jusqu'au 1er octobre.

« Nous avons réservé des fonds pour ce programme à Ninive, et si d'autres fonds sont disponibles, nous augmenterons le nombre d'emprunteurs », a-t-il expliqué.

Abdoul Rahman Wakka, membre du conseil provincial de Ninive, a indiqué que ce programme de prêt est « une bonne mesure prise au bon moment ».

« La réintroduction des prêts permettra de réduire le chômage », a-t-il expliqué à Diyaruna, car de nombreux habitants avaient perdu leur travail à cause des violences.

Ces prêts feront également office de catalyseurs en faveur de la reconstruction et du développement, a-t-il encore ajouté, soulignant le besoin d'accélérer le rythme de la reconstruction et de rouvrir tous les services gouvernementaux et les banques dans la province.

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