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Pierres tombales renversées par Daech dans le camp de Yarmouk en Syrie

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Des éléments de la hesba de « l'État islamique » démolissent des pierres tombales dans le camp de réfugiés palestinien de Yarmouk près de Damas. [Photo publiée sur des comptes de réseaux sociaux pro-Daech]

Des éléments de la hesba de « l'État islamique » démolissent des pierres tombales dans le camp de réfugiés palestinien de Yarmouk près de Damas. [Photo publiée sur des comptes de réseaux sociaux pro-Daech]

Au grand dam des habitants de Yarmouk, « l'État islamique » (Daech) a commencé à renforcer les patrouilles de sa hesba (« police religieuse ») dans ce camp de réfugiés palestiniens situé dans la banlieue de Damas, ont expliqué des militants à Diyaruna.

Ce qui inquiète particulièrement les habitants du camp, poursuivent-ils, c'est le fait que ces patrouilles s'accompagnent de punitions infligées pour des raisons insignifiantes, et la démolition de pierres tombales dans le cimetière.

Des éléments de l'hesba de Daech ont récemment renversé les pierres tombales dans le cimetière du camp, sous prétexte qu'elles violent les préceptes de la charia, a expliqué Majid al-Homsi, professeur à la retraite originaire d'al-Raqqa et résident du camp.

Cela a suscité la colère des habitants de Yarmouk, a-t-il précisé à Diyaruna, parce que les enterrements sont une pratique funéraire islamique généralement acceptée et parce que « les pierres tombales revêtent pour les familles des personnes décédées une importance sociale et psychologique ».

Des membres de la hesba de « l'État islamique » (Daech) patrouillent sur un marché dans le camp de Yarmouk. [Photo publiée sur des comptes de réseaux sociaux pro-Daech]

Des membres de la hesba de « l'État islamique » (Daech) patrouillent sur un marché dans le camp de Yarmouk. [Photo publiée sur des comptes de réseaux sociaux pro-Daech]

Un membre de la hesba de « l'État islamique » fouette un jeune dans le camp de réfugiés de Yarmouk. [Photo publiée sur des comptes de réseaux sociaux pro-Daech]

Un membre de la hesba de « l'État islamique » fouette un jeune dans le camp de réfugiés de Yarmouk. [Photo publiée sur des comptes de réseaux sociaux pro-Daech]

Activité de la hesba renforcée

Depuis début août, Daech a renforcé l'activité de son appareil de la hesba, qui a conduit des patrouilles intensives dans le camp, a-t-il poursuivi.

Vendredi 4 août, des éléments de la hesba ont contraint les propriétaires de magasins à fermer leurs échoppes aux heures de la prière, et ont fait savoir par le biais des responsables des mosquées que les magasins devaient fermer leurs portes aux heures des prières.

Tous les habitants du camp sont soumis à l'obligation de se rendre à la mosquée pour prier, sous peine de sévères châtiments.

Par ailleurs, une patrouille de la hesba a flagellé deux hommes âgés devant une foule de passants, a indiqué al-Homsi : le premier pour s'être rasé la barbe en violation des instructions de Daech, le second pour avoir fumé en public sur un marché.

« Pas même les enfants des émirs de Daech n'ont été épargnés par cette vague de répression », a-t-il affirmé, soulignant que le groupe avait détenu pendant trois jours Ibrahim al-Dahshan, fils de l'ancien responsable des « Lionceaux du califat » Abou Ibrahim Bzouriyat.

Durant son incarcération, Al-Dahshan a été sévèrement battu et fouetté pour avoir assisté à un mariage en dehors du camp et avoir participé à une dabkeh, une danse traditionnelle, a précisé al-Homsi.

Des temps difficiles à Yarmouk

Cette répression se déroule dans un contexte de mécontentement croissant à l'intérieur du camp, a indiqué à Diyaruna Bahaa al-Sahli, habitant de Yarmouk et militant humanitaire.

Les habitants du camp doivent affronter une difficile situation économique, un arrêt de l'aide, une répression sévère de la part de Daech et des arrestations arbitraires de leurs hommes et de leurs jeunes, a-t-il ajouté.

De plus, a souligné al-Sahli, on assiste à des « disparitions en masse » des membres d'autres factions présentes dans le camp, y compris des rivaux extrémistes du Front al-Nosra (FAN).

« Daech a renforcé ses postes de contrôle à la limite du camp pour empêcher les résidents de partir et pour bloquer l'entrée de biens et de nourriture de contrebande », a-t-il encore ajouté.

Les commerçants collaborant avec le groupe bénéficient de certaines exceptions, a-t-il précisé, soulignant que Daech permet à un certain nombre de contrebandiers d'opérer dans la zone en échange d'un pourcentage sur les recettes de chaque transaction réalisée.

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